Traduction de l'étude
Analyses Sportomics de l'impact induit par l'exercice sur le métabolisme des acides aminés et la cinétique des protéines en phase aiguë chez les athlètes olympiques féminines
par Renan Muniz-Santos Nutrients 2024, 16(20), 3538 ;
Points forts
L'utilisation de données provenant uniquement d'athlètes masculins pour planifier des interventions pour les athlètes féminines peut être inefficace, voire préjudiciable à leur santé, ce qui souligne la nécessité d'approches spécifiques au sexe.
Les athlètes féminines d'élite présentent des concentrations élevées de la plupart des protéines de phase aiguë, chacune ayant une signification biologique distincte (par exemple, CRP, LBP, MPO, HP et IGF1) ; l'exercice réduit les différences entre les sexes et réduit le rapport femme/homme pour diverses protéines.
Les athlètes féminines présentent des concentrations plus faibles de presque tous les acides aminés, à l'exception du glutamate et de l'alanine.
Les athlètes féminines présentent des réponses plus faibles aux acides aminés induites par l'exercice, qui sont associées au développement de la fatigue centrale ; cependant, leurs profils avant l'exercice suggèrent une plus grande sensibilité à ce type de fatigue.
Les défis immunométaboliques extrêmes rencontrés par les athlètes d'élite fournissent un modèle précieux pour comprendre le stress métabolique dans les conditions hypermétaboliques et inflammatoires pendant la santé et la maladie, créant un pont pour les études translationnelles.
Contexte : L'exercice peut être utilisé comme modèle pour comprendre l'immunométabolisme. Les données biologiques sur les athlètes d'élite sont limitées, en particulier pour les athlètes féminines, y compris les données pertinentes sur les protéines de phase aiguë et le métabolisme des acides aminés.
Méthodes : Nous avons analysé les protéines de phase aiguë et les acides aminés collectés aux Jeux d'Amérique du Sud, aux Jeux panaméricains et aux Jeux olympiques pour 16 sports olympiques. Nous avons comparé les athlètes d'élite féminins et masculins (447 contre 990 échantillons) dans quatre états (jeûne, pré-exercice, post-exercice et repos) pour comprendre les réponses immunométaboliques spécifiques au sexe chez les athlètes d'élite.
Résultats : En considérant tous les états et sports,
nous avons constaté que les athlètes féminines d’élite présentaient des concentrations plus élevées de protéine C-réactive, de protéine de liaison aux lipopolysaccharides, de myéloperoxydase, d’haptoglobine et d’IGF1, avec des ratios allant de 1,2 à 2,0 (p < 0,001). Les femmes présentaient des concentrations plus faibles de la plupart des acides aminés, à l’exception du glutamate et de l’alanine. Bien que presque 30 % plus faibles chez les femmes, les acides aminés à chaîne ramifiée (AACR) présentaient une tendance similaire dans tous les états (ρ ≥ 0,9 ; p < 0,001), tandis que les acides aminés aromatiques (AAA) présentaient une consommation plus élevée pendant l’exercice chez les femmes.Conclusion :
Nous avons établi un dimorphisme sexuel dans les réponses métaboliques et inflammatoires des athlètes d’élite pendant l’entraînement et la compétition. Nos données suggèrent que les athlètes féminines présentent une réponse des acides aminés plus faible au développement de la fatigue centrale que les athlètes masculins. La compréhension de ces différences peut permettre de mieux comprendre les réponses immunométaboliques liées au sexe dans le sport ou d’autres conditions inflammatoires.