Effets d’un régime à base de légumes riches en inuline sur la santé intestinale et le comportement alimentaire chez le volontaire sain
B.D.Pachikian Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 32, Issue 1, February 2018, Page 37
Introduction et but de l’étude
Les fructanes de type inuline sont des fibres alimentaires qui confèrent des effets bénéfiques à l’hôte, notamment via la modification du microbiote intestinal. Les végétaux sont la source majoritaire de fructanes et les études d’intervention ayant été menées jusqu’à ce jour se sont focalisées sur les fructanes issus de la racine de chicorée. Dans le cadre du projet Food4Gut, financé par un programme d’excellence de la région Wallonne, nous étudions l’impact des légumes naturellement riches en fructanes sur la santé intestinale ainsi que sur le comportement alimentaire.
Matériel et méthodes
Vingt-six sujets sains ont reçu pendant deux semaines un régime à base de légumes riches en inuline (apport d’environ 15 g/j en fructanes). Trois journées tests ont été organisées : une avant l’intervention, une après l’intervention et 3 semaines après retour à leur régime habituel. Les analyses suivantes ont été réalisées : composition du microbiote intestinal, symptômes gastro-intestinaux, fermentation microbienne, comportement alimentaire.
Résultats et analyse statistique
Le microbiote intestinal est modifié de manière sélective pendant l’intervention (augmentation du genre Bifidobacterium, diminution des Oxalobacteriacea et de certaines Clostridiales, valeurs de p < 0,05) et revient à sa composition initiale après 3 semaines d’arrêt du régime. Les légumes riches en fructanes sont bien tolérés et provoquent uniquement des épisodes de flatulences (corrélés avec le genre Bacteroides). Après trois semaines d’arrêt, le régime a permis d’augmenter la satiété (corrélée au genre Bifidobacterium), et de diminuer l’envie de manger très sucré, gras et salé.
Conclusion
La consommation de légumes riches en fructanes s’inscrit dans une approche nutritionnelle saine et permet d’augmenter l’apport en fibres dans la population générale. Cette approche alimentaire est d’ailleurs actuellement évaluée chez des patients obèses, en vue de mettre en évidence le lien entre les changements du microbiote et une potentielle amélioration de l’état métabolique des patients.