Comment l'ultra-endurance fragilise-t-elle les os?

[Nutrimuscle-Conseils]

Increased serum levels of fibroblast growth factor 23 after an ultradistance run
Katharina Kerschan-Schindl Journal of Science and Medicine in Sport - September 23, 2020

Healthy bones need to be loaded on a regular basis. However, overstrenuous exercise causes uncoupling of bone metabolism. Thus, it is important to be aware of exercise-induced alterations in bone metabolism. The aim of this observational study was to determine whether participation in an ultradistance run has an impact on the phosphaturic hormone fibroblast growth factor 23 (FGF23), which is produced by osteocytes and suppresses osteoblast differentiation as well as matix mineralization.

Methods
Nine participants of the Spartathlon (246 km) had venous blood samples taken before and within 15 min after finishing the race as well as during recovery. Serum levels of FGF23, phosphate, and blood urea nitrogen were determined.

Results
FGF23 increased 6.5-fold from pre-race to post-race (2.2 pmol/L [IQR: 0.4; 3.2 pmol/L] to 14.4 pmol/L [IQR: 4.7; 20.0 pmol/L]; p = 0.001). Thereafter, serum levels of FGF23 fell to 1.4 pmol/L [IQR: 0.5; 1.7 pmol/L] (p < 0.0001). The differences in FGF23 levels between pre-race and recovery (3 days after the start) did not achieve statistical significance (p = 0.614). Serum levels of phosphate and blood urea nitrogen also did not change significantly.

Conclusions
Since FGF23 plays a central role in mineral homeostasis, the transient overexpression of FGF23 may be an important contributor to the short-term uncoupling of bone metabolism induced by overstrenuous exercise.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Augmentation des taux sériques de facteur de croissance 23 des fibroblastes après une course d'ultradistance
Katharina Kerschan-Schindl Journal of Science and Medicine in Sport - 23 septembre 2020

Des os sains doivent être chargés régulièrement. Cependant, un exercice trop intense provoque un découplage du métabolisme osseux. Il est donc important d'être conscient des altérations du métabolisme osseux induites par l'exercice. Le but de cette étude observationnelle était de déterminer si la participation à une course d'ultradistance a un impact sur le facteur de croissance des fibroblastes, hormone phosphaturique 23 (FGF23), qui est produit par les ostéocytes et supprime la différenciation des ostéoblastes ainsi que la minéralisation du matix.

Méthodes
Neuf participants au Spartathlon (246 km) ont eu des prélèvements de sang veineux avant et dans les 15 minutes après la fin de la course ainsi que pendant la récupération. Les taux sériques de FGF23, de phosphate et d'azote uréique sanguin ont été déterminés.

Résultats
Le FGF23 a augmenté de 6,5 fois entre la pré-course et l'après-course (2,2 pmol / L [IQR: 0,4; 3,2 pmol / L] à 14,4 pmol / L [IQR: 4,7; 20,0 pmol / L]; p = 0,001). Par la suite, les taux sériques de FGF23 sont tombés à 1,4 pmol / L [IQR: 0,5; 1,7 pmol / L] (p <0,0001). Les différences de taux de FGF23 entre la pré-course et la récupération (3 jours après le début) n'ont pas atteint une signification statistique (p = 0,614). Les taux sériques de phosphate et d'azote uréique sanguin n'ont pas non plus changé de manière significative.

Conclusions
Puisque le FGF23 joue un rôle central dans l'homéostasie minérale, la surexpression transitoire de FGF23 peut être un contributeur important au découplage à court terme du métabolisme osseux induit par un exercice trop intense.

[Nutrimuscle-Conseils]

Incidence of bone stress injury is greater in competitive female distance runners with menstrual disturbances independent of participation in plyometric training
Mark J Hutson Journal of Sports Sciences Volume 39, 2021 - Issue 22 Pages 2558-2566

Bone stress injury (BSI) is prevalent in female distance runners. Menstrual disturbances are associated with impaired bone health in endurance athletes. This study aimed to investigate the association between menstrual function and BSI and explore whether plyometric training may protect against BSI in individuals with menstrual disturbances. Competitive female distance runners (n = 183) aged 18–40 years were surveyed for training habits, menstrual function, and BSI, during the previous 12 months. Oligo/amenorrhoea during the previous 12 months (<9 menses) was deemed to indicate menstrual disturbance; hormonal contraceptive users and those previously diagnosed with a pathology that impacted menstrual function were excluded. BSI incidence rate was 2.25 (p = 0.02, 95% CI: 1.14–4.41) times greater in oligo/amenorrhoeic than eumenorrhoeic runners. BSI incidence rate was similar in oligo/amenorrhoeic and eumenorrhoeic runners that did plyometric training, but 3.78 (p = 0.001, 95% CI: 1.68–8.5) times greater in oligo/amenorrhoeic versus eumenorrhoeic runners that did not. However, the effect of plyometrics was non-significant (menstrual function × plyometric training interaction, p = 0.06; main effect, p = 0.89). Conventional plyometric training may not reduce BSI incidence in female distance runners, but menstrual disturbances and prolonged periods of low energy availability should be avoided.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

L'incidence des lésions de stress osseux est plus élevée chez les coureuses de compétition féminines présentant des troubles menstruels indépendamment de la participation à un entraînement pliométrique
Mark J Hutson Journal of Sports Sciences Volume 39, 2021 - Numéro 22 Pages 2558-2566

Les blessures de stress osseux (BSI) sont répandues chez les coureuses de fond. Les troubles menstruels sont associés à une altération de la santé osseuse chez les athlètes d'endurance. Cette étude visait à étudier l'association entre la fonction menstruelle et le BSI et à déterminer si l'entraînement pliométrique peut protéger contre le BSI chez les personnes souffrant de troubles menstruels. Des coureuses de fond de compétition (n = 183) âgées de 18 à 40 ans ont été interrogées sur leurs habitudes d'entraînement, leur fonction menstruelle et leur BSI au cours des 12 mois précédents. Oligo/aménorrhée au cours des 12 mois précédents (< 9 menstruations) a été considérée comme indiquant une perturbation menstruelle ; les utilisatrices de contraceptifs hormonaux et celles ayant déjà reçu un diagnostic de pathologie affectant la fonction menstruelle ont été exclues. Le taux d'incidence de BSI était de 2,25 (p = 0,02, IC à 95 % : 1,14 à 4,41) fois plus élevé chez les coureurs oligo/aménorrhéiques que chez les coureurs euménorrhéiques. Le taux d'incidence de BSI était similaire chez les coureurs oligo/aménorrhéiques et euménorrhéiques qui ont suivi un entraînement pliométrique, mais 3,78 (p = 0,001, IC à 95 % : 1,68-8,5) fois plus élevé chez les coureurs oligo/aménorrhéiques que chez les coureurs euménorrhéiques qui n'en ont pas fait. Cependant, l'effet de la pliométrie n'était pas significatif (interaction fonction menstruelle × entraînement pliométrique, p = 0,06 ; effet principal, p = 0,89). L'entraînement pliométrique conventionnel peut ne pas réduire l'incidence du BSI chez les coureuses de fond, mais les troubles menstruels et les périodes prolongées de faible disponibilité énergétique doivent être évités.