La privation d'eau diminue la force dans le muscle à contraction rapide contrairement au muscle à contraction lente chez le rat
F. Farhat Acta Physiologica 2018
Objectif
Les effets de la déshydratation sur la performance musculaire chez l'humain sont encore contradictoires, notamment en ce qui concerne la force musculaire. L'effet de la privation d'eau (WD) sur les propriétés mécaniques du muscle squelettique, et plus précisément son impact sur les muscles lents et rapides, reste largement inconnu. Le but de cette étude était de déterminer pour la première fois si WD conduit à des changements dans les propriétés contractiles du muscle squelettique et si ces changements étaient spécifiques au type de muscle.
Méthodes
Des rats mâles de seize semaines ont été assignés à un groupe témoin (C) avec de l'eau ou à un groupe WD de 96 heures. À la fin de la période, les propriétés de contraction et de tétanos, ainsi que l'analyse biochimique et structurale, ont été réalisées sur les muscles soléaires (SOL) et extensor digitorum longus (EDL).
Résultats
La tension absolue (Pt) et la tension tétanique (P 0 ) étaient respectivement inférieures de 17% et 14% chez les rats EDL de WD par rapport aux rats C, alors que des augmentations inattendues de 43% et 25% ont été observées chez SOL. Les tensions normalisées par rapport à la masse musculaire n'ont pas été affectées par la MW dans l'EDL, alors qu'elles ont été augmentées de plus de 40% dans le SOL. Une période de WD de 96 heures conduit à une diminution de la section transversale de la fibre et à une teneur absolue en myofibrilles uniquement dans l'EDL.
Conclusion
On suppose que les différences dans les résultats entre les muscles lents et rapides peuvent provenir (i) d'un effet spécifique au muscle de WD sur l'équilibre protéique, EDL montrant une plus grande dégradation des protéines myofibrillaires et (ii) une plus grande sensibilité aux changements d'osmolalité induits par WD dans EDL que dans SOL.