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+ de force musculaire = COVID moins sévère ?

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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Diététique » 26 Sep 2021 08:54

Traduction de l'étude :wink:

Mécanismes physiologiques et cellulaires potentiels de l'exercice qui diminuent le risque de complications graves et de mortalité à la suite d'une infection par le SRAS-CoV-2
par Johan Jakobsson Sports 2021, 9(9), 121;

La pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) causée par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) a révélé la vulnérabilité de l'humanité aux menaces biologiques. Bien qu'un âge plus élevé soit un facteur de risque majeur de gravité de la maladie dans le COVID-19, plusieurs facteurs de risque prédisposant à la mortalité sont liés à une faible condition cardiorespiratoire et métabolique, notamment l'obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète et l'hypertension. L'atteinte des objectifs des directives d'activité physique (AP) contribue à protéger contre de nombreux troubles immunitaires et inflammatoires, en plus des multi-morbidités et de la mortalité.

Des niveaux élevés de condition cardiorespiratoire, le fait d'être non obèse et une AP régulière améliorent la fonction immunologique, en atténuant l'inflammation systémique soutenue de bas grade et la détérioration du système immunitaire liée à l'âge, ou immunosénescence. L'AP régulière et le fait d'être non obèse améliorent également la réponse en anticorps à la vaccination
.

Dans cette revue, nous mettons en évidence les mécanismes physiologiques, cellulaires et moléculaires potentiels qui sont affectés par l'AP régulière, augmentent la défense antivirale de l'hôte et peuvent déterminer l'évolution et l'issue de COVID-19. Non seulement le système immunitaire et l'AP régulière en relation avec COVID-19 sont discutés, mais également les systèmes cardiovasculaire, respiratoire, rénal et hormonal, ainsi que le muscle squelettique, l'épigénétique et la fonction mitochondriale.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 22 Fév 2022 11:52

Muscle strength and muscle mass as predictors of hospital length of stay in patients with moderate to severe COVID-19: a prospective observational study
Saulo Gil, Journal of Cachexia, Sarcopenia and Muscle 14 September 2021

Background
Strength and muscle mass are predictors of relevant clinical outcomes in critically ill patients, but in hospitalized patients with COVID-19, it remains to be determined. In this prospective observational study, we investigated whether muscle strength or muscle mass are predictive of hospital length of stay (LOS) in patients with moderate to severe COVID-19 patients.

Methods
We evaluated prospectively 196 patients at hospital admission for muscle mass and strength. Ten patients did not test positive for SARS-CoV-2 during hospitalization and were excluded from the analyses.

Results
The sample comprised patients of both sexes (50% male) with a mean age (SD) of 59 (±15) years, body mass index of 29.5 (±6.9) kg/m2. The prevalence of current smoking patients was 24.7%, and more prevalent coexisting conditions were hypertension (67.7%), obesity (40.9%), and type 2 diabetes (36.0%). Mean (SD) LOS was 8.6 days (7.7); 17.0% of the patients required intensive care; 3.8% used invasive mechanical ventilation; and 6.6% died during the hospitalization period. The crude hazard ratio (HR) for LOS was greatest for handgrip strength comparing the strongest versus other patients (1.47 [95% CI: 1.07–2.03; P = 0.019]). Evidence of an association between increased handgrip strength and shorter hospital stay was also identified when handgrip strength was standardized according to the sex-specific mean and standard deviation (1.23 [95% CI: 1.06–1.43; P = 0.007]). Mean LOS was shorter for the strongest patients (7.5 ± 6.1 days) versus others (9.2 ± 8.4 days). Evidence of associations were also present for vastus lateralis cross-sectional area. The crude HR identified shorter hospital stay for patients with greater sex-specific standardized values (1.20 [95% CI: 1.03–1.39; P = 0.016]). Evidence was also obtained associating longer hospital stays for patients with the lowest values for vastus lateralis cross-sectional area (0.63 [95% CI: 0.46–0.88; P = 0.006). Mean LOS for the patients with the lowest muscle cross-sectional area was longer (10.8 ± 8.8 days) versus others (7.7 ± 7.2 days). The magnitude of associations for handgrip strength and vastus lateralis cross-sectional area remained consistent and statistically significant after adjusting for other covariates.

Conclusions
Muscle strength and mass assessed upon hospital admission are predictors of LOS in patients with moderate to severe COVID-19, which stresses the value of muscle health in prognosis of this disease.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Diététique » 22 Fév 2022 17:17

Traduction de l'étude :wink:

[b]La force musculaire et la masse musculaire comme prédicteurs de la durée du séjour à l'hôpital chez les patients atteints de COVID-19 modéré à sévère : une étude observationnelle prospective[/b]
Saulo Gil, Journal of Cachexia, Sarcopenia and Muscle 14 septembre 2021

Contexte
La force et la masse musculaire sont des prédicteurs de résultats cliniques pertinents chez les patients gravement malades, mais chez les patients hospitalisés atteints de COVID-19, cela reste à déterminer. Dans cette étude observationnelle prospective, nous avons cherché à savoir si la force musculaire ou la masse musculaire sont prédictives de la durée du séjour à l'hôpital (LOS) chez les patients atteints de COVID-19 modéré à sévère.

Méthodes
Nous avons évalué prospectivement 196 patients à l'admission à l'hôpital pour la masse musculaire et la force. Dix patients n'ont pas été testés positifs pour le SRAS-CoV-2 pendant l'hospitalisation et ont été exclus des analyses.

Résultats
L'échantillon comprenait des patients des deux sexes (50 % d'hommes) avec un âge moyen (DS) de 59 (± 15) ans, un indice de masse corporelle de 29,5 (± 6,9) kg/m2. La prévalence des patients fumeurs actuels était de 24,7 %, et les affections coexistantes les plus fréquentes étaient l'hypertension (67,7 %), l'obésité (40,9 %) et le diabète de type 2 (36,0 %). La durée de séjour moyenne (ET) était de 8,6 jours (7,7 ); 17,0 % des patients ont nécessité des soins intensifs ; 3,8 % ont eu recours à la ventilation mécanique invasive ; et 6,6 % sont décédés pendant la période d'hospitalisation. Le rapport de risque brut (RR) pour la DS était le plus élevé pour la force de la poignée comparant les patients les plus forts aux autres (1,47 [IC à 95 % : 1,07–2,03 ; P = 0,019]). Des preuves d'une association entre une force de préhension accrue et un séjour hospitalier plus court ont également été identifiées lorsque la force de préhension a été standardisée en fonction de la moyenne et de l'écart type spécifiques au sexe (1,23 [IC à 95 % : 1,06–1,43 ; P = 0,007]). La DS moyenne était plus courte pour les patients les plus forts (7,5 ± 6,1 jours) versus les autres (9,2 ± 8,4 jours). Des preuves d'associations étaient également présentes pour la zone transversale du vaste latéral. Le RR brut a identifié une durée d'hospitalisation plus courte pour les patients avec des valeurs standardisées spécifiques au sexe plus élevées (1,20 [IC à 95 % : 1,03-1,39 ; P = 0,016]). Des preuves ont également été obtenues associant des séjours hospitaliers plus longs pour les patients avec les valeurs les plus faibles pour la surface transversale du vaste latéral (0,63 [IC à 95 % : 0,46 à 0,88 ; P = 0,006). La durée de séjour moyenne pour les patients ayant la section musculaire la plus basse était plus longue (10,8 ± 8,8 jours) que pour les autres (7,7 ± 7,2 jours). L'ampleur des associations pour la force de la poignée et la section transversale du vaste latéral est restée constante et statistiquement significative après ajustement pour les autres covariables.

conclusion
La force et la masse musculaires évaluées lors de l'admission à l'hôpital sont des prédicteurs de LOS chez les patients atteints de COVID-19 modéré à sévère, ce qui souligne la valeur de la santé musculaire dans le pronostic de cette maladie.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 23 Fév 2022 11:31

Relationships between lung function decline and skeletal muscle and fat mass changes: a longitudinal study in healthy individuals
Han-Ki Park Journal of Cachexia, Sarcopenia and Muscle 05 October 2021

Background
The associations between long-term changes in body mass composition and decline in lung function in healthy adults are unknown.

Methods
Using a well-defined health check-up database, we first assessed individual longitudinal changes in muscle mass (MM) and fat mass (FM) measured via bioelectrical impedance analyses. Then we classified the enrolled individuals into five body composition groups according to their MM index (MMI) [MM (kg)/height (m)2] or FM index (FMI) [FM (kg)/height (m)2] change rate quartiles. Linear mixed models adjusted for age, smoking status, height, and body mass index were used to analyse the rate of forced expiratory volume in 1 s (FEV1) decline and body composition groups.

Results
A total of 15 476 middle-aged individuals (6088 women [mean age ± standard deviation: 50.74 ± 7.44] and 9388 men [mean age ± standard deviation: 49.36 ± 6.99]) were enrolled. The mean number of measurements was 6.96 (interquartile range [IQR]: 5–9) over an average follow-up period of 8.95 years (IQR: 6.73–11.10). Decrease in MMI was significantly associated with accelerated FEV1 decline in men only (P = 1.7 × 10−9), while increase in FMI was significantly associated with accelerated FEV1 decline in both women and men (P = 7.9 × 10−10 and P < 2.0 × 10−16 respectively). Linear mixed model analyses indicated that annual increase of 0.1 kg/m2 in MMI was related to accelerated FEV1 decline by 30.79 mL/year (95% confidence interval [CI]: 26.10 to 35.48 mL/year) in men. Annual increase of 0.1 kg/m2 in FMI was related to accelerated FEV1 decline by 59.65 mL/year in men (95% CI: 56.84 to 62.28 mL/year) and by 22.84 mL/year in women (95% CI: 18.95 to 26.74 mL/year). In body composition analysis, we found increase in MMI was significantly associated with attenuated FEV1 decline in men only (P = 1.7 × 10−9), while increase in FMI was significantly associated with accelerated FEV1 decline in both women and men (P = 7.9 × 10−10 and P < 2.0 × 10−16 respectively). Individuals characterized with gain MM combined with loss of FM were associated with the most favourable outcome (i.e. the smallest rate of decline in FEV1) in both women and men. In men, loss of FM over time is more closely related with attenuated FEV1 decline than change in MM (gain or loss).

Conclusions
Change in body composition over time can be used to identify healthy middle-aged individuals at high risk for rapid FEV1 decline.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 23 Fév 2022 11:44

Sonographic assessment of low muscle quantity identifies mortality risk during COVID-19: a prospective single-centre study
Wolfgang M. Kremer Journal of Cachexia, Sarcopenia and Muscle 08 December 2021 https://doi.org/10.1002/jcsm.12862

Assessment of muscle quantity by sonographic muscle indices could help identify patients at risk for fatal outcome during coronavirus disease-2019 (COVID-19). The aim of this study was to explore sonographic muscle indices as predictors of COVID-19 outcome and to test the feasibility of sonographic muscle measurement in an isolation context.

Methods
Muscle indices, derived from the psoas muscle or thigh muscles, were quantified by sonography in a cohort of patients without COVID-19 to obtain reference values for low muscle quantity. Gender-specific median of different muscle indices were defined as threshold value for low muscle quantity. The prognostic relevance of low muscle quantity, was prospectively explored in two cohorts of hospitalized COVID-19 patients. Optimal muscle index cutoff values predictive for 30 day mortality during COVID-19 were determined by receiver operating characteristic-area under the curve and Youden index calculation. Muscle quantity and known prognostic factors of COVID-19 were analysed by multivariable log-regression.

Results
Compared with other muscle indices, the psoas muscle area index (PMAI) showed the most favourable characteristics to predict outcome of COVID-19 disease. Sonographic morphometry of patients without COVID-19 (n = 136) revealed a gender-specific median for PMAI (male: 291.1 mm2/m2, female 260.6 mm2/m2) as threshold value of low muscle quantity. Subsequently, COVID-19 patients (Cohort I: n = 58; Cohort II: n = 55) were prospectively assessed by bedside sonography. The studied COVID-19 patients developed a critical course of disease in 22.4% (Cohort I: n = 13/58) and 34.5% (Cohort II: n = 20/55). Mortality rate reached 12.1% (Cohort I: n = 7/58) and 20.0% (Cohort I: n = 11/55) within 30 days of follow up. COVID-19 patients with a PMAI below the gender-specific median showed a higher 30 day mortality in both COVID-19 cohorts (log rank, P < 0.05). The optimal PMAI cutoff value (206 mm2/m2) predicted 30 day mortality of hospitalized COVID-19 patients with a sensitivity of 72% and specificity of 78.5% (receiver operating characteristic-area under the curve: 0.793, 95% confidence interval 0.671–0.914, P = 0.008). Multivariable log-regression analysis of PMAI, age, gender, BMI and comorbidities confirmed an independent association of low PMAI with 30 day mortality of COVID-19 patients (P = 0.018).

Conclusions
Sonographic morphometry provides reliable muscle quantification under hygienic precautions and allows risk stratification of patients with COVID-19.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Diététique » 23 Fév 2022 17:01

Traduction de l'étude :wink:

L'évaluation échographique d'une faible quantité musculaire identifie le risque de mortalité pendant le COVID-19 : une étude prospective monocentrique
Wolfgang M. Kremer Journal of Cachexia, Sarcopenia and Muscle 08 décembre 2021 https://doi.org/10.1002/jcsm.12862

L'évaluation de la quantité musculaire par des indices musculaires échographiques pourrait aider à identifier les patients à risque d'issue fatale pendant la maladie à coronavirus-2019 (COVID-19). Le but de cette étude était d'explorer les indices musculaires échographiques en tant que prédicteurs des résultats du COVID-19 et de tester la faisabilité de la mesure musculaire échographique dans un contexte d'isolement.

Méthodes
Les indices musculaires, dérivés du muscle psoas ou des muscles de la cuisse, ont été quantifiés par échographie dans une cohorte de patients sans COVID-19 pour obtenir des valeurs de référence pour une faible quantité musculaire. La médiane spécifique au sexe des différents indices musculaires a été définie comme valeur seuil pour une faible quantité de muscle. La pertinence pronostique d'une faible quantité musculaire a été explorée de manière prospective dans deux cohortes de patients hospitalisés COVID-19. Les valeurs seuil optimales de l'indice musculaire prédictives de la mortalité à 30 jours pendant la COVID-19 ont été déterminées par la zone caractéristique de fonctionnement du récepteur sous la courbe et le calcul de l'indice de Youden. La quantité musculaire et les facteurs pronostiques connus de COVID-19 ont été analysés par régression logarithmique multivariée.

Résultats
Comparé à d'autres indices musculaires, l'indice de la zone musculaire du psoas (PMAI) a montré les caractéristiques les plus favorables pour prédire l'issue de la maladie COVID-19. La morphométrie échographique des patients sans COVID-19 (n = 136) a révélé une médiane spécifique au sexe pour PMAI (homme : 291,1 mm2/m2, femme 260,6 mm2/m2) comme valeur seuil de faible quantité musculaire. Par la suite, les patients COVID-19 (Cohorte I : n = 58 ; Cohorte II : n = 55) ont été évalués de manière prospective par échographie au chevet du patient. Les patients COVID-19 étudiés ont développé une évolution critique de la maladie chez 22,4 % (cohorte I : n = 13/58) et 34,5 % (cohorte II : n = 20/55). Le taux de mortalité a atteint 12,1 % (cohorte I : n = 7/58) et 20,0 % (cohorte I : n = 11/55) dans les 30 jours de suivi. Les patients COVID-19 avec un PMAI inférieur à la médiane spécifique au sexe ont montré une mortalité à 30 jours plus élevée dans les deux cohortes COVID-19 (log rank, P < 0,05). La valeur seuil PMAI optimale (206 mm2/m2) a prédit la mortalité à 30 jours des patients hospitalisés COVID-19 avec une sensibilité de 72 % et une spécificité de 78,5 % (caractéristique de fonctionnement du récepteur - aire sous la courbe : 0,793, intervalle de confiance à 95 % 0,671– 0,914, P = 0,008). L'analyse de régression logarithmique multivariable du PMAI, de l'âge, du sexe, de l'IMC et des comorbidités a confirmé une association indépendante d'un faible PMAI avec la mortalité à 30 jours des patients COVID-19 (P = 0,018).

conclusion
La morphométrie échographique fournit une quantification musculaire fiable dans le respect des précautions d'hygiène et permet une stratification des risques des patients atteints de COVID-19
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 28 Mar 2022 10:57

Un indice de masse musculaire squelettique bas, mesuré au niveau thoracique T12, est associé à un mauvais pronostic chez 244 patients avec COVID-19
S.Grigioni Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 36, Issue 1, Supplement, February 2022, Page S32

Introduction et but de l’étude
La sarcopénie est un facteur de mauvais pronostic dans différentes pathologies. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact d’une réduction de la masse musculaire squelettique mesurée au niveau thoracique, sur le pronostic des patients avec COVID-19.

Matériel et méthodes
Nous avons inclus tous les patients ayant un diagnostic confirmé de COVID-19, hospitalisés entre mars et juin 2020. L’indice de masse musculaire squelettique (SMI) a été mesuré à partir de coupes scanographiques en T12 (SMI = surface en cm2 de l’ensemble des muscles squelettiques de la coupe T12/taille en m2). Nous avons évalué l’association entre le SMI, la mortalité, l’admission aux soins intensifs, la survenue d’infections, la durée de séjour.

Résultats et analyse statistique
Nous avons inclus 244 patients avec un âge médian de 62 ans (20–95), un indice de masse corporelle médian de 28,6 kg/m2. Trente-quatre pour cent des patients étaient obèses. Cent deux patients (41,8 %) avaient un SMI bas. En analyses multivariées, un SMI bas était associé significativement à plus d’infections (OR = 1,88 [1,06–2,98]), une durée de séjour prolongée (OR = 1,87 [1,14–3,49]), moins d’admission en soins intensifs (OR = 0,18 [0,06–0,51]), mais non associé à la mortalité (OR = 1,37 [0,54–3,52]).

Conclusion
Un SMI bas mesuré au niveau thoracique T12 est associé à un mauvais pronostic chez les patients avec COVID-19.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 29 Mar 2022 11:50

Indice de masse corporelle et mortalité des patients hospitalisés pour COVID-19
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 36, Issue 1, Supplement, February 2022, Pages S18-S19 J.Bouziotis

Introduction et but de l’étude
Les patients obèses présentent un risque accru de complications sévères en cas d’infection à SARS-CoV2. L’évolution des patients présentant un indice de masse corporelle (IMC) bas a été moins étudiée, alors que ces patients sont fréquemment en situation de malnutrition. La présente étude a analysé la relation entre IMC et mortalité hospitalière d’une large cohorte mondiale de patients hospitalisés pour COVID-19.

Matériel et méthodes
Les données de patients adultes (≥ 18 ans) hospitalisés pour COVID-19 (test PCR positif) entre janvier 2020 et janvier 2021 enregistrées dans la base de données ISARIC (International Severe Acute Respiratory and Emerging Infection Consortium) ont été analysées, à condition de comporter la valeur de l’IMC, ou au moins poids et taille, date d’entrée et de sortie de l’hôpital avec statut vital. Après élimination des valeurs aberrantes d’IMC (< 10 ou > 100 kg/m2), les patients ont été catégorisés en IMC bas (< 18,5 ou < 20,5 kg/m2 selon l’âge (≤ ou > à 65 ans), IMC normal (entre ≥ 18,5 ou 20,5 et < 25 kg/m2), surpoids (IMC ≥ 25 et < 30 kg/m2) ou obèse (IMC ≥ 30 kg/m2). Les données ont été présentées en fréquences absolues et pourcentages pour les variables catégorielles, moyenne/écart-type ou médiane/espace interquartile pour les variables continues, selon le type de distribution (normale ou anormale). Le délai avant décès à l’hôpital a été analysé par régression à risques compétitifs, en considérant une sortie de l’hôpital vivant comme évènement compétitif. L’hypothèse de proportionnalité des risques a été vérifiée avec le test d’interaction avec le temps. Une analyse multivariable stratifiée pour le sexe a été réalisée et les variables ont été sélectionnées sur base du critère d’information d’Akaike (AIC). Le test de Wald a été utilisé pour calculer les valeurs de p.

Résultats et analyse statistique
Les données de 12 137 patients (âge 60,0 ± 16,2 ans, 59 % d’hommes, IMC 29,4 ± 6,9 kg/m2) de 48 pays (59,3 % en Europe, 27,2 % en Amérique du Nord) étaient disponibles pour l’analyse (Tableau 1). L’analyse univariée a révélé que les patients à IMC bas avaient un risque de mortalité supérieur aux autres catégories d’IMC confondues (SHR 1,75 [1,44–2,14]). Par rapport aux patients à IMC bas, la mortalité était moins élevée chez les patients à IMC normal (SHR 0,69 [0,58–0,85]), en surpoids (SHR 0,53 [0,43–0,65]) et obèses (SHR 0,55 [0,44–0,67]). L’analyse multivariable par sexe après ajustement pour les autres variables explicatives identifiées (âge, maladie pulmonaire chronique, néoplasie, diabète de type 2) a confirmé que la mortalité des patients à IMC bas a été supérieure aux patients en surpoids uniquement, chez les femmes et les hommes (SHR 0,63 [0,45–0,88] et 0,69 [0,51–0,94], respectivement).

Conclusion
La mortalité des patients hospitalisés pour COVID-19 diffère selon la catégorie d’IMC, avec un effet bénéfique du surpoids et un effet péjoratif d’un IMC bas. Une stratification des études interventionnelles futures pour la catégorie d’IMC est justifiée par ces données.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 29 Mar 2022 12:11

Poids, composition corporelle et risque d’infection par le SARS-CoV-2 au sein d’une large population
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 36, Issue 1, Supplement, February 2022, Page S18 M.Deschasaux-Tanguy

Introduction et but de l’étude
L’obésité a été identifiée comme un facteur de risque important pour les formes graves de COVID-19 et pourrait également être associée à un plus grand risque d’infection par le SARS-CoV-2 mais ces résultats restent à clarifier. Notre étude visait donc à étudier les associations entre différentes caractéristiques anthropométriques (au-delà de l’IMC) et le risque d’infection par le SARS-CoV-2 au sein d’une large population.

Matériel et méthodes
Notre étude porte sur la cohorte NutriNet-Santé. La séroprévalence d’anticorps anti-SARS-CoV-2 a été évaluée à partir de tests ELISA (ciblant la protéine spike « S » ou la nucléoprotéine « NP ») et d’un test de séroneutralisation « SN » sur des gouttes de sang séchées. Les associations entre différentes caractéristiques anthropométriques et la séroprévalence de l’infection par le SARS-CoV-2 ont été étudiées à l’aide de modèles de régression logistiques multiajustés.

Résultats et analyse statistique
21 376 adultes (74,8 % femmes) ont été inclus dans les analyses parmi lesquels 1027 étaient positifs pour le test ELISA-S et 256 pour les 3 tests ELISA-S, NP et SN. Un IMC plus élevé était positivement associé à la séroprévalence chez les femmes même si cette association était incertaine : tendance linéaire positive (OR pour 1 écart-type = 1,07 (1,00–1,15), p = 0,07), significative avec les résultats combinés des 3 tests ELISA-S-NP/SN (OR = 1,17 (1,03–1,33), p = 0,02) mais pas d’association avec les catégories « standards » d’IMC. Aucune association n’était observée chez les hommes. Le tour de taille (OR = 1,11 (1,00–1,23), p = 0,04) et le rapport tour de taille/tour de hanche (OR = 1,17 (1,04–1,31), p = 0,01) étaient associés à la séroprévalence chez les femmes alors que des tendances inverses étaient observées chez les hommes (OR = 0,80 (0,63–1,02), p = 0,07 et OR = 0,75 (0,58–0,96), p = 0,02 respectivement). La graisse corporelle totale (OR = 1,18 (1,02–1,36), p = 0,03), la graisse au niveau du tronc (OR = 1,16 (1,03–1,32), p = 0,02) et la graisse viscérale (OR = 1,20 (1,00–1,43), p = 0,045) était associées à la séroprévalence, en particulier chez les femmes. Aucune association n’était observée pour la masse maigre (p = 0,39) ou la masse musculaire (p = 0,38). Les résultats combinant la positivité ou négativité aux 3 tests ELISA-S/NP et SN étaient globalement similaires, malgré une perte de significativité induite par un nombre de cas plus restreint.

Conclusion
Nos résultats suggèrent que l’adiposité centrale est un facteur de risque important à considérer pour évaluer la susceptibilité à l’infection par le SARS-CoV-2, en particulier chez les femmes, d’autant plus qu’une fois infectées par le SARS-CoV-2, le risque de formes graves de COVID-19 est accru chez les personnes en surpoids ou obèses.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 29 Avr 2022 15:25

Function Over Mass: A Meta-Analysis on the Importance of Skeletal Muscle Quality in COVID-19 Patients
Flaydson Clayton Silva Pinto Front. Nutr., 20 April 2022

COVID-19 caused by SARS-CoV-2 infection is a highly contagious disease affecting both the higher and lower portions of the respiratory tract. This disease reached over 265 million people and has been responsible for over 5.25 million deaths worldwide. Skeletal muscle quality and total mass seem to be predictive of COVID-19 outcome. This systematic review aimed at providing a critical analysis of the studies published so far reporting on skeletal muscle mass in patients with COVID-19, with the intent of examining the eventual association between muscle status and disease severity. A meta-analysis was performed to evaluate whether skeletal muscle quantity, quality and function were related to disease severity. Systematic reviews and meta-analyses were conducted according to the guidelines of the Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions and reported according to the guidelines of the PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analysis) guide. From a total of 1,056 references found, 480 were selected after removing duplicates. Finally, only 7 met the specified inclusion criteria.

The results of this meta-analysis showed that skeletal muscle quality, rather than quantity, was associated with COVID-19 severity, as confirmed by lower skeletal muscle density and lower handgrip strength in patients with severe disease. Muscle function assessment can thus be a valuable tool with prognostic value in COVID-19.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Diététique » 1 Mai 2022 08:29

Traduction de l'étude :wink:

Fonction sur masse : une méta-analyse sur l'importance de la qualité des muscles squelettiques chez les patients COVID-19
Avant Flaydson Clayton Silva Pinto. Nutr., 20 avril 2022

Le COVID-19 causé par l'infection par le SRAS-CoV-2 est une maladie hautement contagieuse affectant à la fois les parties supérieures et inférieures des voies respiratoires. Cette maladie a touché plus de 265 millions de personnes et a été responsable de plus de 5,25 millions de décès dans le monde. La qualité des muscles squelettiques et la masse totale semblent être prédictives de l'issue de la COVID-19. Cette revue systématique visait à fournir une analyse critique des études publiées jusqu'à présent sur la masse musculaire squelettique chez les patients atteints de COVID-19, dans le but d'examiner l'association éventuelle entre l'état musculaire et la gravité de la maladie. Une méta-analyse a été réalisée pour évaluer si la quantité, la qualité et la fonction des muscles squelettiques étaient liées à la gravité de la maladie. Les revues systématiques et les méta-analyses ont été menées conformément aux directives du Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions et rapportées conformément aux directives du guide PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analysis). Sur un total de 1 056 références trouvées, 480 ont été sélectionnées après suppression des doublons. Enfin, seuls 7 répondaient aux critères d'inclusion spécifiés.

Les résultats de cette méta-analyse ont montré que la qualité des muscles squelettiques, plutôt que la quantité, était associée à la gravité du COVID-19, comme le confirment une densité musculaire squelettique plus faible et une force de préhension plus faible chez les patients atteints d'une maladie grave. L'évaluation de la fonction musculaire peut donc être un outil précieux à valeur pronostique dans le COVID-19.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 18 Fév 2023 08:53

High grip strength attenuates risk of severe COVID-19 in males but not females with obesity: A short communication of prospective findings from UK Biobank
Malik Hamrouni, Obesity Research & Clinical Practice Volume 17, Issue 1, January–February 2023, Pages 82-85

We examined the joint associations of BMI category and grip strength tertile with risk of severe COVID-19 (inpatient COVID-19 or COVID-19 mortality) in 327 500 UK Biobank participants. Compared to normal-weight males with high grip strength, the odds ratio (95 % confidence interval) for males with obesity with low grip strength was 2.39 (1.59–3.60), but 1.52 (0.98–2.35) for males with obesity with a high grip strength.

A higher grip strength did not appear to be associated with lower risk of severe COVID-19 in females.

Muscle mass and strength development should be considered as a means to reduce risk of severe COVID-19 for males with obesity.
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Re: + de force musculaire = COVID moins sévère ?

Messagepar Nutrimuscle-Diététique » 19 Fév 2023 21:00

Traduction de l'étude :wink:

Une force de préhension élevée atténue le risque de COVID-19 sévère chez les hommes mais pas chez les femmes obèses : une brève communication des résultats prospectifs de UK Biobank
Malik Hamrouni, Obesity Research & Clinical Practice Volume 17, Numéro 1, Janvier-Février 2023, Pages 82-85

Nous avons examiné les associations conjointes de la catégorie d'IMC et du tertile de force de préhension avec le risque de COVID-19 sévère (hospitalisation COVID-19 ou mortalité COVID-19) chez 327 500 participants à la biobanque britannique. Par rapport aux hommes de poids normal avec une force de préhension élevée, l'odds ratio (intervalle de confiance à 95 %) pour les hommes obèses avec une faible force de préhension était de 2,39 (1,59–3,60), mais de 1,52 (0,98–2,35) pour les hommes obèses avec une force de préhension élevée. force de préhension.

Une force de préhension plus élevée ne semble pas être associée à un risque plus faible de COVID-19 grave chez les femmes.

Le développement de la masse musculaire et de la force doit être considéré comme un moyen de réduire le risque de COVID-19 sévère chez les hommes obèses.
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