Effet des vitamines B sur la dépression des personnes âgées?

[Nutrimuscle-Conseils]

Vitamines B par rapport à la dépression chez les personnes âgées de plus de 60 ans: étude de cohorte du département de l'agriculture de Trinity Ulster (TUDA).
Moore K J Am Med Dir Assoc. 2019 pii: S1525-8610 (18) 30699-6.

OBJECTIFS:
Les troubles de la santé mentale contribuent largement à la charge de morbidité chez les personnes âgées. L’état déficient en folate et en vitamines B liées au métabolisme peut être impliqué dans ces affections. Cette étude visait à étudier le folate, la vitamine B 12 , la vitamine B 6 et la riboflavine en relation avec la dépression et l’anxiété liées au vieillissement, et examinait également le rôle des aliments enrichis comme moyen d’optimiser le statut en vitamine B et de réduire potentiellement le risque de troubles mentaux. troubles de la santé.

CONCEPTION:
L’étude de vieillissement de la Trinity Ulster Department of Agriculture (TUDA) était une étude de cohorte transversale.

CADRE ET PARTICIPANTS:
Adultes habitant dans la communauté (n = 5186; ≥60 ans) recrutés dans 2 juridictions de l'île d'Irlande de 2008 à 2012.

LES MESURES:
La dépression et l’anxiété ont été évaluées à l’aide des échelles de dépression du Centre d’études épidémiologiques (CES-D) et de l’anxiété et de la dépression hospitalière (HAD), respectivement. Les biomarqueurs de vitamine B suivants ont été mesurés: folate de globules rouges, vitamine B 12 totale sérique , pyridoxal-5-phosphate plasmatique (PLP; vitamine B 6 ) et coefficient d'activation de la glutathion réductase érythrocytaire (EGRac; riboflavine).

RÉSULTATS:
Les valeurs de biomarqueurs dans les 20% inférieurs du statut en folate (odds ratio [OR] 1,79; IC 95% 1,23-2,61), vitamine B 6 (OR 1,45, IC 95% 1,01-2,06) ou riboflavine (OR 1,56, 95% Les IC 1,10-2,00), mais pas la vitamine B 12 , ont été associés à un risque accru de dépression (score CES-D ≥ 16). De manière correspondante, les aliments enrichis en vitamines B, s'ils étaient consommés quotidiennement, étaient associés à un risque réduit de dépression (OR 0,54, IC 95% 0,41-0,70). Un statut déficient en vitamine B 6 (OR 1,73, IC 95% 1,07-2,81), mais pas avec d’autres vitamines, était associé à une anxiété accrue.

CONCLUSIONS / IMPLICATIONS:
Un meilleur statut en vitamine B pourrait avoir un impact positif sur la santé mentale des personnes âgées. La consommation régulière d'aliments enrichis peut fournir un moyen d'optimiser le statut en vitamine B et pourrait donc contribuer à réduire la dépression. S'ils sont confirmés par un essai randomisé, ces résultats pourraient avoir des conséquences sur les politiques en matière de nutrition et de santé mentale et, partant, sur la qualité de vie des personnes âgées.

[Nutrimuscle-Conseils]

Increased Vitamin B12 levels are associated with decreased delirium incidence in critically ill patients
Mohammad Vosouqi Clin Nutr March 03, 2023

Background & Aims
In intensive care unit (ICU) patients, deficiency of vitamin B12 (cobalamin) occur often and may be associated with significant neurologic syndromes. Therefore, this study aimed to investigate the association between cobalamin (cbl) serum levels and the incidence of delirium in ICU patients.
Methods
In this multi-center, cross-sectional clinical study, adult patients with GCS (Glasgow Coma Scale) ≥ 8 and RASS (The Richmond Agitation-Sedation Scale) ≥ -3, without a history of mood disorders before ICU admission, were eligible for inclusion. After informed consent was obtained, clinical and biochemical characteristics of eligible patients were recorded on the first day and then daily during follow-up for seven days or until delirium was developed. The CAM-ICU tool was used to evaluate delirium. Moreover, the cbl level was measured at the end of the study to assess its association with the incidence of delirium.
Results
Among 560 patients screened for eligibility, 152 could be analyzed. Logistic regression results indicated a high cbl level (>900 pg/ml) was independently associated with lower delirium incidence (P < 0.001). Further analysis revealed that the delirium rate was significantly higher in patients with deficient and sufficient cbl compared to the high cbl group (P = 0.002 and 0.017, respectively). In addition, surgical and medical patients and pre-deliric scores were negatively associated with high cbl (P = 0.006, 0.003, and 0.031, respectively).
Conclusions
We have shown that deficient and sufficient compared to the high cbl group were significantly associated with a higher delirium incidence in critically ill patients. Further controlled clinical studies are required to evaluate the safety and efficacy of high-dose cbl to prevent delirium in critically ill patients.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Des niveaux accrus de vitamine B12 sont associés à une diminution de l'incidence du délire chez les patients gravement malades
Mohammad Vosouqi Clin Nutr 03 mars 2023

Contexte et objectifs
Chez les patients des unités de soins intensifs (USI), une carence en vitamine B12 (cobalamine) se produit souvent et peut être associée à des syndromes neurologiques importants. Par conséquent, cette étude visait à étudier l'association entre les taux sériques de cobalamine (cbl) et l'incidence du délire chez les patients en soins intensifs.
Méthodes
Dans cette étude clinique transversale multicentrique, les patients adultes avec GCS (Glasgow Coma Scale) ≥ 8 et RASS (The Richmond Agitation-Sedation Scale) ≥ -3, sans antécédent de troubles de l'humeur avant l'admission aux soins intensifs, étaient éligibles pour inclusion. Une fois le consentement éclairé obtenu, les caractéristiques cliniques et biochimiques des patients éligibles ont été enregistrées le premier jour, puis quotidiennement pendant le suivi pendant sept jours ou jusqu'à l'apparition d'un délire. L'outil CAM-ICU a été utilisé pour évaluer le délire. De plus, le niveau de cbl a été mesuré à la fin de l'étude pour évaluer son association avec l'incidence du délire.
Résultats
Parmi 560 patients dépistés pour l'éligibilité, 152 ont pu être analysés. Les résultats de la régression logistique ont indiqué qu'un niveau élevé de cbl (> 900 pg/ml) était indépendamment associé à une incidence de délire plus faible (P < 0,001). Une analyse plus approfondie a révélé que le taux de délire était significativement plus élevé chez les patients avec un cbl insuffisant et suffisant par rapport au groupe de cbl élevé (P = 0,002 et 0,017, respectivement). De plus, les patients chirurgicaux et médicaux et les scores de pré-délire étaient négativement associés à un cbl élevé (P = 0,006, 0,003 et 0,031, respectivement).
conclusion
Nous avons montré que le groupe déficient et suffisant par rapport au groupe CBL élevé était significativement associé à une incidence plus élevée de délire chez les patients gravement malades. D'autres études cliniques contrôlées sont nécessaires pour évaluer l'innocuité et l'efficacité de la cbl à forte dose pour prévenir le délire chez les patients gravement malades.

[Nutrimuscle-Conseils]

Vitamines B sériques et risque de symptomatologie dépressive sur 17 ans en population générale âgée
V. Chuy, Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 37, Issue 2, Supplement 2, May 2023, Page e48 PO07_095

Introduction et but de l’étude
Les vitamines B circulantes participeraient à la gestion de l’humeur par leur contribution au cycle de l’homocystéine, mais cette relation reste débattue, en particulier chez le sujet âgé. L’objectif de la présente étude était d’examiner l’association des taux sériques de vitamines B6, folates et B12 (seuls et combinés) avec le risque de symptomatologie dépressive au cours du temps dans un échantillon de sujets âgés.

Matériel et méthodes
Les participants inclus dans cette étude étaient ceux de la cohorte prospective des Trois-Cités Bordeaux, exempts de symptomatologie dépressive et ayant eu un dosage sérique des vitamines B à l’inclusion. La symptomatologie dépressive (définie par un score sur l’échelle Center for Epidemiological Studies-Depression ≥ 16 sur 60 et/ou par l’utilisation d’antidépresseurs) a ensuite été évaluée tous les 2 à 3 ans pendant 17 ans. Les analyses stratifiées sur le sexe ont été réalisées à l’aide de modèles mixtes additifs logistiques et des fonctions splines ont été utilisées pour explorer de potentielles relations non linéaires. Tous les modèles étaient ajustés sur l’âge, le niveau d’éducation, le fait de vivre seul, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’activité physique, l’indice de masse corporelle, la multimorbidité et la fonction rénale. Chaque vitamine a été étudiée seule, puis les effets de confusion et d’interaction entre vitamines ont été examinés pour étudier l’association entre la combinaison de ces vitamines et le risque incident de symptomatologie dépressive.

Résultats et analyses statistiques
L’étude a inclus 515 hommes et 719 femmes (âge moyen ± écart-type à l’inclusion : 74,1 ± 4,9 ans). Une symptomatologie dépressive a été observée au moins une fois au cours du suivi chez 162 hommes (32 %) et 364 femmes (51 %). Chez les femmes, un taux de vitamine B12 adéquat (138–652 pmol/L) ou en excès (> 652 pmol/L) selon les normes du laboratoire d’analyses était associé à une réduction significative de 80 % et 91 %, respectivement, de la cote de présenter une symptomatologie dépressive au cours du temps par rapport à une carence (< 138 pmol/L). Les odds ratio (OR) et intervalle de confiance (IC) à 95 % respectifs étaient de 0,20 [0,05–0,86] et 0,09 [0,02–0,48] avant ajustement sur les taux de vitamine B6 et de folates, et ils restaient inchangés après ajustement (OR [IC 95 %] : 0,21 [0,05–0,90] et 0,11 [0,02–0,54], respectivement). La modélisation quantitative des taux de vitamine B12 montrait également que la cote de symptomatologie dépressive diminuait progressivement et significativement avec l’augmentation du taux de vitamine B12, et ce, au-delà de la limite supérieure de 652 pmol/L. Concernant les folates, l’association significative avec le risque incident de symptomatologie dépressive (pour l’augmentation d’un écart-type, soit 11 nmol/L, OR [IC 95 %] : 0,81 [0,66–0,99]) était atténuée après ajustement sur les taux de vitamines B6 et B12 (OR [IC 95 %] : 0,83 [0,67–1,01]). Enfin, le taux de vitamine B6 n’était pas significativement associé au risque incident de symptomatologie dépressive chez les femmes, et il n’y avait pas d’effets d’interaction entre les vitamines. Chez les hommes, aucune association significative des vitamines B sériques avec le risque incident de symptomatologie dépressive n’a été observée.

Conclusion
Une gestion appropriée du taux sérique de vitamine B12 chez les femmes âgées, quels que soient les taux de vitamine B6 et de folates, pourrait contribuer à réduire leur risque de développer une symptomatologie dépressive.