Le sport contre le cancer de la prostate?

[Nutrimuscle-Conseils]

Exercice et cancer de la prostate: de la science fondamentale aux applications cliniques
Christian Campos Prostate 23 mars 2018

Le cancer de la prostate (PCa) est une maladie de plus en plus importante dans le monde entier. Dans les pays développés, le PCa est le cancer non cutané le plus courant chez les hommes et l'une des principales causes de décès liés au cancer.

L'exercice est l'un des facteurs environnementaux dont il a été démontré qu'ils influent sur le risque de cancer. De plus, des revues systémiques et des méta-analyses ont suggéré que l'activité physique totale est liée à une diminution du risque de développer une PCa. En outre, des études épidémiologiques ont montré que l'exercice, après le diagnostic, présente des avantages en ce qui concerne le développement de l'ACP et des résultats positifs chez les patients sous traitement. Le traitement standard pour PCa localement avancé ou métastatique est la thérapie de privation androgénique (ADT). L'ADT produit divers effets secondaires, y compris la perte de libido, les changements dans la composition corporelle (augmentation de la graisse abdominale), et la réduction de la masse musculaire, et le tonus musculaire. L'analyse de nombreuses publications de recherche a montré que l'entraînement aérobie et / ou la résistance améliorent la condition physique du patient, comme la forme cardiorespiratoire, la force musculaire, la fonction physique, la composition corporelle et la fatigue.

Par conséquent, l'exercice pourrait contrecarrer plusieurs effets secondaires induits par le traitement par ADT. En plus des avantages susmentionnés, des études épidémiologiques et in vitro ont montré que l'exercice pourrait diminuer le développement de l'ACP. Ainsi, l'activité physique pourrait atténuer le risque de PCa et l'intervention d'exercice supervisé pourrait améliorer les effets délétères du traitement du cancer, tels que les effets secondaires de l'ADT.

[Nutrimuscle-Conseils]

Effects of Exercise on Cardiorespiratory Fitness and Biochemical Progression in Men With Localized Prostate Cancer Under Active Surveillance
The ERASE Randomized Clinical Trial
Dong-Woo Kang, JAMA Oncol. Published online August 19, 2021.

Comment
Effect of exercise on cardiorespiratory fitness and biochemical progression in men with localized prostate cancer under active surveillance: the ERASE randomized clinical trial
Key Points
Question Does a high-intensity interval training program improve cardiorespiratory fitness and delay the biochemical progression of prostate cancer in patients who are undergoing active surveillance?

Findings In this randomized clinical trial of 52 male participants with prostate cancer under active surveillance, 12 weeks of high-intensity interval training significantly improved peak oxygen consumption, decreased prostate-specific antigen levels, and decreased prostate-specific antigen velocity compared with usual care. It also inhibited the growth of prostate cancer cell line LNCaP in this patient population.

Meaning The findings of this study indicate that exercise may be an effective intervention for improving cardiorespiratory fitness and suppressing the progression of prostate cancer for patients undergoing active surveillance.

Abstract
Importance Men with prostate cancer who are undergoing active surveillance are at an increased risk of cardiovascular death and disease progression. Exercise has been shown to improve cardiorespiratory fitness, physical functioning, body composition, fatigue, and quality of life during and after treatment; however, to date only 1 exercise study has been conducted in this clinical setting.

Objective To examine the effects of exercise on cardiorespiratory fitness and biochemical progression in men with prostate cancer who were undergoing active surveillance.

Design, Setting, and Participants The Exercise During Active Surveillance for Prostate Cancer (ERASE) trial was a single-center, 2-group, phase 2 randomized clinical trial conducted at the University of Alberta, Edmonton, Canada. Eligible patients were recruited from July 24, 2018, to February 5, 2020. Participants were adult men who were diagnosed with localized very low risk to favorable intermediate risk prostate cancer and undergoing active surveillance. They were randomized to either the high-intensity interval training (HIIT) group or usual care group. All statistical analyses were based on the intention-to-treat principle.

Interventions The HIIT group was asked to complete 12 weeks of thrice-weekly, supervised aerobic sessions on a treadmill at 85% to 95% of peak oxygen consumption (V̇o2). The usual care group maintained their normal exercise levels.

Main Outcomes and Measures The primary outcome was peak V̇o2, which was assessed as the highest value of oxygen uptake during a graded exercise test using a modified Bruce protocol. Secondary and exploratory outcomes were indicators of biochemical progression of prostate cancer, including prostate-specific antigen (PSA) level and PSA kinetics, and growth of prostate cancer cell line LNCaP.

Results A total of 52 male patients, with a mean (SD) age of 63.4 (7.1) years, were randomized to either the HIIT (n = 26) or usual care (n = 26) groups. Overall, 46 of 52 participants (88%) completed the postintervention peak V̇o2 assessment, and 49 of 52 participants (94%) provided blood samples. Adherence to HIIT was 96%. The primary outcome of peak V̇o2 increased by 0.9 mL/kg/min in the HIIT group and decreased by 0.5 mL/kg/min in the usual care group (adjusted between-group mean difference (1.6 mL/kg/min; 95% CI, 0.3-2.9; P = .01). Compared with the usual care group, the HIIT group experienced decreased PSA level (−1.1 μg/L; 95% CI, −2.1 to 0.0; P = .04), PSA velocity (−1.3 μg /L/y; 95% CI, −2.5 to −0.1; P = .04), and LNCaP cell growth (−0.13 optical density unit; 95% CI, −0.25 to −0.02; P = .02). No statistically significant differences were found in PSA doubling time or testosterone.

Conclusions and Relevance The ERASE trial demonstrated that HIIT increased cardiorespiratory fitness levels and decreased PSA levels, PSA velocity, and prostate cancer cell growth in men with localized prostate cancer who were under active surveillance. Larger trials are warranted to determine whether such improvement translates to better longer-term clinical outcomes in this setting.

[Nutrimuscle-Conseils]

[Nutrimuscle-Conseils]

Changements de la croissance cancéreuse avec HIIT ou sans sport

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Effets de l'exercice sur la condition cardiorespiratoire et la progression biochimique chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate localisé sous surveillance active
L'essai clinique randomisé ERASE
Dong-Woo Kang, JAMA Oncol. Publié en ligne le 19 août 2021.

Commenter
Effet de l'exercice sur la capacité cardiorespiratoire et la progression biochimique chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate localisé sous surveillance active : l'essai clinique randomisé ERASE
Points clés
Question Un programme d'entraînement par intervalles à haute intensité améliore-t-il la condition cardiorespiratoire et retarde-t-il la progression biochimique du cancer de la prostate chez les patients faisant l'objet d'une surveillance active ?

Résultats Dans cet essai clinique randomisé portant sur 52 participants masculins atteints d'un cancer de la prostate sous surveillance active, 12 semaines d'entraînement par intervalles à haute intensité ont significativement amélioré la consommation maximale d'oxygène, diminué les niveaux d'antigène prostatique spécifique et diminué la vitesse de l'antigène prostatique spécifique par rapport aux soins habituels. Il a également inhibé la croissance de la lignée cellulaire du cancer de la prostate LNCaP dans cette population de patients.

Signification Les résultats de cette étude indiquent que l'exercice peut être une intervention efficace pour améliorer la condition cardiorespiratoire et supprimer la progression du cancer de la prostate chez les patients faisant l'objet d'une surveillance active.

Résumé
Importance Les hommes atteints d'un cancer de la prostate qui font l'objet d'une surveillance active courent un risque accru de décès cardiovasculaire et de progression de la maladie. Il a été démontré que l'exercice améliore la condition cardiorespiratoire, le fonctionnement physique, la composition corporelle, la fatigue et la qualité de vie pendant et après le traitement ; cependant, à ce jour, une seule étude sur l'exercice a été menée dans ce cadre clinique.

Objectif Examiner les effets de l'exercice sur la condition cardiorespiratoire et la progression biochimique chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate qui faisaient l'objet d'une surveillance active.

Conception, cadre et participants L'essai ERASE (Exercice pendant la surveillance active du cancer de la prostate) était un essai clinique randomisé de phase 2 monocentrique, à 2 groupes, mené à l'Université de l'Alberta, à Edmonton, au Canada. Les patients éligibles ont été recrutés du 24 juillet 2018 au 5 février 2020. Les participants étaient des hommes adultes ayant reçu un diagnostic de cancer de la prostate localisé à très faible risque à favorable à risque intermédiaire et faisant l'objet d'une surveillance active. Ils ont été randomisés dans le groupe d'entraînement par intervalles à haute intensité (HIIT) ou dans le groupe de soins habituels. Toutes les analyses statistiques étaient basées sur le principe de l'intention de traiter.

Interventions Le groupe HIIT a été invité à effectuer 12 semaines de séances d'aérobie supervisées trois fois par semaine sur un tapis roulant à 85 % à 95 % de la consommation maximale d'oxygène (V̇o2). Le groupe de soins habituels a maintenu ses niveaux d'exercice normaux.

Principaux résultats et mesures Le résultat principal était le pic de V̇o2, qui a été évalué comme la valeur la plus élevée d'absorption d'oxygène au cours d'un test d'effort gradué utilisant un protocole de Bruce modifié. Les critères de jugement secondaires et exploratoires étaient des indicateurs de la progression biochimique du cancer de la prostate, y compris le niveau d'antigène prostatique spécifique (PSA) et la cinétique du PSA, et la croissance de la lignée cellulaire du cancer de la prostate LNCaP.

Résultats Un total de 52 patients de sexe masculin, avec un âge moyen (ET) de 63,4 (7,1) ans, ont été randomisés dans les groupes HIIT (n = 26) ou soins habituels (n = 26). Dans l'ensemble, 46 des 52 participants (88 %) ont terminé l'évaluation du pic de V̇o2 post-intervention, et 49 des 52 participants (94 %) ont fourni des échantillons de sang. L'adhésion au HIIT était de 96%. Le critère de jugement principal du pic de V̇o2 a augmenté de 0,9 ml/kg/min dans le groupe HIIT et a diminué de 0,5 ml/kg/min dans le groupe soins habituels (différence moyenne ajustée entre les groupes (1,6 ml/kg/min ; IC à 95 % , 0,3-2,9 ; P = ,01).Par rapport au groupe de soins habituels, le groupe HIIT a connu une diminution du taux de PSA (-1,1 μg/L ; IC à 95 %, -2,1 à 0,0 ; P = ,04), la vitesse du PSA ( -1,3 μg /L/an ; IC à 95 %, -2,5 à -0,1 ; ​​P = ,04) et croissance cellulaire LNCaP (-0,13 unité de densité optique ; IC à 95 %, -0,25 à -0,02 ; P = ,02) Aucune différence statistiquement significative n'a été trouvée dans le temps de doublement du PSA ou la testostérone.

Conclusions et pertinence L'essai ERASE a démontré que le HIIT augmentait les niveaux de condition cardiorespiratoire et diminuait les niveaux de PSA, la vitesse du PSA et la croissance des cellules cancéreuses de la prostate chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate localisé qui étaient sous surveillance active. Des essais plus importants sont nécessaires pour déterminer si une telle amélioration se traduit par de meilleurs résultats cliniques à plus long terme dans ce contexte.

[Nutrimuscle-Conseils]

Myokine Expression and Tumor-suppressive Effect of Serum following 12 Weeks of Exercise in Prostate Cancer Patients on ADT
Kim, Jin-Soo Medicine & Science in Sports & Exercise: September 20, 2021 -

Purpose
Although several mechanisms have been proposed for the tumor-suppressive effect of exercise, little attention has been given to myokines even though skeletal muscle is heavily recruited during exercise resulting in myokine surges. We measured resting serum myokine levels before and after an exercise-based intervention and the effect of this serum on prostate cancer cell growth.

Methods
Ten prostate cancer patients undertaking androgen deprivation therapy (ADT) (age 73.3 ± 5.6 yrs) undertook a 12-week exercise-based intervention including supervised resistance training, self-directed aerobic exercise, and protein supplementation. Body composition was assessed by dual-energy x-ray absorptiometry (DXA) and muscle strength by the one-repetition maximum (1RM) method. Fasting blood was collected at baseline and post-intervention, and serum levels of myokines: SPARC, OSM, decorin, IGF-1, and IGFBP-3 were measured. The growth of the prostate cancer cell line DU145 with baseline and post-intervention serum was measured.

Results
Bodyweight (p = 0.011), fat mass (p = 0.012), and percent body fat (p = 0.033) were reduced, while percent lean mass (p = 0.001) increased as did strength (leg press, p = 0.006; chest press, p = 0.020) across the intervention. Serum OSM levels (p = 0.020) and relative serum OSM levels (p = 0.020) increased compared to baseline. A significant reduction in DU145 Cell Index (p = 0.012) and growth rate (p = 0.012) was observed after applying post-intervention serum compared to baseline serum.

Conclusion
This study provides evidence for enhanced myokine expression and tumor-suppressive effects of serum from chronically exercise-trained prostate cancer patients on ADT.

[Nutrimuscle-Conseils]

"Myokines in and of themselves don't signal the cells to die," Mr Kim said. "But they do signal our immune cells -- T-cells -- to attack and kill the cancer cells."

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Expression des myokines et effet suppresseur de tumeur du sérum après 12 semaines d'exercice chez des patients atteints d'un cancer de la prostate sous ADT
Kim, Jin-Soo Médecine et science dans le sport et l'exercice : 20 septembre 2021 -

But
Bien que plusieurs mécanismes aient été proposés pour l'effet suppresseur de tumeur de l'exercice, peu d'attention a été accordée aux myokines même si le muscle squelettique est fortement recruté pendant l'exercice, ce qui entraîne des poussées de myokine. Nous avons mesuré les taux de myokines sériques au repos avant et après une intervention basée sur l'exercice et l'effet de ce sérum sur la croissance des cellules cancéreuses de la prostate.

Méthodes
Dix patients atteints d'un cancer de la prostate entreprenant une thérapie de privation androgénique (ADT) (âgés de 73,3 ± 5,6 ans) ont entrepris une intervention d'exercice de 12 semaines comprenant un entraînement de résistance supervisé, des exercices d'aérobie autodirigés et une supplémentation en protéines. La composition corporelle a été évaluée par absorptiométrie à rayons X à double énergie (DXA) et la force musculaire par la méthode du maximum à une répétition (1RM). Du sang à jeun a été prélevé au départ et après l'intervention, et les taux sériques de myokines : SPARC, OSM, décorine, IGF-1 et IGFBP-3 ont été mesurés. La croissance de la lignée cellulaire du cancer de la prostate DU145 avec le sérum de référence et post-intervention a été mesurée.

Résultats
Le poids corporel (p = 0,011), la masse grasse (p = 0,012) et le pourcentage de graisse corporelle (p = 0,033) ont été réduits, tandis que le pourcentage de masse maigre (p = 0,001) a augmenté tout comme la force (presse des jambes, p = 0,006 ; presse thoracique , p = 0,020) tout au long de l'intervention. Les taux sériques d'OSM (p = 0,020) et les taux sériques relatifs d'OSM (p = 0,020) ont augmenté par rapport aux valeurs initiales. Une réduction significative de l'indice cellulaire DU145 (p = 0,012) et du taux de croissance (p = 0,012) a été observée après l'application du sérum post-intervention par rapport au sérum de base.

Conclusion
Cette étude fournit des preuves d'une expression accrue des myokines et des effets suppresseurs de tumeur du sérum de patients atteints de cancer de la prostate chroniquement entraînés à l'exercice sous ADT

"Les myokines en elles-mêmes ne signalent pas la mort des cellules", a déclaré M. Kim. "Mais ils signalent à nos cellules immunitaires - les lymphocytes T - d'attaquer et de tuer les cellules cancéreuses."