Lipotoxicité, vieillissement et contractilité musculaire: le type de fibre importe-t-il?
Christy S. Carter GeroScience Juin 2019, Volume 41, Numéro 3 , pp 297–308 | Citer comme
La sarcopénie est une caractéristique universelle du processus de vieillissement et s'accompagne souvent d'une augmentation de l'adiposité du corps entier. Ces modifications de la composition corporelle ont des implications cliniques importantes, étant donné que la perte de muscle et le gain de masse grasse sont associés de manière significative et indépendante à la baisse des performances physiques ainsi qu’au risque accru d’invalidité, d’hospitalisation et de mortalité chez les personnes âgées.
Cette masse grasse accrue n'est pas exclusivement stockée dans les dépôts adipeux mais peut se déposer dans des tissus non adipeux, tels que le muscle squelettique, lorsque la capacité oxydative du tissu adipeux est dépassée. On pense que le tissu adipeux redistribué exerce des effets locaux préjudiciables sur l’environnement musculaire, compte tenu de sa proximité. Ainsi, la sarcopénie observée avec le vieillissement peut être mieux définie dans le contexte de la perte de qualité musculaire plutôt que de la perte de la quantité musculaire en soi.
Dans cette perspective, nous passons brièvement en revue les changements physiologiques liés à l’âge dans la cellularité, les profils de sécrétion et l’état inflammatoire du tissu adipeux qui entraînent la lipotoxicité (débordement) du muscle squelettique, puis nous montrons comment cela peut influer sur la contractilité de types de fibres spécifiques. Nous nous concentrons sur les contributeurs biologiques (machines cellulaires) à la contractilité pour lesquels il existe certaines preuves de vulnérabilité au stress lipidique distinguant les types de fibres.