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L'alimentation en EHPAD = garantie de longévité et santé?

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L'alimentation en EHPAD = garantie de longévité et santé?

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 13 Mai 2020 10:38

Evaluation du statut nutritionnel de 866 résidents en EHPAD dans le territoire du Limousin, et liens avec la démence et la mobilité
T.Vernier Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 34, Issue 1, April 2020, Pages 22-23

Introduction et but de l’étude
La prévalence de dénutrition chez les personnes âgées en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendants (EHPAD) est évaluée entre 15 et 40 %, mais les données françaises sont très rares. Le réseau ARS Limousin Nutrition (LINUT) évalue et prend en charge du point de vue nutritionnel les résidents d’EHPAD. L’objectif de l’enquête était d’évaluer les résidents de 13 EHPAD volontaires en Limousin de manière exhaustive.

Matériel et méthodes
Les évaluations étaient réalisées entre 2008 et 2014. L’analyse était rétrospective. L’état nutritionnel des résidents était déterminé grâce aux critères de la HAS de 2007 (âge > 70 ans), ou de 2003 (âge < 70 ans). La démence était évaluée par le MMSE (< 24), la mobilité par un des critères (déplacement du lit au fauteuil ou grabataire versus mobilisation plus large possible) du Mini Nutritional AssessmentÒ. Les tests utilisés étaient les tests exact de Fisher, t de Student et ANOVA (significativité pour p < 0,05).

Résultats et analyse statistique
Étaient inclus 866 résidents (66,6 ± 14,7 résidents/EHPAD), dont 70,6 % de femmes, avec un âge moyen de 85,3 ans ± 9,3 ans, un IMC moyen de 26,4 ± 5,3 kg/m2. 45,7 % des patients étaient déments et 31,1 % avaient une mobilité réduite.

La prévalence de la dénutrition était de 27,5 %, du surpoids de 16,5 %, de l’obésité de 22,9 %. Les femmes étaient plus souvent dénutries que les hommes (30,7 % versus 20,0 %, p = 0,01), plus âgées (87,1 ± 8,1 versus 80,7 ± 10,4 ans, p < 0,0001), plus souvent démentes (51,9 % versus 30,8 %, p < 0,0001) et à mobilité réduite (66,3 % versus 75,4 %, p = 0,02). Les résidents déments étaient plus souvent dénutris (34,4 % versus 19,2 %, p < 0,0001), moins souvent en surpoids (12,9 % versus 19,9 %, p = 0,01) et obèses (19,5 % versus 28,5 %, p = 0,004). Les résidents avec des troubles de la mobilité étaient plus souvent dénutris (49,5 % versus 16,7 %, p < 0,0001), moins souvent en surpoids (7,9 % versus 20,5 %, p = 0,01) et obèses (19,9 % versus 25,5 %, p < 0,0001). Il n’y avait pas de différence pour les prévalences de dénutrition et d’obésité entre les EHPAD, ni selon les années des évaluations.

Conclusion
Cette enquête est la première enquête nutritionnelle exhaustive réalisée en EHPAD en France. La dénutrition était présente dans 27,5 % des cas, touchant plus souvent les femmes, les résidents déments et ceux à mobilité très réduite. Cette valeur est dans la fourchette des valeurs internationales (4,8–53,3 %), cependant très disparates quant aux recrutements et aux méthodes utilisées. 22,9 % des résidents étaient obèses, dans les limites publiées en institutions (16,2–28,0 %). Les prévalences de la dénutrition et de l’obésité étaient bien supérieures à celles des personnes âgées vivant au domicile (respectivement 2,6 % et 16,0 %) [1].
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Re: L'alimentation en EHPAD = garantie de longévité et santé

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 13 Mai 2020 10:40

En EHPAD, repérer les petits mangeurs et adapter leur alimentation : quel impact sur la prise alimentaire et l’état nutritionnel ?
V.Van Wymelbeke Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 34, Issue 1, April 2020, Page 23

Introduction et but de l’étude
Des pesées alimentaires ont montré que 83 % des personnes âgées vivant en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) ne mangent pas suffisamment pour couvrir leurs besoins nutritionnels. Ce résultat va de pair avec une prévalence élevée de la dénutrition en EHPAD – 20 à 68 % selon des études récentes. L’objectif de l’étude était de proposer aux résidents une offre alimentaire adaptée à leurs capacités d’ingestion afin de couvrir leurs besoins nutritionnels.

Matériel et méthodes
Une étude clinique de 6 mois a été réalisée dans 2 EHPAD comparables, l’un contrôle (n = 43 ; 72 % de femmes ; 69–105 ans ; âge moyen 89 ans) et l’autre expérimental (n = 57 ; 77 % de femmes ; 67–100 ans ; âge moyen 88 ans). Dans l’établissement expérimental, une intervention en 4 volets a été mise en place :

– sensibilisation du personnel aux enjeux de l’alimentation chez la personne âgée ;

– identification des petits mangeurs (relevés alimentaires de 24 h) ;

– réunions de concertation avec le personnel pour définir les actions à mener pour améliorer la prise en charge nutritionnelle des petits mangeurs ;

– formation des cuisiniers et révision du plan alimentaire pour proposer des plats enrichis et améliorer l’appétence des plats mixés.

Afin d’évaluer l’impact de l’intervention, des relevés alimentaires et des évaluations du statut nutritionnel (MNA, poids, IMC, bilan sanguin) ont été réalisés à 0 et 6 mois dans les deux groupes.

Résultats et analyse statistique
Les résultats montrent une amélioration significative du statut nutritionnel des résidents du groupe expérimental par rapport au groupe contrôle au regard de la variable préalbumine (p < 0,05). La mise en place de l’intervention a permis de stabiliser la prise calorique et protéique des résidents atteints de dénutrition modérée alors que ces apports ont eu tendance à diminuer chez les résidents atteints de dénutrition modérée dans le groupe contrôle (−16 % ; p < 0,10). Enfin, le dépistage de la dénutrition a permis la mise en place d’enrichissements et/ou de supplémentations chez les résidents atteints de dénutrition sévère, ce qui s’est traduit par une augmentation des prises caloriques et protéiques (+16 à 22 % ; p < 0,05).

Conclusion
Cette étude souligne l’importance d’évaluer l’état nutritionnel de façon systématique en EHPAD afin de proposer une prise en charge adaptée aux résidents souffrant de dénutrition. Cette étude montre également qu’une intervention associant formation du personnel, dialogue entre personnel soignant et personnel de cuisine ainsi qu’enrichissement de l’alimentation (augmentation de la densité nutritionnelle des plats servis aux résidents sans augmenter la taille des portions) permet de prévenir la dénutrition en EHPAD.
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Re: L'alimentation en EHPAD = garantie de longévité et santé

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 13 Mai 2020 10:46

Consommation de compléments nutritionnels oraux (CNO) dans les lieux de vie (EHPAD-USLD) du Centre Hospitalier de Mâcon (CHM). Quelle est la pertinence de la consommation de ces produits ? L’amélioration de l’offre alimentaire est-elle une solution pour réduire cette consommation ?
C.Blard-Méjean Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 34, Issue 1, April 2020, Pages 48-49

Introduction et but de l’étude
Le diagnostic de dénutrition est un diagnostic multifactoriel, il n’existe pas de signe dont la sensibilité et la spécificité sont de 100 %. D’autre part, la consommation de CNO est élevée dans les lieux de vie du CHM. Lors d’une étude visant à évaluer les besoins nutritionnels des résidents, nous avons séparé les patients selon des critères objectifs de dénutrition, et selon un « diagnostic subjectif » fait par les diététiciennes et analysé la consommation de CNO dans ces différents groupes.

Matériel et méthodes
La cohorte inclut tous les patients, présents le 2 juillet 2019, dans les lieux de vie du Centre Hospitalier : ont été relevés l’âge, la taille et les poids mensuels sur les 6 derniers mois, les variations de poids dans le dernier mois et sur les six derniers mois et calculés l’Index de Masse Corporelle (IMC), et les albuminémies dosées au laboratoire d’analyse médicale du CHM sur les 6 derniers mois. Ces paramètres ont permis de poser un diagnostic « objectif » de dénutrition selon les critères de l’HAS, et confronté au diagnostic de dénutrition posé par les diététiciennes. Nous avons regroupé les résidents en groupes de pertinence selon les 2 modalités de diagnostic.

Résultats et analyse statistique
Les services d’EHPAD et USLD hébergeaient 336 patients, (237 femmes et 99 hommes). âge : 81,4 ans (± 11,56) ; < 60 ans : 11. La taille est renseignée pour 333 patients, le poids pour 329 patients. Soixante trois patients sont obèses (IMC ≥ 30). En 6 mois, 94 patients ont eu au moins 1 dosage d’albuminémie : de 25.1 à 43,6 g/l (Moyenne 35,8 g/l).Le diagnostic de dénutrition a été posé dans 93 cas, 60 fois sur la valeur de l’IMC, 12 fois sur les variations pondérales dans le mois ou les six mois précédents l’observation, et 36 fois sur la mesure de l’albuminémie. Soixante quatre sujets présentaient une dénutrition modérée et 23 une atteinte sévère.
Par ailleurs, à la question « considérez-vous ce patient comme dénutri ? », les diététiciennes ont identifié une forme modérée ou légère de dénutrition dans 77 cas et une forme sévère pour 12 résidents.

Nb résidents présents (nb consommateurs CNO) Résidents considérés dénutris par les diététiciennes
Oui Non Perdus de Vue
Au moins 1 critère de dénutrition présent 50 (35) 41 (8) 2
Aucun critère de dénutrition présent 30 (23) 208 (20) 5

Selon les groupes identifiés, l’analyse de la consommation ou non de CNO permet de discuter la pertinence de ces prescriptions. L’analyse permet de conclure que 9 patients dénutris qui relèveraient d’une prescription ne recoivent pas ces compléments, mais également que, parmi les 20 patients sans dénutrition qui prennent régulièrement des CNO, 3 patients en prennent dans le cadre de TCA, 1 car il est porteur d’escarre, 3 dans le cadre d’une alimentation plaisir.

Conclusion
La consommation de CNO est élevée et a un coût non négligeable pour l’établissement. À l’heure actuelle, il est probable qu’une partie de cette consommation serve à augmenter les apports alimentaires pour maintenir un état nutritionnel satisfaisant.
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Re: L'alimentation en EHPAD = garantie de longévité et santé

Messagepar Nutrimuscle-Conseils » 13 Mai 2020 11:12

Effet de deux stratégies de présentation des compléments nutritionnels oraux chez des patients gériatriques en soins de suite et réhabilitation
V.Van Wymelbeke Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 34, Issue 1, April 2020, Page 24

Introduction et but de l’étude
La dénutrition protéino-énergétique résulte d’un déséquilibre entre les apports et les besoins de l’organisme. Chez la personne âgée, la prévalence de la dénutrition en milieu hospitalier varie de 30 % à 70 %. Aujourd’hui, pour combattre cette pathologie, la thérapie nutritionnelle individuelle passe par la prescription de compléments nutritionnels oraux (CNO) dont l’observance est très variable en fonction des études et consommateurs certaines études indiquent des différences d’observance. Le but de cette étude est de comparer deux modes de présentation des CNO prescrits, en verrine ou dans l’emballage d’origine sur les prises alimentaires et les bilans sanguins à l’entrée et à la sortie d’hospitalisation de patients gériatriques et d’identifier des différences d’observance de ces produits.

Matériel et méthodes
Après vérification des critères d’inclusion et 24 h de relevés des consommations alimentaires, les patients ont été répartis en deux groupes : le groupe « emballé » pour les patients consommant plus de 75 % du CNO prescrit et le groupe « verrine » pour les patients consommant 75 % ou moins du CNO prescrit. Les consommations alimentaires sur 24 h et des bilans sanguins (albumine, préalbumine et CRP) ont été relevés en début et fin de séjour. Sur toute la durée de séjour, les CNO ont été proposé dans l’emballage d’origine dans le groupe « emballé » et dans une verrine pour le groupe « verrine ». Les données sont présentées sous la forme de moyennes ± ET pour chaque groupe.

Résultats et analyse statistique
Au total, 25 personnes dans le groupe « verrine » (9H/16F ; moyenne d’âge 88.44 ans ; range : 78–99 ans) et 25 personnes dans le groupe « emballé » (12H/13F ; moyenne d’âge 87,96 ans ; range : 81–97 ans) ont été incluses. Les quantités d’énergies et de protéines apportées par les CNO présentée en verrine augmentent significativement (p = 0,006, respectivement). Les résultats indiquent une amélioration de l’albumine pour les patients du groupe « verrine » (p = 0,017) et du groupe « emballé » (p = 0,028). Pour le groupe « verrine », les consommations énergétiques totales et macronutritionnelles, significativement plus faibles en début de séjour par rapport au groupe « emballé » ont été significativement améliorées en fin du séjour : apports énergétiques (p = 0,001), protéiques (p = 0,02), glucidiques (p = 0,009) et lipidiques (p < 0,001). Aucun changement n’a été mesuré pour le groupe « emballé ».

Conclusion
La mise en verrine des CNO est efficace pour améliorer la consommation alimentaire et l’état nutritionnel des personnes âgées hospitalisées peu observantes.
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