Bénéfices uniques de la musculation pour l'espérance de vie

[Gilles]

Does strength promoting exercise confer unique health benefits? A pooled analysis of eleven population cohorts with all-cause, cancer, and cardiovascular mortality endpoints
Emmanuel Stamatakis, I-Min Lee, Jason Bennie, Jonathan Freeston, Mark Hamer, Gary O'Donovan, Ding Ding, Adrian Bauman, Yorgi Mavros
American Journal of Epidemiology, Published: 31 October 2017

Abstract

Public health guidance includes strength-promoting exercise (SPE) but there is little evidence on its links with mortality. Using data from the Health Survey for England (HSE) and Scottish Health Survey (SHS) from 1994–2008 we examined the associations between SPE (gym-based and own bodyweight strength activities) and all-cause, cancer, and cardiovascular disease mortality. Multivariable-adjusted Cox regression examine the associations between SPE (any, low/high volume, adherence to SPE guideline) and mortality. The core sample comprised 80,306 adults aged ≥30 years corresponding to 5,763 any cause deaths (681,790 person years). Following exclusions for prevalent disease/events in the first 24 months, participation in any SPE was favorably associated with all cause (0.77; 95% confidence interval: 0.69, 0.87) and cancer mortality (0.69; 0.56, 0.86). Adhering only to the SPE guideline of (≥2 sessions/week) was associated with all-cause (0.79; 0.66, 0.94) and cancer (0.66; 0.48, 0.92) mortality; adhering only to the aerobic guideline (equivalent to 150 minutes/week of moderate intensity activity) was associated with all-cause (0.84; 0.78, 0.90) and cardiovascular disease (0.78; 0.68, 0.90) mortality. Adherence to both guidelines was associated with all-cause (0.71; 0.57, 0.87), and cancer (0.70; 0.50, 0.98) mortality. Our results support promoting adherence to the strength exercise guidelines over and above the generic physical activity targets.

[Gilles]

Reprise de l'étude :

La musculation est aussi vitale que l’endurance

Une étude sur 80 000 adultes a conclu que les pompes et les abdominaux peuvent allonger l’espérance de vie.

Une grande étude qui visait à comparer la mortalité par rapport aux différents types d’exercices réalisés a trouvé que les personnes qui faisaient des exercices de musculation avaient un taux de réduction de 23 % du risque de décès prématuré toutes causes, et une réduction de 31 % des décès par cancer.

L’auteur de l’étude, le professeur Emmanuel Stamatakis, déclare que tandis que l’entrainement de musculation est de plus en plus valorisé car il apporte d’énormes bénéfices quand nous vieillissons, peu de recherches avaient été réalisées pour étudier son impact sur la mortalité.

"Cette étude montre que les exercices qui favorisent la force musculaire sont aussi importants pour la santé que les activités d’endurance comme le jogging ou le vélo," dit-il. "En supposant que les résultats de notre étude reflètent des relations de cause à effet, cette forme d’exercice pourrait même être encore plus vitale pour réduire le risque de décès par cancer."

L’OMS recommande aux adultes de faire 150 minutes d’activité d’endurance par semaine, plus deux jours d’activités de renforcement musculaire. Les chercheurs déplorent que les renforcements musculaires, et donc les exercices de musculation, aient été négligés dans les guides relatifs au sport et à la santé. Ils citent par exemple les enquêtes faites sur les citoyens Australiens qui ont rapporté que 53 % d’entre eux étaient inactifs.

Cependant, si l’on prend en compte les recommandations de l’OMS dans leur totalité, c’est-à-dire en y ajoutant les recommandations sur les exercices ou activités de musculation, 85 % d’entre eux ne respectent pas ces recommandations.

"Malheureusement, moins de 19 % des adultes en Australie font la quantité recommandée d’exercices de type musculation," dit Stamatakis. "Le message délivré de nos jours était surtout de bouger, mais notre étude montre qu’il faut l’élargir au type d’exercices à faire pour favoriser la santé et le bien-être sur le long terme."

Leur analyse a aussi montré que les exercices réalisés avec le poids du corps, sans équipement spécifique, étaient aussi efficaces que s’ils étaient fait dans une salle de musculation. "Quand les gens pensent à la musculation, ils pensent immédiatement à soulever des poids dans une salle ou sur des machines, mais ce n’est pas une obligation."

"Nombreux sont ceux qui sont intimidés par les salles de sport, leur coût ou la culture qu’elles promeuvent, il est donc très intéressant de savoir qu’on peut faire des exercices classiques comme des dips pour les triceps, des pompes, des abdominaux ou des fentes à la maison ou à l’extérieur pour en tirer potentiellement les mêmes bénéfices à la santé."

Leur étude repose sur un échantillon de population de 80 306 adultes. Il s’agit d’une étude d’observation, cependant des ajustements ont été opérés pour réduire l’influence d’autres facteurs comme l’âge, l’état de santé, le style de vie et l’éducation. Tous les participants qui souffraient d’une maladie de cœur ou d’un cancer au début du suivi, ainsi que ceux décédés durant les deux premières années, ont été exclus pour réduire la possibilité que les résultats soient faussés par une maladie ou des conditions de santé préexistantes à l’étude.

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