Bénéfice santé du sport quand on arrête de fumer ?

[Nutrimuscle-Conseils]

Effects of exercise initiation and smoking cessation after new-onset type 2 diabetes mellitus on risk of mortality and cardiovascular outcomes
Mee Kyoung Kim, Scientific Reports volume 12, Article number: 10656 (2022)

Lifestyle changes after a diagnosis of type 2 diabetes mellitus (DM) can affect vascular health outcomes. The objective of this study was to investigate the effects of changes in smoking and exercise on the risk of cardiovascular disease (CVD) and mortality in patients with newly diagnosed DM. Data were analyzed for 181,591 people with newly diagnosed type 2 DM who underwent 2 serial health examinations within 2 years before and after DM diagnosis. The study population was followed from the baseline to the date of death or cardiovascular events, or until December 31, 2018 and median follow-up was 6.07 years. Based on the change in status from before to after the diagnosis, participants were grouped into smoking groups (continuous smokers, quitters, new smokers, and nonsmokers) and exercise groups (constant exercisers, new exercisers, exercise dropouts, and nonexercisers). Compared with the nonexercisers, those who initiated exercise after their DM diagnosis had a lower risk of myocardial infarction (MI), stroke, and all-cause mortality: the hazard ratio (HR; 95% confidence interval [CI]) was 0.85 (0.76–0.94) for MI, 0.86 (0.78–0.94) for stroke, and 0.84 (0.89–0.90) for all-cause mortality. Quitters had a higher risk of MI, stroke, and all-cause mortality than nonsmokers, but their risk level was much lower than that in continuous smokers. When the group of continuous smokers and nonexercisers was considered as the reference group, participants who quit smoking and remained nonexercisers had a 21% lower risk of CVD (HR 0.79; 95% CI 0.70–0.90).

Those who quit smoking and started exercising had a 46% reduced risk of CVD (HR 0.54; 95% CI 0.41–0.71) and a 22% reduced risk in all-cause mortality (HR 0.78; 95% CI 0.63–0.96).

Smoking cessation and exercise initiation after a diagnosis of new-onset type 2 DM was associated with a reduced risk of CVD and all-cause mortality.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Effets de l'initiation à l'exercice et de l'arrêt du tabac après l'apparition d'un diabète sucré de type 2 sur le risque de mortalité et les résultats cardiovasculaires
Mee Kyoung Kim, Rapports scientifiques volume 12, numéro d'article : 10656 (2022)

Les changements de mode de vie après un diagnostic de diabète de type 2 (DM) peuvent affecter les résultats de santé vasculaire. L'objectif de cette étude était d'étudier les effets des modifications du tabagisme et de l'exercice sur le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) et de mortalité chez les patients atteints de diabète nouvellement diagnostiqué. Les données ont été analysées pour 181 591 personnes atteintes de diabète de type 2 nouvellement diagnostiqué qui ont subi 2 examens de santé en série dans les 2 ans avant et après le diagnostic de diabète. La population de l'étude a été suivie depuis le départ jusqu'à la date du décès ou des événements cardiovasculaires, ou jusqu'au 31 décembre 2018 et le suivi médian était de 6,07 ans. Sur la base du changement de statut d'avant à après le diagnostic, les participants ont été regroupés en groupes de fumeurs (fumeurs continus, abandonneurs, nouveaux fumeurs et non-fumeurs) et en groupes d'exercice (utilisateurs constants, nouveaux utilisateurs, abandons d'exercice et non-utilisateurs). Par rapport aux non-exerçants, ceux qui ont commencé à faire de l'exercice après leur diagnostic de diabète avaient un risque plus faible d'infarctus du myocarde (IM), d'accident vasculaire cérébral et de mortalité toutes causes confondues : le rapport de risque (HR ; intervalle de confiance [IC] à 95 %) était de 0,85 (0,76 –0,94) pour l'IM, 0,86 (0,78–0,94) pour l'AVC et 0,84 (0,89–0,90) pour la mortalité toutes causes confondues. Les personnes qui abandonnaient avaient un risque plus élevé d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral et de mortalité toutes causes confondues que les non-fumeurs, mais leur niveau de risque était bien inférieur à celui des fumeurs continus. Lorsque le groupe de fumeurs continus et de non-exercice a été considéré comme le groupe de référence, les participants qui ont arrêté de fumer et qui sont restés sans exercice avaient un risque 21 % plus faible de MCV (HR 0,79 ; IC à 95 % 0,70-0,90).

Ceux qui ont arrêté de fumer et ont commencé à faire de l'exercice avaient un risque réduit de 46 % de MCV (HR 0,54 ; IC à 95 % 0,41-0,71) et un risque réduit de 22 % de mortalité toutes causes confondues (HR 0,78 ; IC à 95 % 0,63-0,96).

L'arrêt du tabac et l'initiation à l'exercice après un diagnostic de diabète de type 2 d'apparition récente étaient associés à un risque réduit de MCV et de mortalité toutes causes confondues.

[Nutrimuscle-Conseils]

Comparaison des capacités physiques entre les sujets fumeurs et non-fumeurs : une étude interventionnelle
Kinésithérapie, la Revue Volume 23, Issue 255, March 2023, Page 35 A58 - ABSTRACT N° JFK23-221 Christophe Thibon

Introduction
Le tabac est le premier facteur de risque de Bronchopneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) [1] et de certains cancer [2]. Les patients atteints de BPCO et de cancer du poumon présentent souvent une faible capacité physique en raison d’une atrophie musculaire et d’une altération structurelle des muscles périphériques [3]. L’objectif de cette étude était de déterminer si une limitation des capacités physiques existe chez les sujets fumeurs sans maladie respiratoire diagnostiquée.

Matériel et méthodes
Cette étude est une étude interventionnelle prospective et suit les directives de rédaction STROBE. Des sujets âgés de 40 à 70 ans sans maladie respiratoire diagnostiquée ont été recrutés dans un espace public. Les sujets ont été divisés en deux groupes en fonction de leur statut tabagique puis ont été soumis au test assis-debout d’une minute (STST) et à la mesure de leur force de préhension grâce au dynamomètre de Jamar (JDT) pour évaluer leur capacité physique [4], [5]. Les résultats des deux tests ont été exprimés en valeurs absolues et en valeur relative comparativement aux valeurs attendues dans une population saine.

Résultats
Cent quarante-sept sujets ont été inclus dans l’analyse finale des données. Les résultats au STST étaient plus faibles dans le groupe des fumeurs lorsqu’ils étaient exprimés en valeur relative (58,1 ± 0,4 vs 64,9 ± 0,5 % ; p = 0,03), les résultats au JDT étaient plus faibles dans le groupe des fumeurs lorsqu’ils étaient exprimés en valeur absolue (36,5 ± 10,3 vs 40,5 ± 11,0 kg ; p = 0,03) et relative (101,5 ± 18,2 vs 108,6 ± 16,3 % ; p = 0,02). Les fumeurs avaient une adaptation de la fréquence cardiaque plus faible pendant le STST (p = 0,02).

Discussion/conclusion
Cette étude est la première à comparer la capacité physique entre fumeurs et non-fumeurs. Nos résultats ont démontré que les fumeurs sans maladie pulmonaire diagnostiquée, présentent une capacité physique plus faible par rapport à une population de non-fumeurs. Un test de capacité physique devrait être inclus dans les services d’arrêt du tabac. Les fumeurs devraient être encouragés à pratiquer une activité physique régulière et une capacité physique diminuée pourrait impliquer des programmes d’exercices spécifiques.

[Nutrimuscle-Conseils]

Smoking induces increased apoptosis in osteoblasts: changes in bone matrix organic components
Júlia Benini Kohler Scientific Reports volume 13, Article number: 6938 (2023)

Clinical studies demonstrate the impact of smoking on bone tissue fragility and higher incidence of fractures. However, it is not totally understood which physiological mechanisms could be involved in these events. Previously, we showed important changes in bone tissue components in experimental model of cigarette smoke (CS) exposure. CS exposure induces worsening in bone mineralization and a decrease in collagen type I deposition, leading to bone fragility. Considering that the majority of clinical studies described bone structural changes by radiographic images, in this study we performed analyses “in situ” using tissue samples from smokers, former smokers and non-smokers to better understand how the increase in inflammatory mediators induced by smoking exposure could interfere in bone cells activity leading bone structural changes. We observed increased levels of IL-1β, IL-6 and TNF-α in bone tissue homogenates with a concomitant increase in osteoblast apoptosis in smokers and former smokers compared with non-smokers. Histological changes in both smokers and former smokers were characterized by reduction in collagen type I. Only in smokers, it was observed decrease in trabecular area, suggesting increased bone resorption and increase in collagen type V. These results showed that osteoblasts apoptosis in association with increased bone resorption leads bone structural changes in smokers.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Le tabagisme induit une augmentation de l'apoptose des ostéoblastes : modifications des composants organiques de la matrice osseuse
Júlia Benini Kohler Scientific Reports volume 13, numéro d'article : 6938 (2023)

Des études cliniques démontrent l'impact du tabagisme sur la fragilité du tissu osseux et une incidence plus élevée de fractures. Cependant, on ne comprend pas totalement quels mécanismes physiologiques pourraient être impliqués dans ces événements. Auparavant, nous avons montré des changements importants dans les composants du tissu osseux dans le modèle expérimental d'exposition à la fumée de cigarette (CS). L'exposition au CS induit une aggravation de la minéralisation osseuse et une diminution des dépôts de collagène de type I, conduisant à une fragilité osseuse. Considérant que la majorité des études cliniques décrivaient des changements structurels osseux par des images radiographiques, nous avons effectué dans cette étude des analyses « in situ » à partir d'échantillons de tissus de fumeurs, d'anciens fumeurs et de non-fumeurs pour mieux comprendre comment l'augmentation des médiateurs inflammatoires induite par l'exposition au tabac pourrait interférer dans l'activité des cellules osseuses entraînant des changements structurels osseux. Nous avons observé des niveaux accrus d'IL-1β, d'IL-6 et de TNF-α dans les homogénats de tissu osseux avec une augmentation concomitante de l'apoptose des ostéoblastes chez les fumeurs et les anciens fumeurs par rapport aux non-fumeurs. Les changements histologiques chez les fumeurs et les anciens fumeurs ont été caractérisés par une réduction du collagène de type I. Seuls les fumeurs ont observé une diminution de la zone trabéculaire, suggérant une augmentation de la résorption osseuse et une augmentation du collagène de type V. Ces résultats ont montré que l'apoptose des ostéoblastes en association avec une augmentation la résorption osseuse entraîne des changements structurels osseux chez les fumeurs.