Effets nucléaires et extranucléaires de la vitamine A
Madina Iskakova Revue canadienne de physiologie et pharmacologie 2015.
La vitamine A ou rétinol est une vitamine multifonctionnelle essentielle à tous les stades de la vie, de l’embryogenèse à l’âge adulte. Jusqu’à présent, il a été admis que les effets de la vitamine A sont exercés par ses métabolites actifs, les principaux étant le 11-cis rétinal pour la vision, et l’acide rétinoïque tout trans (AR) pour la croissance et la différenciation cellulaire. À la base, l’AR se lie à des récepteurs nucléaires, les RAR, qui régulent l’expression d’une batterie de gènes cibles de manière dépendante à leur ligand. Au cours de la dernière décennie, de nouveaux scénarios ont été découverts, fournissant des assises qui permettent de comprendre d’autres fonctions du rétinol connues depuis longtemps mais non expliquées. Ces nouveaux scénarios impliquent :
(i) des récepteurs nucléaires comme le PPAR β/δ, qui régulent l’expression d’autres gènes cibles possédant d’autres fonctions;
(ii) les effets extranucléaires et non transcriptionnels comme l’activation de kinases qui phosphorylent les RAR et d’autres facteurs de transcription, allongeant ainsi la liste des gènes activés par l’AR; (iii) finalement, la vitamine A est active en soi et peut agir comme cytokine qui régule la transcription génique en activant STRA6.
De nouveaux effets de la vitamine A et de l’AR sont continuellement découverts dans de nouveaux domaines, révélant de nouvelles cibles et de nouveaux mécanismes permettant ainsi de comprendre le pléiotropisme de leurs effets.