La déshydratation du sportif élève les dommages musculaires

[Nutrimuscle-Conseils]

Muscle Cramping in the Marathon: Dehydration and Electrolyte Depletion vs. Muscle Damage
Martínez-Navarro, Journal of Strength and Conditioning Research: June 2022 - Volume 36 - Issue 6 - p 1629-1635

Our aim was to compare dehydration variables, serum electrolytes, and muscle damage serum markers between runners who suffered exercise-associated muscle cramps (EAMC) and runners who did not suffer EAMC in a road marathon. We were also interested in analyzing race pacing and training background. Nighty-eight marathoners took part in the study. Subjects were subjected to a cardiopulmonary exercise test. Before and after the race, blood and urine samples were collected and body mass (BM) was measured. Immediately after the race EAMC were diagnosed.

Eighty-eight runners finished the marathon, and 20 of them developed EAMC (24%) during or immediately after the race. Body mass change, post-race urine specific gravity, and serum sodium and potassium concentrations were not different between crampers and noncrampers. Conversely, runners who suffered EAMC exhibited significantly greater post-race creatine kinase (464.17 ± 220.47 vs. 383.04 ± 253.41 UI/L, p = 0.034) and lactate dehydrogenase (LDH) (362.27 ± 72.10 vs. 307.87 ± 52.42 UI/L, p = 0.002). Twenty-four hours post-race also values of both biomarkers were higher among crampers (CK: 2,438.59 ± 2,625.24 vs. 1,166.66 ± 910.71 UI/L, p = 0.014; LDH: 277.05 ± 89.74 vs. 227.07 ± 37.15 UI/L, p = 0.021). The difference in the percentage of runners who included strength conditioning in their race training approached statistical significance (EAMC: 25%, non-EAMC: 47.6%; p = 0.074). Eventually, relative speed between crampers and noncrampers only differed from the 25th km onward (p < 0.05).

Therefore, runners who suffered EAMC did not exhibit a greater degree of dehydration and electrolyte depletion after the marathon but displayed significantly higher concentrations of muscle damage biomarkers.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Crampes musculaires pendant le marathon : déshydratation et épuisement des électrolytes par rapport aux dommages musculaires
Martínez-Navarro, Journal of Strength and Conditioning Research : Juin 2022 - Volume 36 - Numéro 6 - p 1629-1635

Notre objectif était de comparer les variables de déshydratation, les électrolytes sériques et les marqueurs sériques de lésions musculaires entre les coureurs qui ont souffert de crampes musculaires associées à l'exercice (EAMC) et les coureurs qui n'ont pas souffert de EAMC lors d'un marathon sur route. Nous nous sommes également intéressés à l'analyse du rythme de course et des antécédents d'entraînement. Nighty-huit marathoniens ont participé à l'étude. Les sujets ont été soumis à un test d'effort cardiopulmonaire. Avant et après la course, des échantillons de sang et d'urine ont été prélevés et la masse corporelle (BM) a été mesurée. Immédiatement après la course, les EAMC ont été diagnostiqués.

Quatre-vingt-huit coureurs ont terminé le marathon et 20 d'entre eux ont développé une EAMC (24 %) pendant ou immédiatement après la course. Le changement de masse corporelle, la gravité spécifique de l'urine après la course et les concentrations sériques de sodium et de potassium n'étaient pas différents entre les crampeurs et les non-crampeurs. À l'inverse, les coureurs qui ont subi une EAMC présentaient une créatine kinase post-course significativement plus élevée (464,17 ± 220,47 contre 383,04 ± 253,41 UI/L, p = 0,034) et lactate déshydrogénase (LDH) (362,27 ± 72,10 contre 307,87 ± 52,42 UI/L, p = 0,002). Vingt-quatre heures après la course, les valeurs des deux biomarqueurs étaient également plus élevées chez les crampeurs (CK : 2 438,59 ± 2 625,24 contre 1 166,66 ± 910,71 UI/L, p = 0,014 ; LDH : 277,05 ± 89,74 contre 227,07 ± 37,15 UI/L, p = 0,021). La différence dans le pourcentage de coureurs qui ont inclus le conditionnement de la force dans leur entraînement de course s'est approchée de la signification statistique (EAMC : 25 %, non-EAMC : 47,6 % ; p = 0,074). Finalement, la vitesse relative entre crampeurs et non crampeurs ne différait qu'à partir du 25e km (p < 0,05).

Par conséquent, les coureurs qui ont subi une EAMC n'ont pas présenté un plus grand degré de déshydratation et d'épuisement des électrolytes après le marathon, mais ont affiché des concentrations significativement plus élevées de biomarqueurs de lésions musculaires.

[Nutrimuscle-Conseils]

Different dehydration levels and their impact on blood ammonia, cognitive-motor performance, and muscle damage in acclimated runners
Natally M. OLIVEIRA The Journal of Sports Medicine and Physical Fitness 2022 December;62(12):1716-22

BACKGROUND: Prolonged exercise in the heat can promote dehydration, which could impair ammonia metabolism, cognitive-motor performance, and muscle damage. However, exercise heat acclimation induces physiological adaptations that improve performance, metabolism, and cellular protection. This study aimed to evaluate different dehydration levels and their impact on blood ammonia, cognitive-motor performance, and muscle damage after a race in the heat in acclimated runners.
METHODS: Sixteen male amateur endurance runners performed a half marathon race. After the race, the runners were divided into two groups according to their percentage body mass change (Δ% BM): Δ% BM less than 3% (G1%; N.=8) and Δ% BM greater than or equal to 3% (G3%; N.=8). Hydration status, biochemical parameters, and cognitive-motor performance were assessed before and after the race.
RESULTS: Blood ammonia concentrations were increased in both G1% (before: 46±26 µmol/L; after: 118±22 µmol/L) and G3% (before: 41±15 µmol/L; after: 108±15 µmol/L) groups. There was an early increase in all markers of muscle damage (creatine kinase [CK], lactate dehydrogenase [LDH], aspartate aminotransferase [AST], and alanine aminotransferase [ALT]) in both groups, but only LDH was greater in the G3% group than in the G1% group. Cognitive-motor performance did not differ between groups.
CONCLUSIONS: Dehydration up to ~4% BM loss does not affect blood ammonia concentrations and cognitive-motor performance in acclimated runners. The results also suggest that exercising in the heat induces the early appearance of several markers of muscle damage in acclimated runners regardless of hydration status.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Différents niveaux de déshydratation et leur impact sur l'ammoniac sanguin, les performances cognitivo-motrices et les dommages musculaires chez les coureurs acclimatés
Natally M. OLIVEIRA Le Journal de la médecine sportive et de la condition physique 2022 décembre;62(12):1716-22

CONTEXTE: L'exercice prolongé dans la chaleur peut favoriser la déshydratation, ce qui pourrait altérer le métabolisme de l'ammoniac, les performances cognitivo-motrices et les lésions musculaires. Cependant, l'acclimatation à la chaleur induit des adaptations physiologiques qui améliorent les performances, le métabolisme et la protection cellulaire. Cette étude visait à évaluer différents niveaux de déshydratation et leur impact sur l'ammoniac sanguin, les performances cognitivo-motrices et les dommages musculaires après une course dans la chaleur chez des coureurs acclimatés.
MÉTHODES : Seize coureurs d'endurance amateurs masculins ont participé à une course de semi-marathon. Après la course, les coureurs ont été répartis en deux groupes selon leur pourcentage de variation de masse corporelle (Δ% BM) : Δ% BM inférieur à 3% (G1% ; N.=8) et Δ% BM supérieur ou égal à 3 % (G3% ; N.=8). L'état d'hydratation, les paramètres biochimiques et les performances cognitivo-motrices ont été évalués avant et après la course.
RÉSULTATS : Les concentrations d'ammoniac dans le sang ont augmenté à la fois dans G1 % (avant : 46 ± 26 μmol/L ; après : 118 ± 22 μmol/L) et G3 % (avant : 41 ± 15 μmol/L ; après : 108 ± 15 μmol/L). L) groupes. Il y a eu une augmentation précoce de tous les marqueurs de lésions musculaires (créatine kinase [CK], lactate déshydrogénase [LDH], aspartate aminotransférase [AST] et alanine aminotransférase [ALT]) dans les deux groupes, mais seule la LDH était plus élevée dans le groupe G3 %. groupe que dans le groupe G1%. Les performances cognitivo-motrices ne différaient pas entre les groupes.
CONCLUSIONS : La déshydratation jusqu'à environ 4 % de perte de BM n'affecte pas les concentrations d'ammoniac dans le sang et les performances cognitives et motrices chez les coureurs acclimatés. Les résultats suggèrent également que l'exercice dans la chaleur induit l'apparition précoce de plusieurs marqueurs de dommages musculaires chez les coureurs acclimatés quel que soit l'état d'hydratation.