Les déterminants d’un apport protidique faible chez les personnes âgées dépendantes
Claire Sulmont-Rossé CAHIERS DE NUTRITION ET DE DIÉTÉTIQUE 2019
Le vieillissement est associé à de nombreux changements physiologiques, sensoriels, psychologiques et sociologiques susceptibles d’avoir un impact délétère sur la prise alimentaire et le statut nutritionnel de la personne âgée. La situation est particulièrement préoccupante en institution où une large majorité de personnes âgées ne satisfait pas à ses besoins caloriques et protidiques, notamment du fait d’une consommation insuffisante des plats protidiques servis au déjeuner et au dîner. Des relevés alimentaires réalisées en EHPAD ont montré que 83 % des résidents ne satisfaisaient pas à leurs besoins caloriques et protidiques (43 % présentaient un apport inférieur aux 2/3 des apports conseillés).
Le maintien des apports protidiques et notamment de la consommation de viande en institution se heurte d’une part aux croyances des personnes âgées elles-mêmes (« Â mon âge, je n’ai plus besoin de manger autant de viande ! ») mais également à la maîtrise souvent difficile de la qualité des plats protidiques servis en restauration collective (assaisonnement, cuisson, maintien en température…).