Effet des snacks laitiers et non laitiers sur la régulation de la glycémie postprandiale chez les enfants âgés de 9 à 14 ans
Brandon J. Gheller Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme, 2019, 44(10): 1073-1080
Chez les adultes, la consommation de produits laitiers améliore la régulation de la glycémie à court terme. On ignore si ces avantages à court terme s’étendent aux enfants de différent poids. L’objectif de cette étude est d’examiner l’effet d’une collation à base de produits laitiers et non laitiers chez des enfants de poids normal (« NW ») et en surpoids/obèses (« OW/OB ») sur la régulation de la glycémie et l’apport alimentaire (« FI »). Selon un devis croisé avec mesures répétées, 11 enfants du groupe NW et 7 enfants OW/OB (âge : 9–14 ans) consomment selon un ordre aléatoire un produit laitier (yogourt grec, 198,9 g, 171 kcal, 0 g de matière grasse, 17 g de protéines) ou un produit non laitier (biscuits de type mini sandwich, 37,5 g, 175 kcal, 7,5 g de matières grasses, 1,3 g de protéines) contenant 25 g de sucres disponibles. FI ad libitum est mesuré 120 minutes après la prise de la collation. On évalue la glycémie, l’insuline, le peptide C et le glucagon-like peptide-1 (« GLP-1 ») à 0 minute (avant la collation) et à 30, 60, 90 et 120 minutes après la collation. La sécrétion d’insuline est calculée à partir de la déconvolution du peptide C. L’extraction hépatique de l’insuline est calculée en divisant le peptide C par l’insuline. FI ne diffère pas d’une collation à l’autre (P = 0,55). La glycémie moyenne est plus basse (P < 0,001) et l’insuline plus élevée (P < 0,0001) au cours des 120 minutes suivant la consommation du produit laitier. Les concentrations de peptide C (P = 0,75) et la sécrétion d’insuline (P = 0,37) ne diffèrent pas d’une collation à l’autre.
L’augmentation de l’insuline s’explique par une diminution de l’extraction hépatique de l’insuline (P < 0,01). La consommation de produit laitier engendre une augmentation des concentrations moyennes de GLP-1 (P < 0,001). En conclusion, la consommation d’un produit laitier par les enfants NW et OW/OB entraîne une diminution de la glycémie postprandiale et une augmentation du taux d’insuline en circulation comparativement à la consommation d’un produit non laitier, probablement en raison d’une extraction retardée de l’insuline hépatique.