Article du Monde sur le sujet :« La sédentarité progresse en Europe et plus vite en France »
Si les Européens ne bougent pas assez, les Français ne se distinguent pas de cette tendance à la sédentarité. Malgré les mises en garde pour la santé, elle deviendrait même inquiétante chez les jeunes adultes, cernés par les écrans, selon une enquête de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (Irmes) publiée jeudi.
« La sédentarité progresse en Europe et un peu plus vite en France (+ 3 % versus + 8 %) », selon le Pr Jean-François Toussaint, directeur de l'Irmes. Selon l'Eurobaromètre 2014 sport et activité physique, paru en mars et réalisé en 2013, le nombre d'Européens qui déclarent ne rien faire, ni activité physique ni sport, est en effet passé depuis 2009 de 39 à 42 %.
DIX MILLE PAS PAR JOUR
Pour être en bonne santé, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconise de faire plus de 10 000 pas par jour. Cet indicateur, reflet du mode de vie, plus ou moins sédentaire, est mesurable à l'aide d'un podomètre. Soixante-quinze pour cent des Français des 18-64 ans n'atteignent pas les ce chiffre, selon la 3e enquête réalisée avec l'Irmes pour l'association Assureurs prévention. Et ceux qui disent pratiquer régulièrement une activité physique ou sportive a régressé (– 5 %).
Plus « inquiétant », constate le Pr Toussaint, « les 18-24 ans marchent significativement moins que les autres en moyenne » et parcourent environ 2 000 pas de moins qu'ils ne le devraient. « C'est dans ces tranches d'âge que l'on commence à voir de plus en plus une tendance à la sédentarité », note-t-il en évoquant « les effets liés à la pratique des jeux vidéo et plus encore à la pratique de la communication (via les smartphones, tablettes et PC...) sur cette détérioration ». « Accros » aux écrans, les 18-24 ans sont aussi les moins actifs, moins même que les 55-64 ans, selon l'enquête. A partir de quatre heures par jour, le temps passé devant les écrans réduit significativement l'activité physique des adolescents.
RETARDER LA DÉPENDANCE
Par ailleurs, l'entrée au lycée marque le décrochage de l'activité sportive et physique (de 61 % de pratiquants au collège à 56 % au lycée). Mais l'enquête de l'Irmes montre aussi l'impact de l'exemple parental : plus les parents sont actifs, plus leurs enfants le sont aussi et inversement.
Enfin, « pour les plus âgés, l'activité physique telle que la marche est un moyen important de retarder la dépendance, à côté du fait de conserver des relations sociales et de manger sainement », ajoute Nicolas Moreau président d'Assureurs prévention.
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