Reprise du rapport :Les surprises de la carte de France de l'eau potable
Selon un rapport publié par le ministère de la Santé, 96,7% de la population est alimentée par une eau de bonne qualité. Mais le risque microbiologique est plus important dans les zones rurales ou de montagne.
Le constat du ministère de la Santé est plutôt rassurant : l'eau du robinet distribuée en France est globalement de bonne qualité. Selon un rapport rendu public lundi, 96,7% de la population a été alimentée par une eau de bonne qualité microbiologique en 2012 ; 99,1% de la population a été desservie en permanence par de l’eau respectant la limite de qualité pour les nitrates et 95,5% de la population a été alimentée par de l’eau conforme en permanence aux limites de qualité pour les pesticides.
Des chiffres en nette amélioration puisque, depuis le début des années 2000, la part de la population alimentée par de l’eau non conforme pour les paramètres microbiologiques est passée de 8,8% à 3,3%. La population alimentée par une eau non conforme vis -à-vis des pesticides a, elle, diminué de 43% depuis 2003, et de 16% entre 2010 et 2012 pour les nitrates.
Mais le rapport pointe des «disparités géographiques» dans l'Hexagone, notamment dans les petites unités de distribution en zones rurales ou de montagne plus exposées au risque microbiologique. Les dépassements des limites de qualité pour les pesticides et les nitrates sont aussi majoritairement rencontrés en zones rurales. «Tous les territoires agricoles ne sont cependant pas touchés : dans certains départements où la qualité des ressources en eau est encore dégradée, malgré les nombreuses actions de reconquête de la qualité des ressources engagées par les pouvoirs publics, la mise en œuvre de traitements de l’eau poussés ou d’interconnexions entre réseaux de distribution permet de distribuer de l'eau du robinet de bonne qualité», note le rapport.
Poursuivre les efforts de prévention en zones rurales
La Direction générale de la Santé appelle toutefois à poursuivre les efforts de prévention sur le long terme, notamment en réduisant l'utilisation des pesticides mais aussi en mettant en place des périmètres de protection des captages. Au 31 décembre 2012, 66% des captages seulement, soit 78% de débits produits, bénéficiaient ainsi d'une protection visant à réduire le risque de pollution. Un chiffre qui est, certes, en augmentation de 40% par rapport à 2006.
Concernant les teneurs en arsernic et en sélénium, 98,9% et 99,2% des analyses effectuées en 2012 sur l'eau du robinet en France étaient conformes. Ces problèmes, liés à la nature géologique des sols, sont «localisés à quelques départements», note le rapport. Là encore, les réseaux de distribution de petite taille rencontrent davantage de difficultés afin de respecter les exigences réglementaires.
Enfin, concernant le plomb dans l'eau du robinet, les collectivités ont mis en œuvre de vastes programmes de remplacement des canalisations et des branchements publics en plomb. Il en résulte que 98,2% des analyses pratiquées sur l'eau du robinet en 2012 étaient conformes à la limite de qualité de 25 μg/L de plomb. Les non-conformités observées s'expliquent par des canalisations en plomb, qui «persistent au niveau des réseaux intérieurs privés».
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