La déshydratation durant le sport endommage les reins

[Nutrimuscle-Conseils]

Hypohydration produced by high-intensity intermittent running increases biomarkers of renal injury in males
Loris A. Juett, European Journal of Applied Physiology volume 121, pages3485–3497 (2021)

Purpose
Whilst there is evidence to suggest that hypohydration caused by physical work in the heat increases renal injury, whether this is the case during exercise in temperate conditions remains unknown. This study investigated the effect of manipulating hydration status during high-intensity intermittent running on biomarkers of renal injury.

Methods
After familiarisation, 14 males (age: 33 ± 7 years; V̇O2peak: 57.1 ± 8.6 ml/kg/min; mean ± SD) completed 2 trials in a randomised cross-over design, each involving 6, 15 min blocks of shuttle running (modified Loughborough Intermittent Shuttle Test protocol) in temperate conditions (22.3 ± 1.0 °C; 47.9 ± 12.9% relative humidity). During exercise, subjects consumed either a volume of water equal to 90% of sweat losses (EU) or 75 mL water (HYP). Body mass, blood and urine samples were taken pre-exercise (baseline/pre), 30 min post-exercise (post) and 24 h post-baseline (24 h).

Results
Post-exercise, body mass loss, serum osmolality and urine osmolality were greater in HYP than EU (P ≤ 0.024). Osmolality-corrected urinary kidney injury molecule-1 (uKIM-1) concentrations were increased post-exercise (P ≤ 0.048), with greater concentrations in HYP than EU (HYP: 2.76 [1.72–4.65] ng/mOsm; EU: 1.94 [1.1–2.54] ng/mOsm; P = 0.003; median [interquartile range]). Osmolality-corrected urinary neutrophil gelatinase-associated lipocalin (uNGAL) concentrations were increased post-exercise (P < 0.001), but there was no trial by time interaction effect (P = 0.073).

Conclusion
These results suggest that hypohydration produced by high-intensity intermittent running increases renal injury, compared to when euhydration is maintained, and that the site of this increased renal injury is at the proximal tubules.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

L'hypohydratation produite par la course intermittente à haute intensité augmente les biomarqueurs de lésions rénales chez les hommes
Loris A. Juett, European Journal of Applied Physiology volume 121, pages 3485-3497 (2021)

But
Bien qu'il existe des preuves suggérant que l'hypohydratation causée par le travail physique dans la chaleur augmente les lésions rénales, on ne sait pas si c'est le cas pendant l'exercice dans des conditions tempérées. Cette étude a examiné l'effet de la manipulation de l'état d'hydratation lors d'une course intermittente à haute intensité sur les biomarqueurs de lésion rénale.

Méthodes
Après familiarisation, 14 hommes (âge : 33 ± 7 ans ; pic de V̇O2 : 57,1 ± 8,6 ml/kg/min ; moyenne  ± SD) ont effectué 2 essais dans un plan randomisé croisé, chacun impliquant 6 blocs de 15 min de course de navette ( protocole de test de navette intermittent de Loughborough modifié) dans des conditions tempérées (22,3 ± 1,0 °C ; 47,9 ± 12,9% d'humidité relative). Au cours de l'exercice, les sujets ont consommé soit un volume d'eau égal à 90 % des pertes sudorales (EU) soit 75 ml d'eau (HYP). Des échantillons de masse corporelle, de sang et d'urine ont été prélevés avant l'exercice (ligne de base/pré), 30 min après l'exercice (post) et 24 h après la ligne de base (24 h).

Résultats
Après l'exercice, la perte de masse corporelle, l'osmolalité sérique et l'osmolalité urinaire étaient plus élevées dans HYP que dans EU (P ≤ 0,024). Les concentrations de molécule-1 de lésions rénales urinaires corrigées pour l'osmolalité (uKIM-1) ont augmenté après l'exercice (P ≤ 0,048), avec des concentrations plus élevées dans HYP que EU (HYP : 2,76 [1,72–4,65] ng/mOsm ; EU : 1,94 [ 1,1–2,54] ng/mOsm ; P = 0,003 ; médiane [intervalle interquartile]). Les concentrations de lipocaline associée à la gélatinase neutrophile urinaire (uNGAL) corrigées pour l'osmolalité ont augmenté après l'exercice (P < 0,001), mais il n'y a pas eu d'effet d'interaction temporelle (P = 0,073).

Conclusion
Ces résultats suggèrent que l'hypohydratation produite par la course intermittente à haute intensité augmente les lésions rénales, par rapport au maintien de l'euhydratation, et que le site de cette lésion rénale accrue se situe au niveau des tubules proximaux.

[Nutrimuscle-Conseils]

Sports drinks do not increase acute kidney injury risk in males during industrial work in the heat when euhydration is maintained, a randomized crossover trial
Whitley Atkins Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism 7 March 2024

Industrial workers regularly perform physical labor under high heat stress which may place them at risk for dehydration and acute kidney injury. Current guidelines recommend that workers should consume sports drinks to maintain euhydration during work shifts. However, the impact of fructose sweetened sports drinks on acute kidney injury risk is unknown. The purpose of this study was to investigate the effects of sports drink consumption on markers of acute kidney injury following simulated industrial work in the heat.

Twenty males completed two matched 2-hr simulated industrial work trial visits in a warm and humid environment (30°C and 55% relative humidity). During and following the bout of simulated work, participants consumed either a commercially available sports drink or a noncaloric placebo. Urine and blood samples, collected pre-, post-, and 16-hr post-work were assayed for markers of hydration (plasma/urine osmolality, and urine specific gravity) and acute kidney injury (KIM-1 and NGAL). There were no differences in physiological or perceptual responses to the bout of work (interaction p>0.05 for all indices), and markers of hydration were similar between trials (interaction p>0.05 for all indices). KIM-1 (Placebo: Δ Ln 1.18±1.64; Sports drink: Δ Ln 1.49±1.10 pg/mL; groupwide d=0.89, p<0.001) and NGAL (Placebo: Δ Ln 0.44±1.11; Sports drink: Δ Ln 0.67±1.22 pg/mL; groupwide d=0.39, p=0.03) were elevated pre- to post-work, but there were no differences between trials (interaction p>0.05).

These data provide no evidence that consumption of fructose sweetened sports drinks increase the risk of acute kidney injury during physical work in the heat.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Les boissons aux ports n'augmentent pas le risque de lésion rénale aiguë chez les hommes lors de travaux industriels par temps chaud lorsque l'euhydratation est maintenue, un essai croisé randomisé
Whitley Atkins Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme 7 mars 2024

Les travailleurs industriels effectuent régulièrement un travail physique soumis à un stress thermique élevé, ce qui peut les exposer à un risque de déshydratation et de lésions rénales aiguës. Les directives actuelles recommandent aux travailleurs de consommer des boissons pour sportifs afin de maintenir leur euhydratation pendant les quarts de travail. Cependant, l’impact des boissons pour sportifs édulcorées au fructose sur le risque de lésion rénale aiguë est inconnu. Le but de cette étude était d'étudier les effets de la consommation de boissons pour sportifs sur les marqueurs de lésions rénales aiguës suite à un travail industriel simulé dans la chaleur.

Vingt hommes ont effectué deux visites d'essais de travail industriel simulé de deux heures dans un environnement chaud et humide (30 °C et 55 % d'humidité relative). Pendant et après la séance de travail simulé, les participants ont consommé soit une boisson pour sportifs disponible dans le commerce, soit un placebo non calorique. Des échantillons d'urine et de sang, prélevés avant, après et 16 heures après le travail, ont été analysés pour détecter des marqueurs d'hydratation (osmolalité plasmatique/urine et gravité spécifique de l'urine) et des lésions rénales aiguës (KIM-1 et NGAL). Il n'y avait aucune différence dans les réponses physiologiques ou perceptuelles à la période de travail (interaction p > 0,05 pour tous les indices) et les marqueurs d'hydratation étaient similaires entre les essais (interaction p > 0,05 pour tous les indices). KIM-1 (Placebo : Δ Ln 1,18 ± 1,64 ; boisson pour sportifs : Δ Ln 1,49 ± 1,10 pg/mL ; d = 0,89, p < 0,001 à l'échelle du groupe) et NGAL (Placebo : Δ Ln 0,44 ± 1,11 ; boisson pour sportifs : Δ Ln 0,67 ±1,22 pg/mL ; d=0,39 à l'échelle du groupe, p=0,03) étaient élevés avant et après le travail, mais il n'y avait aucune différence entre les essais (interaction p>0,05).

Ces données ne fournissent aucune preuve que la consommation de boissons pour sportifs édulcorées au fructose augmente le risque de lésion rénale aiguë lors d'un travail physique par temps chaud.

[Nutrimuscle-Conseils]

Hypohydration induced by prolonged cycling in the heat increases biomarkers of renal injury in males
European Journal of Applied Physiology Volume 124, pages 1085–1096, (2024) Loris A. Juett

Recent studies have shown that hypohydration can increase renal injury. However, the contribution of hypohydration to the extent of renal injury is often confounded by exercise induced muscle damage. Therefore, the aim of the present study was to investigate the effect of manipulating hydration status during moderate-intensity cycling in the heat on biomarkers of renal injury.

Methods
Following familiarisation, fourteen active males (age: 21 [20–22] y; BMI: 22.1 ± 1.9 kg/m2;
O2peak: 55 ± 9 mL/kg/min) completed two experimental trials, in a randomised cross-over design. Experimental trials consisted of up to 120 min of intermittent cycling (~ 50% Wpeak) in the heat (~ 35 °C, ~ 50% relative humidity). During exercise, subjects consumed either a water volume equal to 100% body mass losses (EU) or minimal water (HYP; 75–100 mL) to induce ~ 3% body mass loss. Blood and urine samples were collected at baseline, 30 min post-exercise and 24 h post-baseline, with an additional urine sample collected immediately post-exercise.

Results
Thirty minutes post-exercise, body mass and plasma volume were lower in HYP than EU (P < 0.001), whereas serum and urine osmolality (P < 0.001), osmolality-corrected urinary kidney injury molecule-1 concentrations (HYP: 2.74 [1.87–5.44] ng/mOsm, EU: 1.15 [0.84–2.37] ng/mOsm; P = 0.024), and percentage change in osmolality-corrected urinary neutrophil gelatinase-associated lipocalin concentrations (HYP: 61 [17–141] %, EU: 7.1 [– 4 to 24] %; P = 0.033) were greater in HYP than EU.

Conclusion
Hypohydration produced by cycling in the heat increased renal tubular injury, compared to maintaining euhydration with water ingestion.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

L'hypohydratation induite par un cycle prolongé dans la chaleur augmente les biomarqueurs de lésions rénales chez les hommes
Journal européen de physiologie appliquée Volume 124, pages 1085-1096, (2024) Loris A. Juett

Des études récentes ont montré que l'hypohydratation peut augmenter les lésions rénales. Cependant, la contribution de l’hypohydratation à l’étendue des lésions rénales est souvent confondue avec les lésions musculaires induites par l’exercice. Par conséquent, le but de la présente étude était d’étudier l’effet de la manipulation de l’état d’hydratation lors d’un cyclisme d’intensité modérée par temps chaud sur les biomarqueurs des lésions rénales.

Méthodes
Après familiarisation, quatorze hommes actifs (âge : 21 [20-22] ans ; IMC : 22,1 ± 1,9 kg/m2 ;
O2peak : 55 ± 9 mL/kg/min) a réalisé deux essais expérimentaux, dans un plan croisé randomisé. Les essais expérimentaux comprenaient jusqu'à 120 minutes de cycles intermittents (~ 50 % Wpeak) dans la chaleur (~ 35 °C, ~ 50 % d'humidité relative). Pendant l'exercice, les sujets ont consommé soit un volume d'eau égal à 100 % de perte de masse corporelle (UE), soit un minimum d'eau (HYP ; 75 à 100 ml) pour induire une perte de masse corporelle  ~ 3 %. Des échantillons de sang et d'urine ont été prélevés au départ, 30 minutes après l'exercice et 24 heures après l'exercice, avec un échantillon d'urine supplémentaire prélevé immédiatement après l'exercice.

Résultats
Trente minutes après l'exercice, la masse corporelle et le volume plasmatique étaient plus faibles dans l'HYP que dans l'UE (P < 0,001), alors que l'osmolalité sérique et urinaire (P < 0,001), les concentrations de molécule-1 de lésion rénale urinaire corrigées par l'osmolalité (HYP : 2,74 [1,87 –5,44] ng/mOsm, EU : 1,15 [0,84–2,37] ng/mOsm ; P = 0,024), et pourcentage de variation des concentrations de lipocaline associée à la gélatinase des neutrophiles urinaires corrigées par l'osmolalité (HYP : 61 [17–141] %, UE : 7,1 [– 4 à 24] % ; P = 0,033) étaient plus élevés en HYP qu’en UE.

Conclusion
L'hypohydratation produite par le cyclisme dans la chaleur a augmenté les lésions tubulaires rénales, par rapport au maintien de l'euhydratation avec l'ingestion d'eau.