Alimentation inflammatoire et risque de cancer colorectal: une étude cas-témoins basée sur la population à Terre-Neuve, au Canada
Ishor Sharma Nutrition Volume 42 ,octobre 2017, pages 69-74
Points forts
• Dans cette étude, nous avons évalué l'association entre l'inflammation alimentaire et le risque de cancer colorectal.
• Les régimes pro-inflammatoires (comme l'indiquent les scores alimentaires) sont associés à une augmentation du risque de cancer colorectal.
• Le rôle de l'inflammation liée au régime peut être associé à l'âge, au sexe, à l'activité physique, au tabagisme, à l'alcool et à l'utilisation de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Objectif
L'inflammation chronique est impliquée dans le cancer. L'alimentation joue un rôle important dans la régulation de l'inflammation chronique en modifiant les niveaux circulants de biomarqueurs inflammatoires. L'effet de l'alimentation unique ou du nutriment sur le cancer n'est souvent pas concluant; peut-être en raison d'interactions alimentaires et de multicolinealité. L'objectif de cette étude était de déterminer le potentiel inflammatoire prédiagnostique de l'alimentation globale par rapport au risque de cancer colorectal (CRC).
Méthodes
Au total, 547 patients atteints de CRC provenant du Registre du cancer colorectal familial de Terre-Neuve et 685 témoins de la population générale ont été identifiés. Les données sur l'histoire sociodémographique, l'histoire médicale, le mode de vie et un questionnaire sur la fréquence alimentaire de 169 items ont été recueillis rétrospectivement des deux groupes. Le score de l'indice inflammatoire diététique ajusté par l'énergie (DII) a été calculé et utilisé à la fois comme variable catégorique et continue pour l'analyse. Le rapport de cotes a été estimé en utilisant une régression logistique multivariable après ajustement des facteurs de confusion potentiels. Un test linéaire pour la tendance a été effectué en utilisant la valeur médiane dans chaque quartile.
Résultats
Le score DII moyen ajusté en fonction de l'énergie globale était de -0,81 (de -5,19 à 6,93). Les cas (-0,73 ± 1,5) avaient des scores DII légèrement plus élevés que les témoins (-0,89 ± 1,6; P = 0,04). Après avoir ajusté les facteurs de confusion potentiels, une association statistiquement significative a été trouvée entre le score DII et le risque CRC. En utilisant DII comme variable continue (odds ratio [OR] continu 1.10, intervalle de confiance 95% [CI] 1.01-1.20) et variable catégorielle (OU quartile 1 contre 4 1.65, IC 95% 1.13-2.42, tendance P = 0.02).
Conclusion
Nos résultats indiquent que les régimes pro-inflammatoires sont associés à un risque accru de CRC dans la population de Terre-Neuve.