Frites et pommes de terre sur le risque de maladie?

[Nutrimuscle-Conseils]

Pommes de terre et risque de maladie chronique: revue systématique et méta-analyse dose-réponse
Lukas Schwingshackl Journal européen de la nutrition Septembre 2019, Volume 58, numéro 6 , pp 2243–2251

Objectif
Nous avons cherché à synthétiser les preuves sur la relation entre les différents types de consommation de pomme de terre et le risque de mortalité toutes causes confondues, de maladie coronarienne, d'accident vasculaire cérébral, de diabète de type 2 (DT2), de cancer colorectal (CRC) et d'hypertension.

Les méthodes
Jusqu'en mai 2018, des recherches systématiques ont été effectuées dans PubMed, Scopus et Web of Science. Des méta-analyses à effets aléatoires comparant des catégories extrêmes, des analyses linéaires et non linéaires dose-réponse ont été réalisées.

Résultats
Vingt-huit rapports ont été identifiés. Seule la consommation totale de pommes de terre était disponible pour certains critères d'effet sans association avec la mortalité toutes causes (RR: 0,88, IC à 95% de 0,69 à 1,12), CHD (RR: 1,03, IC à 95% de 0,96 à 1,09), les accidents cérébrovasculaires (RR: 0,98 , IC 95% 0,93–1,03) et CRC (RR: 1,05, IC 95% 0,92–1,20) pour une augmentation quotidienne / par portion (150 g / jour). La consommation d'une portion quotidienne de pommes de terre bouillies / cuites au four / en purée n'était pas associée au risque d'hypertension (RR: 1,08, IC 95% 0,96–1,21), mais légèrement au risque de DT2 (RR: 1,09, 95% 1,01–1,18 ). Des associations positives pour le risque de DT2 (RR: 1,66, IC à 95% de 1,43 à 1,94) et d'hypertension (RR: 1,37, IC à 95% de 1,15 à 1,63) ont été observées pour chaque augmentation de 150 g / jour de la consommation de frites. La qualité des preuves a été jugée généralement faible (qualité des preuves modérée pour les associations de risque des frites).

Conclusion
La consommation totale de pommes de terre n’est pas liée au risque de nombreuses maladies chroniques, mais pourrait entraîner une légère augmentation du risque de DT2 si elle était consommée bouillie. Une relation de risque claire a été établie entre la consommation de frites et le risque de DT2 et d'hypertension. L'impact de différentes procédures de préparation n'a pas pu être évalué pour plusieurs résultats.

[Nutrimuscle-Conseils]

Potato Consumption and Risk of Site-Specific Cancers in Adults: A Systematic Review and Dose-Response Meta-Analysis of Observational Studies
Manije Darooghegi Mofrad, Advances in Nutrition, Volume 12, Issue 5, September 2021, Pages 1705–1722,

The etiology of cancer type may vary significantly due to anatomy, embryology, and physiology of the cancer site. Although the association between potato consumption and colorectal cancer (CRC) was summarized in a 2018 meta-analysis of 5 cohort studies, to the best of our knowledge, no meta-analysis has evaluated potato consumption in relation to multiple cancer sites in adults. Medline/PubMed, ISI Web of Knowledge, Scopus, and the Cochrane Database of Systematic Reviews were searched for relevant publications through August 2020. We selected cohort or case-control studies conducted in adults that reported risk estimates (relative risk [RRs], HRs, and ORs) of potato intake for any cancer type.

Random effects meta-analyses compared high and low intake categories. Twenty prospective cohort studies (total n = 785,348) including 19,882 incident cases, and 36 case-control studies (21,822 cases; 66,502 controls) were included. Among cohort studies, we did not find an association between high versus low intake of total potato (white and yellow) consumption and overall cancers: 1.04 (95% CI: 0.96, 1.11; tau2 = 0.005, n = 18).

We found no relation between total potato consumption (high compared with low intake) and risk of CRC, pancreatic cancer, colon, gastric, breast, prostate, kidney, lung, or bladder cancer in cohort or case-control studies. We did not find an association between high versus low consumption of potato preparations (boiled/fried/mashed/roasted/baked) and risk of gastrointestinal-, sex-hormone-, or urinary-related cancers in cohort or case-control studies. Certainty of the evidence was low for total cancer, CRC, colon, rectal, renal, pancreatic, breast, prostate, and lung cancer and very low for gastric and bladder cancer. In conclusion, potato intake or potato preparations were not associated with multiple cancer sites when comparing high and low intake categories.

This finding was consistent with the findings from the 2018 meta-analysis regarding potato intake and risk of CRC.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Consommation de pommes de terre et risque de cancers spécifiques à un site chez les adultes : examen systématique et méta-analyse dose-réponse des études observationnelles
Manije Darooghegi Mofrad, Advances in Nutrition, Volume 12, Numéro 5, Septembre 2021, Pages 1705-1722,

L'étiologie du type de cancer peut varier considérablement en raison de l'anatomie, de l'embryologie et de la physiologie du site du cancer. Bien que l'association entre la consommation de pommes de terre et le cancer colorectal (CCR) ait été résumée dans une méta-analyse de 2018 de 5 études de cohorte, à notre connaissance, aucune méta-analyse n'a évalué la consommation de pommes de terre par rapport à plusieurs sites de cancer chez les adultes. Medline/PubMed, ISI Web of Knowledge, Scopus et la base de données Cochrane des revues systématiques ont été recherchés pour les publications pertinentes jusqu'en août 2020. Nous avons sélectionné des études de cohorte ou des études cas-témoins menées chez des adultes qui ont rapporté des estimations de risque (risque relatif [RR], HRs , et ORs) de la consommation de pommes de terre pour tout type de cancer.

Des méta-analyses à effets aléatoires ont comparé les catégories d'apport élevé et faible. Vingt études de cohorte prospectives (total n = 785 348) comprenant 19 882 cas incidents et 36 études cas-témoins (21 822 cas ; 66 502 témoins) ont été incluses. Parmi les études de cohorte, nous n'avons pas trouvé d'association entre consommation élevée ou faible de consommation totale de pommes de terre (blanches et jaunes) et cancers globaux : 1,04 (IC à 95 % : 0,96 ; 1,11 ; tau2 = 0,005, n = 18).

Nous n'avons trouvé aucune relation entre la consommation totale de pommes de terre (élevée par rapport à une consommation faible) et le risque de CCR, de cancer du pancréas, du côlon, de l'estomac, du sein, de la prostate, du rein, du poumon ou de la vessie dans les études de cohorte ou cas-témoins. Nous n'avons pas trouvé d'association entre une consommation élevée ou faible de préparations de pommes de terre (bouillies/frites/en purée/rôties/au four) et le risque de cancers gastro-intestinaux, liés aux hormones sexuelles ou urinaires dans les études de cohorte ou cas-témoins. La certitude des preuves était faible pour le cancer total, le CCR, le côlon, le rectum, le rein, le pancréas, le sein, la prostate et le cancer du poumon et très faible pour le cancer de l'estomac et de la vessie. En conclusion, la consommation de pommes de terre ou les préparations de pommes de terre n'étaient pas associées à plusieurs sites de cancer lors de la comparaison des catégories de consommation élevée et faible.

Ce résultat était cohérent avec les résultats de la méta-analyse de 2018 concernant la consommation de pommes de terre et le risque de CCR