Comparaison capteurs de suivi et professionnels de santé...

[Gilles]

Behavior Change Techniques Implemented in Electronic Lifestyle Activity Monitors: A Systematic Content Analysis
Elizabeth J Lyons et al.
J Med Internet Res 2014;16(8):e192

ABSTRACT

Background: Electronic activity monitors (such as those manufactured by Fitbit, Jawbone, and Nike) improve on standard pedometers by providing automated feedback and interactive behavior change tools via mobile device or personal computer. These monitors are commercially popular and show promise for use in public health interventions. However, little is known about the content of their feedback applications and how individual monitors may differ from one another.

Objective: The purpose of this study was to describe the behavior change techniques implemented in commercially available electronic activity monitors.

Methods: Electronic activity monitors (N=13) were systematically identified and tested by 3 trained coders for at least 1 week each. All monitors measured lifestyle physical activity and provided feedback via an app (computer or mobile). Coding was based on a hierarchical list of 93 behavior change techniques. Further coding of potentially effective techniques and adherence to theory-based recommendations were based on findings from meta-analyses and meta-regressions in the research literature.

Results: All monitors provided tools for self-monitoring, feedback, and environmental change by definition. The next most prevalent techniques (13 out of 13 monitors) were goal-setting and emphasizing discrepancy between current and goal behavior. Review of behavioral goals, social support, social comparison, prompts/cues, rewards, and a focus on past success were found in more than half of the systems. The monitors included a range of 5-10 of 14 total techniques identified from the research literature as potentially effective. Most of the monitors included goal-setting, self-monitoring, and feedback content that closely matched recommendations from social cognitive theory.

Conclusions: Electronic activity monitors contain a wide range of behavior change techniques typically used in clinical behavioral interventions. Thus, the monitors may represent a medium by which these interventions could be translated for widespread use. This technology has broad applications for use in clinical, public health, and rehabilitation settings.

L'étude complète

[Gilles]

Reprise de l'étude :

Les capteurs de suivi peuvent-ils remplacer les professionnels de santé ?

Des chercheurs américains ont passé au crible les fonctionnalités de plusieurs appareils de suivi sportif et de forme actuellement sur le marché et les ont comparé aux interventions des professionnels de la santé.



"Malgré une popularité grandissante, on manque d'informations comparatives entre ces différents appareils, quelles options proposent-ils dans leur application et comment ces options peuvent-elles avoir un impact sur leur efficacité", s'est interrogée Elizabeth Lyons, de la branche médicale de l'université du Texas (Galveston). La chercheuse auteur de cette étude a ajouté "le retour fourni par ces appareils peut être tout autant, voire plus, complet que celui dispensé par des professionnels de la santé".

Les chercheurs ont examiné 13 appareils actuellement sur le marché, dont notamment Basis, BodyMedia, Misfit, Fitbug, Ibitz, Polar et Withings. Ils ont essayé de comparer les stratégies proposées par ces appareils et les interventions bien réelles habituellement dispensées par des professionnels de la santé.

En résumé, ils sont arrivés à la conclusion que ces outils proposent des recommandations similaires tant qualitativement que quantitativement à celles dispensées par des professionnels en ce qui concerne les objectifs qu'on se fixe, l'auto-suivi et le feedback. Par contre, en ce qui concerne l'activité physique, les scientifiques ont noté que même si ces gadgets et leurs applis proposent le même nombre d'outils que ceux utilisés par les professionnels, ils sont à la traîne par rapport aux stratégies à adopter pour encourager les utilisateurs à se dépenser.

Les limites des capteurs sont surtout sensibles dans le domaine de la planification d'actions, des instructions spécifiques, l'engagement et la résolution de problèmes. Ceci pourrait expliquer pourquoi des analystes estiment à 50% le nombre de capteurs laissés à l'abandon au cours de leur première année d'utilisation. Ce chiffre provient d'une étude menée par Endeavor sur 6.000 utilisateurs d'appareils similaires à ceux étudiés par les chercheurs de l'université du Texas.

Ces recherches ont été reprises par Journal of Medical Internet Research.

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[Gilles]

Dr Claude Bronner : "Objets connectés et applications participeront à l'amélioration de la santé"

Du 25 au 27 septembre, médecins généralistes et spécialistes assisteront aux Entretiens de Bichat à Paris, pour faire un état des lieux de la santé d'aujourd'hui. Une opportunité majeure pour faire le point sur l'utilisation des nouvelles technologies par les patients aujourd'hui. Est-ce une bonne chose pour notre santé ? Réponses avec le Docteur Claude Bronner, médecin généraliste.

Smartphone et tablettes sont devenus des outils quotidiens qu'utilisent de plus en plus de patients pour rester vigilants quant à leur santé, être conseillé sur des symptômes... Quelle place le médecin doit-il jouer aujourd'hui face à ces nouvelles utilisations ?

L'utilisation des objets connectés pour la santé se répand très rapidement chez les patients. Quoiqu'on en pense, c'est une évolution inéluctable. Il est donc important que les médecins se les approprient comme outils. Après tout, le smartphone est plus ludique et plus performant qu'un calendrier de suivi papier (tension, poids, alimentation, glycémie, courbe de température etc.). Le premier rôle du médecin est d'être aux côtés du patient et de ne pas négliger ce domaine.

Conseillez-vous à vos patients d'utiliser ce genre d'applications ?

Si un patient a envie d'utiliser ces applications, je serais complètement contre-performant de le dissuader. En conséquence, j'encourage, accompagne et essaie d'être informé et pertinent dans le conseil. Et oui, je conseille. J'ai moi-même essayé des applications pour voir... Du coup, j'ai perdu 10 kg pour échapper à une hypertension que je ne pouvais plus nier... C'est en fait assez bluffant. Je pense que ce sont des outils d'éducation thérapeutique, auxquels les médecins n'y couperont pas, car au-delà de la nouveauté, les résultats confirmeront l'intérêt.

Sur internet, des modules ou plateformes permettent d'indiquer des symptômes pour savoir ce dont on souffre, s'agit-il de dispositifs dont il faut se méfier ? Que répondez-vous aux patients qui vous disent s'en servir ?

On entre ici dans une autre dimension qui effraie beaucoup de médecins : diagnostic et proposition de traitement. Déjà aujourd'hui, la bonne approche du médecin face à un patient, avant de se lancer dans des avis et commentaires, est de se renseigner : avez-vous cherché sur internet ? Qu'en avez-vous retenu ?
Cette question et la prise en compte de la réponse situent parfaitement le rôle du médecin qui peut se poser en expert pour ce patient par rapport à sa situation, en prenant en compte les données internet récoltées. Bonnes ou moins bonnes.

Quel(s) danger(s) internet, smartphone et tablettes posent-ils aujourd'hui pour la santé des Français ?

Pendant longtemps, on entendait dire que l'automesure tensionnelle angoissait les patients, entrainait des appels injustifiés vers le médecin. Aujourd'hui, il est acquis que la balance avantages-inconvénients est largement bénéficiaire. Il en sera de même pour les objets connectés. Le danger pourrait être la surmédicalisation ou la "gagadgetisation", mais c‘est probablement un fantasme si la gestion par le patient et son médecin est correcte. Sans parler de danger, mais d'inconvénient, il faut souligner la gestion du temps du médecin qui nécessite une rénovation de la relation médecin patient et de son financement en intégrant les possibilités d'internet et de la connexion facile. C'est une véritable révolution, mais elle va se faire en douceur et rapidement, car incontournable, exactement comme le téléphone portable s'est imposé en quelques années dans le monde entier malgré la charge financière qu'il représente.

En matière de santé, il n'y a peut-être pas que du mauvais quand il s'agit d'internet et des nouvelles technologies. Quels sont leurs atouts ?

Bonne ou mauvaise, on n'échappe pas à une évolution de société. Autant l'utiliser au mieux de ses intérêts et de l'intérêt collectif. Les atouts sont réels : quantité d'information disponible et facilité d'accès, côté ludique, éventail de l'offre qui explose. Ces atouts seront confrontés aux résultats obtenus, car les études manquent encore dans un monde où la science prend du retard sur les usages. Objets connectés et applications internet participeront réellement à l'amélioration de la santé.

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