Déséquilibre acidobasique dans l’alimentation et risque de diabète de type 2 dans la cohorte E3N
Diabetes & Metabolism O42 Doi : 10.1016/S1262-3636(14)72216-5 G. Fagherazzi
Introduction
Un déséquilibre acidobasique chronique pourrait favoriser l’insulino-résistance. Mais, à l’heure actuelle, aucune étude prospective n’a évalué le risque de diabète de type 2 associé à une charge acide élevée dans l’alimentation.
Matériels et méthodes
À partir de 1993, 66 485 femmes de la cohorte E3NEPIC ont été suivies pendant 14 ans. Les scores PRAL (potential renal acid load) et NEAP (net endogenous acid production), reflétant la charge acide de l’alimentation ont été calculés à partir de l’apport en certains nutriments. Un score PRAL positif reflète une charge acide de l’alimentation, un score négatif reflétant une charge basique. Des modèles de Cox multiajustés ont ensuite permis d’estimer des risques relatifs (RR) associés aux quartiles des scores PRAL et NEAP.
Résultats
Pendant le suivi, 1,372 cas de diabète de type 2 incidents ont été identifiés. Dans la population générale, les femmes ayant le PRAL le plus élevé (PRAL ≥ 7mEq/jr) étaient à risque accru de diabète (RR=1,56 [1,29–1,90]), par rapport aux femmes ayant des valeurs faibles (PRAL < – 14mEq/jr). Cette association était plus forte chez les femmes de corpulence normale (IMC < 25kg/m2, RR=1,96 [1,43–2,69]) que pour les femmes en surpoids (IMC ≥ 25kg/m2, RR=1,28 [1,00–1,64]. Les résultats pour le score NEAP était similaires.
Conclusion
Cette étude met en évidence, pour la première fois dans une étude de cohorte prospective, une association directe entre la charge acide dans l’alimentation et le risque de diabète de type 2, indépendamment des autres facteurs de risque de diabète connus. Si ces résultats venaient à être confirmés dans d’autres études, la promotion d’un régime alimentaire ayant une faible charge acide pourrait être envisagée dans le cadre de la prévention primaire du diabète.