Tanycytes hypothalamiques, barrière hématoencéphalique et rôle dans la régulation de l’homéostasie énergétique
Vincent FlorentCahiers de Nutrition et de Diététique 01/03/17
La survie d’un organisme repose sur sa capacité à communiquer de manière rapide, efficace et reproductible avec les réseaux de cellules qui contrôlent la prise alimentaire et l’homéostasie énergétique dans le cerveau. Pour cela, les facteurs hormonaux reflétant l’état de faim ou de satiété d’un individu doivent traverser la barrière hématoencéphalique (BHE) pour atteindre les neurones effecteurs. Un défaut dans ce processus conduit invariablement à une perturbation du contrôle de la masse pondérale. Nous discutons ici de travaux récents montrant qu’un type particulier de cellules gliales nommées tanycytes joue un rôle important dans ce processus. Les corps cellulaires de ces cellules tapissent le plancher du troisième ventricule et leurs extensions podales entrent en contact avec la surface piale du cerveau. Les tanycytes hypothalamiques régulent la plasticité de la BHE en fonction de l’état nutritionnel de l’individu, et sont aussi impliqués dans la capture des signaux métaboliques tels que la leptine dans la circulation sanguine et leur transport vers le liquide céphalorachidien.
Le blocage du transport des facteurs métaboliques périphériques dans le cerveau à travers les tanycytes pourrait constituer un événement physiopathologique conduisant à l’hormonorésistance centrale chez les patients obèses.