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Risque de démence doublé par le déficit en vitamine D

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Risque de démence doublé par le déficit en vitamine D

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 24 Déc 2014 19:16

Vitamine D plasmatique et risque de survenue d’une démence dans une population âgée : cohorte des Trois-Cités-Bordeaux
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 28, Supplement 1, December 2014, Pages S51 C. Feart

Introduction et but de l’étude

De nombreuses personnes âgées ont un statut déficitaire en vitamine D. Au-delà de son rôle dans la santé osseuse, la vitamine D est un micronutriment liposo-luble qui pourrait être protecteur contre la survenue de démence. Très peu d’études longitudinales sont disponibles pour investiguer cette relation en population générale âgée. L’objectif de cette étude était d’analyser l’association entre les concentrations plasmatiques de vitamine D et le risque de démence dans une population de sujets âgés français vivant au domicile.

Matériel et méthodes

La population d’étude (73,4 ans en moyenne, 63 % de femmes) était constituée de 955 participants de la cohorte des Trois-Cités-Bordeaux, initialement non déments et revus au moins une fois entre 1999–2000 (inclusion) et 2011–2012. Des dosages plasmatiques de 25-hydroxyvitamine D (25(OH)D), cholestérol et triglycérides ont été réalisés à l’inclusion. Les participants dont les concentrations plasmatiques en 25(OH)D étaient strictement inférieures à 25 nmol/L étaient considérés comme déficitaires, ceux dont les concentrations plasmatiques en 25(OH)D étaient comprises entre 25 et 50 nmol/L étaient considérés comme insuffisants. Des informations sociodémographiques ainsi que des indicateurs de l’état de santé ont été recueillis. Suite à la passation d’une batterie de tests neuropsychologiques et à un entretien avec un neurologue, les cas incidents de démence ont été validés à chaque suivi (environ tous les 2 ans) par un comité de neurologues indépendants.

Résultats et Analyse statistique

À l’inclusion, 286 participants (30 %) étaient déficitaires en vitamine D, et 515 participants (54 %) étaient insuffisants. Au cours d’un suivi moyen de 10,8 ans (étendue 6,4–13,2 ans), 187 cas de démence incidente ont été diagnostiqués. Après ajustement sur l’âge, le sexe, le niveau d’études et de revenus, la date de prélèvement sanguin, l’activité physique, les antécédents cardiovasculaires, la présence d’une hypertension, d’un diabète, d’une hypercholestérolémie, d’une symptomatologie dépressive, la possession de l’allèle e4 du gène de l’apolipoprotéine E, les niveaux de triglycérides circulants, l’indice de masse corporelle, le tabagisme, et la consommation d’alcool, le déficit en vitamine D (< 25 nmol/L) était associé significativement à un risque doublé de démence au cours des 12 ans de suivi (Hazard Ratio (HR) = 2,00, Intervalle de Confiance à 95 % (IC 95 %) 1,15–3,51, P = 0,014). Les sujets insuffisants en vitamine D (25–50 nmol/L) avaient un risque accru de démence à la limite de la significativité (HR = 1,71, IC 95 % 0,99–2,93, P = 0,053) dans le modèle multivarié complet.

Conclusion

Cette étude a mis en évidence un risque de démence multiplié par 2 au cours d’un suivi de 12 ans chez les participants déficitaires en vitamine D à l’inclusion, malgré la prise en compte de nombreux facteurs de confusion potentiels. Les mécanismes mis en jeu dans cette association devront être explorés.
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Re: Risque de démence doublé par le déficit en vitamine D

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 24 Déc 2014 19:19

Statut en vitamine D [25(OH)D] au milieu de la vie et performances dans différents domaines cognitifs évaluées 13 ans plus tard
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 28, Supplement 1, December 2014, Pages S51–S52 K.E. Assmann

Introduction et but de l’étude

À l’heure actuelle, l’association entre le statut en vitamine D [25(OH)D], qui est insuffisant chez une grande partie de la population française, et le fonctionnement cognitif est mal connue. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association prospective entre les concentrations plasmatiques en 25(OH)D chez des adultes français, et leurs performances cognitives ultérieures.

Matériel et méthodes

Nos analyses ont été réalisées chez les participants à l’essai randomisée français « SUpplémentation en Vitamines et Minéraux AntioXydants » (SU.VI.MAX, 1994–2002), pour lesquels un suivi observationnel complémentaire, incluant un bilan neuropsychologique, a été réalisé en 2007–2009 (SU.VI.MAX 2). Les concentrations en 25(OH)D ont été mesurées à partir d’échantillons de plasma prélevés en 1994–1995 par immunoessai électrochemoluminescent. Les performances cognitives ont été évaluées en 2007–2009 au moyen d’une batterie de tests neuropsychologiques évaluant les fluences phonémiques et sémantiques, le test de rappel indicé(RI)-48 items, le trail making test (flexibilité mentale) et les empans directs et indirects. Des facteurs cognitifs ont été identifiés par analyse en composantes principales (ACP). Les données de 1009 individus âgés de 45–60 ans à l’inclusion, avec des mesures de 25(OH)D et des mesures cognitives disponibles, ont été analysées à l’aide de modèles de régressions linéaires multivariées et de modèles ANCOVA, stratifiés sur le niveau d’éducation (primaire, secondaire, supérieur).

Résultats et Analyse statistique

L’ACP a permis d’extraire deux facteurs latents cognitifs, l’un reflétant la « mémoire verbale » (fortement corrélé avec le test RI-48 et les fluences phonémique et sémantique), et l’autre les « mémoires à court-terme / de travail » (fortement corrélé avec les empans directs et indirects). Après ajustement sur les facteurs confondants (facteurs sociodémographiques, modes de vie, symptômes de dépression, une association positive entre les concentrations en 25(OH)D et le facteur « mémoires à court-terme / de travail » était observée (différence de moyenne pour une augmentation de 1ng/ml = 0,14 ; intervalle de confiance 95 % : 0,03 ; 0,26 ; p = 0,02) chez les individus de bas niveau d’éducation. Aucune association avec les facteurs latents cognitifs n’a été trouvée pour les participants ayant un niveau d’éducation moyen ou haut.

Conclusion

Un statut élevé en 25(OH)D au milieu de la vie était associé à de meilleures performances aux tests reflétant les mémoires à cout-terme et de travail. Cependant, cette association n’était observée que chez les sujets ayant un niveau d’éducation bas. Ceci pourrait être lié au concept de la « réserve cognitive » qui fait référence à la capacité de mettre en place des systèmes de compensation en cas de dommages cérébraux. En effet, les personnes ayant un niveau d’éducation bas semblent avoir une moins grande réserve cognitive, les rendant plus susceptibles aux facteurs de risque environnementaux.
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