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Différence de l'adaptation neuromusculaire selon la charge

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Différence de l'adaptation neuromusculaire selon la charge

Messagepar Gilles » 11 Juil 2017 05:31

Greater Neural Adaptations following High- vs. Low-Load Resistance Training
Nathaniel D. M. Jenkins et al.
Front. Physiol., 29 May 2017

We examined the neuromuscular adaptations following 3 and 6 weeks of 80 vs. 30% one repetition maximum (1RM) resistance training to failure in the leg extensors. Twenty-six men (age = 23.1 ± 4.7 years) were randomly assigned to a high- (80% 1RM; n = 13) or low-load (30% 1RM; n = 13) resistance training group and completed leg extension resistance training to failure 3 times per week for 6 weeks. Testing was completed at baseline, 3, and 6 weeks of training. During each testing session, ultrasound muscle thickness and echo intensity, 1RM strength, maximal voluntary isometric contraction (MVIC) strength, and contractile properties of the quadriceps femoris were measured. Percent voluntary activation (VA) and electromyographic (EMG) amplitude were measured during MVIC, and during randomly ordered isometric step muscle actions at 10–100% of baseline MVIC. There were similar increases in muscle thickness from Baseline to Week 3 and 6 in the 80 and 30% 1RM groups. However, both 1RM and MVIC strength increased from Baseline to Week 3 and 6 to a greater degree in the 80% than 30% 1RM group. VA during MVIC was also greater in the 80 vs. 30% 1RM group at Week 6, and only training at 80% 1RM elicited a significant increase in EMG amplitude during MVIC. The peak twitch torque to MVIC ratio was also significantly reduced in the 80%, but not 30% 1RM group, at Week 3 and 6. Finally, VA and EMG amplitude were reduced during submaximal torque production as a result of training at 80% 1RM, but not 30% 1RM. Despite eliciting similar hypertrophy, 80% 1RM improved muscle strength more than 30% 1RM, and was accompanied by increases in VA and EMG amplitude during maximal force production. Furthermore, training at 80% 1RM resulted in a decreased neural cost to produce the same relative submaximal torques after training, whereas training at 30% 1RM did not. Therefore, our data suggest that high-load training results in greater neural adaptations that may explain the disparate increases in muscle strength despite similar hypertrophy following high- and low-load training programs.

L'étude complète (PDF)
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Gilles
 
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Différence de l'adaptation neuromusculaire selon la charge

Messagepar Gilles » 11 Juil 2017 05:32

Reprise de l'étude :

La force musculaire dépend aussi de nos neurones

La force musculaire n’est pas proportionnelle à la masse musculaire. Pour l’augmenter, il faut aussi habituer les neurones moteurs à des charges lourdes.


La taille ne fait pas tout. En levant des poids plus légers, mais un nombre de fois supérieur, il est possible d’obtenir une masse musculaire équivalente à celle créée en levant des poids plus lourds. Des résultats de recherche obtenus ces dernières années montrent qu’à masse musculaire équivalente, la force peut varier. C’est la différence entre la gonflette et la musculation.

Une question se pose alors : comment expliquer ces différences ? Un article d’une équipe de l’université du Nebraska (États-Unis), paru dans Frontiers in Psychology, apporte un élément de réponse. Un entraînement à des forces plus proches des limites physiologiques conditionne plus favorablement le système nerveux, qui transmet ainsi le signal électrique de manière plus efficace vers les muscles.

Le neurone du sportif

Lorsque nous commandons la contraction d’un muscle, un signal électrique provenant du cortex cérébral est envoyé le long de la moelle épinière, puis vers différents neurones moteurs de la destination souhaitée, c’est-à-dire le muscle à contracter.

Lorsque l’entraînement s’est effectué à force importante, le système nerveux active un plus grand nombre de ces neurones moteurs, ce qui augmente l’excitation musculaire, et se traduit donc par une force supérieure.

Musculation VS gonflette


Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs américains ont recruté 26 hommes pour six semaines d’entraînement, au rythme de trois séances par semaine sur une machine de musculation des quadriceps. Les participants ont été séparés en deux groupes, qui réalisaient l’exercice jusqu’à l’épuisement. Dans le premier, que l’on appellera groupe gonflette, les sportifs utilisaient la machine à 30 % du poids maximal qu’ils étaient capables de soulever. Dans le second, le groupe musculation, il était fixé à 80 %.

Les précédents résultats ont vite été confirmés : après la phase d’entraînement, ceux du second groupe pouvaient lever en moyenne presque 5 kg de plus, alors que la prise de masse musculaire était identique.

Les dernières forces en courant

Mais pour aller plus loin, les chercheurs de l’université du Nebraska ont un peu plus torturé leurs cobayes. Lors d’un effort maximal, il est quasiment impossible d’utiliser à 100 % les capacités physiologiques des muscles. Pour atteindre ce chiffre, il est possible de rajouter une stimulation électrique pendant l’effort. En faisant le rapport entre les deux forces musculaires avec et sans stimulation, les chercheurs établissent la mesure d’activation volontaire.

C’est ce qu’ont subi les participants. Après 3 semaines d’entraînement, l’activation volontaire des sportifs du groupe gonflette n’avait que peu évolué, passant de 90,07 à 90,22 %. En revanche, dans le groupe musculation, l’évolution était 16 fois plus importante : de 90,94 à 93,29 %.

"Tout bénéf"

« Lors d’une contraction maximale, il est plus avantageux d’activer plus d’unités motrices, ou de les activer de manière plus efficace, explique Nathaniel Jenkins, physiologiste à l’université du Nebraska, et auteur principal de l’étude. Cela devrait favoriser la production de force. C’est cohérent avec nos observations. »

L’expérience a été répétée après 6 semaines, mais avec un protocole différent. Les chercheurs ont alors observé que, quelle que soit la force développée, maximale ou non, l’activation volontaire était plus faible dans le groupe musculation, ce qui traduit, en plus d’une force supérieure, une meilleure efficacité du muscle, même à bas régime.

Mais pas pour tous


Pour développer la force, la conclusion est donc sans appel : adieu la gonflette. En allant au bout de l’effort en gonflette ou en musculation, la fatigue est la même. La gonflette est juste moins efficace, et les efforts de musculation intense sont finalement plus reposants, à long terme.

En revanche, la méthode poids lourds n’est pas adaptée à tous, rappelle Nathaniel Jenkins. Les poids légers et la répétition des gestes est une méthode parfaitement viable pour ceux qui ne s’intéressent qu’à la masse musculaire ou ceux qui souhaitent ménager leur corps. Elle est en particulier adaptée pour les personnes plus âgées souffrant de problèmes articulaires et les patients en rééducation.

Elle suffit aussi largement aux personnes qui souhaitent faire un peu d’activité physique. Elle permet de se muscler tranquillement, en limitant les risques de traumatisme. Mais ne rêvez pas. En soulevant un poids d’un kilo un million de fois, vous n’arriverez toujours pas à changer une roue de voiture sans cric.


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