Boire des soda augmente-t'il les taux de suicide?

[Nutrimuscle-Conseils]

Consommation de boissons sans alcool gazeuses et tentatives de suicide chez 105 061 adolescents âgés de 12 à 15 ans de six pays à revenu élevé, 22 pays à revenu moyen et 4 pays à revenu faible
Louis Jacob

Contexte et objectifs
Les études multinationales sur le lien entre la consommation de boissons sucrées et le comportement suicidaire chez les jeunes font défaut. L'objectif de cette étude était donc d'étudier le lien entre la consommation de boissons gazeuses non alcoolisées et les tentatives de suicide chez des adolescents de 6 pays à revenu élevé, 22 pays à revenu moyen et 4 pays à revenu faible.

Les méthodes
Les données transversales de l'enquête mondiale sur la santé des élèves dans les écoles (GSHS) ont été analysées. Les données sur les tentatives de suicide des 12 derniers mois et la consommation de boissons gazeuses non alcoolisées au cours des 30 derniers jours (nombre de fois par jour) ont été collectées. Une régression logistique multivariable et une méta-analyse ont été réalisées pour évaluer les associations.

Résultats
L'analyse comprenait 105 061 adolescents (49,0% de femmes) âgés de 12 à 15 ans. La prévalence globale des tentatives de suicide et de la consommation de boissons sans alcool gazeuses ≥ 3 fois par jour était de 10,2% et 10,7%, respectivement. Après ajustement pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels (sexe, âge, insécurité alimentaire, consommation d’alcool, tabagisme, activité physique, obésité, consommation de fruits et de légumes, consommation de fast-food, pays), par rapport à ceux qui n’ont pas consommé de boissons gazeuses non alcoolisées, consommées 3 et ≥4 fois / jour étaient respectivement 1,36 (IC 95% = 1,07-1,72) et 1,43 (IC 95% = 1,14-1,80) plus susceptibles d'avoir signalé une tentative de suicide au cours des 12 derniers mois. Les analyses par pays ont montré que la consommation de boissons non alcoolisées gazeuses ≥ 3 fois / jour (vs <3 fois / jour) était associée à des probabilités de tentative de suicide plus élevées (c.-à-d.,>I 2 = 28,6%).

Conclusions
Nos données indiquent qu'il existe une association positive entre la consommation de boissons gazeuses non alcoolisées et les tentatives de suicide au cours des 12 derniers mois. Des études complémentaires devraient confirmer / réfuter nos conclusions et étudier les mécanismes sous-jacents potentiels.

[Nutrimuscle-Conseils]

Prospective association of soft drink consumption with depressive symptoms
Ikuko Kashino Nutrition Available online 16 May 2020, 110860

Highlights
• Prospective evidence of soft drink consumption and depression is scarce in Asia.
• We prospectively assessed this association among Japanese workers.
• Risk of depressive symptoms increased with increasing consumption of soft drinks.

Objective
Consumption of soft drinks has become a serious public health issue worldwide. However, prospective evidence is limited regarding the relationship between soft drink consumption and depression, especially in Asia. Here, we investigated the prospective association of soft drink consumption with the development of depressive symptoms.

Methods
We evaluated an occupational cohort of 935 adults in Japan (2012-2016), who were free from depressive symptoms at baseline and attended a 3-year follow-up assessment. Soft drink consumption was assessed using a self-administered diet history questionnaire. Depressive symptoms were assessed using the Center for Epidemiologic Studies Depression scale. Odds ratios (OR) and 95% confidence intervals (CI) were estimated from multivariate logistic regression analysis controlling for sociodemographic, lifestyle, dietary, and occupational covariates.

Results
Over the 3-year study period, 16.9% (158 cases) of the study participants reported depressive symptoms. Higher soft drink consumption was associated with higher odds of depressive symptoms. The multivariable-adjusted OR (95% CI) was 1.91 (95% CI: 1.11-3.29; p for trend = 0.015) when comparing soft drink consumption of ≥ 4 cups/week with consumption of < 1 cup/week.

Conclusion
Our results suggest that a greater consumption of soft drinks would increase the likelihood of exhibiting depressive symptoms.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Association prospective de la consommation de boissons gazeuses avec des symptômes dépressifs
Ikuko Kashino Nutrition Disponible en ligne le 16 mai 2020, 110860

Points forts
• Les preuves prospectives de la consommation de boissons gazeuses et de la dépression sont rares en Asie.
• Nous avons évalué de manière prospective cette association parmi les travailleurs japonais.
• Le risque de symptômes dépressifs augmente avec l'augmentation de la consommation de boissons gazeuses.

Objectif
La consommation de boissons gazeuses est devenue un grave problème de santé publique dans le monde. Cependant, les preuves prospectives sont limitées concernant la relation entre la consommation de boissons gazeuses et la dépression, en particulier en Asie. Ici, nous avons étudié l'association prospective de la consommation de boissons gazeuses avec le développement de symptômes dépressifs.

Les méthodes
Nous avons évalué une cohorte professionnelle de 935 adultes au Japon (2012-2016), qui étaient exempts de symptômes dépressifs au départ et ont participé à une évaluation de suivi de 3 ans. La consommation de boissons gazeuses a été évaluée à l'aide d'un questionnaire d'historique de régime auto-administré. Les symptômes dépressifs ont été évalués à l'aide de l'échelle de dépression du Center for Epidemiologic Studies. Les rapports de cotes (OR) et les intervalles de confiance (IC) à 95% ont été estimés à partir d'une analyse de régression logistique multivariée contrôlant les covariables sociodémographiques, de style de vie, alimentaires et professionnelles.

Résultats
Au cours de la période d'étude de 3 ans, 16,9% (158 cas) des participants à l'étude ont signalé des symptômes dépressifs. Une consommation plus élevée de boissons gazeuses était associée à une probabilité plus élevée de symptômes dépressifs. L'OR ajusté sur plusieurs variables (IC à 95%) était de 1,91 (IC à 95%: 1,11 à 3,29; p pour la tendance = 0,015) lorsque l'on compare la consommation de boissons gazeuses ≥ 4 tasses / semaine avec la consommation <1 tasse / semaine.

Conclusion
Nos résultats suggèrent qu'une plus grande consommation de boissons gazeuses augmenterait la probabilité de présenter des symptômes dépressifs.

[physio]

Très intéressant ! Y a t'il une explication ou une hypothèse émise pour expliquer la relation entre les deux ? Les substances présentes dans les boissons par exemple ?