Effets à long terme du resvératrol sur le cerveau?

[Nutrimuscle-Conseils]

Long-term effects of resveratrol on cognition, cerebrovascular function and cardio-metabolic markers in postmenopausal women: A 24-month randomised, double-blind, placebo-controlled, crossover study
Jay Jay Thaung Zaw Clinical Nutrition Volume 40, Issue 3, March 2021, Pages 820-829

Ageing and menopause contribute to endothelial dysfunction, causing impaired cerebral perfusion, which is in turn associated with accelerated cognitive decline. In a 14-week pilot study, we showed that supplementation with low-dose resveratrol, a phytoestrogen that can enhance endothelial function, improved cerebrovascular and cognitive functions in postmenopausal women. We sought to confirm these benefits in a larger, longer-term trial. A 24-month randomized, placebo-controlled crossover trial was undertaken in 125 postmenopausal women, aged 45–85 years, who took 75 mg trans-resveratrol or placebo twice-daily for 12 months and then crossover to the alternative treatment for another 12 months. We evaluated within individual differences between each treatment period in measures of cognition (primary outcome), cerebrovascular function in the middle cerebral artery (cerebral blood flow velocity: CBFV, cerebrovascular responsiveness: CVR) and cardio-metabolic markers as secondary outcomes. Subgroup analyses examined effects of resveratrol by life stages. Compared to placebo, resveratrol supplementation resulted a significant 33% improvement in overall cognitive performance (Cohen's d = 0.170, P = 0.005). Women ≥65 years of age showed a relative improvement in verbal memory with resveratrol compared to those younger than 65 years. Furthermore, resveratrol improved secondary outcomes including resting mean CBFV (d = 0.275, P = 0.001), CVR to hypercapnia (d = 0.307, P = 0.027), CVR to cognitive stimuli (d = 0.259, P = 0.032), fasting insulin (d = 0.174, P = 0.025) and insulin resistance index (d = 0.102, P = 0.034).

Regular supplementation with low-dose resveratrol can enhance cognition, cerebrovascular function and insulin sensitivity in postmenopausal women. This may translate into a slowing of the accelerated cognitive decline due to ageing and menopause, especially in late-life women. Further studies are warranted to observe whether these cognitive benefits of resveratrol can reduce the risk of dementia.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Effets à long terme du resvératrol sur la cognition, la fonction cérébrovasculaire et les marqueurs cardio-métaboliques chez les femmes ménopausées: étude croisée randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo, de 24 mois
Jay Jay Thaung Zaw Clinical Nutrition Volume 40, Numéro 3, mars 2021, pages 820-829

Le vieillissement et la ménopause contribuent au dysfonctionnement endothélial, entraînant une altération de la perfusion cérébrale, qui est à son tour associée à un déclin cognitif accéléré. Dans une étude pilote de 14 semaines, nous avons montré que la supplémentation en resvératrol à faible dose, un phytoestrogène qui peut améliorer la fonction endothéliale, améliorait les fonctions cérébrovasculaires et cognitives chez les femmes ménopausées. Nous avons cherché à confirmer ces avantages dans un essai plus vaste et à plus long terme. Un essai croisé randomisé de 24 mois, contrôlé par placebo, a été mené chez 125 femmes ménopausées, âgées de 45 à 85 ans, qui ont pris 75 mg de trans-resvératrol ou un placebo deux fois par jour pendant 12 mois, puis ont subi un traitement alternatif pendant 12 mois supplémentaires. . Nous avons évalué les différences individuelles entre chaque période de traitement dans les mesures de la cognition (critère de jugement principal), de la fonction cérébrovasculaire dans l'artère cérébrale moyenne (vitesse du flux sanguin cérébral: CBFV, réactivité cérébrovasculaire: CVR) et des marqueurs cardio-métaboliques comme résultats secondaires. Les analyses de sous-groupes ont examiné les effets du resvératrol par étapes de vie. Par rapport au placebo, la supplémentation en resvératrol a entraîné une amélioration significative de 33% des performances cognitives globales (Cohen's d = 0,170, P = 0,005). Les femmes de 65 ans et plus ont montré une amélioration relative de la mémoire verbale avec le resvératrol par rapport à celles de moins de 65 ans. En outre, le resvératrol a amélioré les résultats secondaires, y compris le CBFV moyen au repos (d = 0,275, P = 0,001), le CVR en hypercapnie (d = 0,307, P = 0,027), le CVR en stimuli cognitifs (d = 0,259, P = 0,032), l'insuline à jeun ( d = 0,174, p = 0,025) et indice de résistance à l'insuline (d = 0,102, p = 0,034).

Une supplémentation régulière en resvératrol à faible dose peut améliorer la cognition, la fonction cérébrovasculaire et la sensibilité à l'insuline chez les femmes ménopausées. Cela peut se traduire par un ralentissement du déclin cognitif accéléré dû au vieillissement et à la ménopause, en particulier chez les femmes en fin de vie. D'autres études sont nécessaires pour observer si ces avantages cognitifs du resvératrol peuvent réduire le risque de démence.

[Nutrimuscle-Conseils]

Distribution and metabolism of [14C]-resveratrol in human prostate tissue after oral administration of a “dietary-achievable” or “pharmacological” dose: what are the implications for anticancer activity?
Hong Cai, The American Journal of Clinical Nutrition, 01 March 2021

Background
The dietary polyphenol resveratrol prevents various malignancies in preclinical models, including prostate cancer. Despite attempts to translate findings to humans, gaps remain in understanding pharmacokinetic-pharmacodynamic relations and how tissue concentrations affect efficacy. Such information is necessary for dose selection and is particularly important given the low bioavailability of resveratrol.

Objectives
This study aimed to determine concentrations of resveratrol in prostate tissue of men after a dietary-achievable (5 mg) or pharmacological (1 g) dose. We then examined whether clinically relevant concentrations of resveratrol/its metabolites had direct anticancer activity in prostate cell lines.

Methods
A window trial was performed in which patients were allocated to 5 mg or 1 g resveratrol daily, or no intervention, before prostate biopsy. Patients (10/group) ingested resveratrol capsules for 7–14 d before biopsy, with the last dose [14C]-labeled, allowing detection of resveratrol species in prostate tissue using accelerator MS. Cellular uptake and antiproliferative properties of resveratrol/metabolites were assessed in cancer and nonmalignant cell cultures using HPLC with UV detection and cell counting, respectively.

Results
[14C]-Resveratrol species were detectable in prostate tissue of all patients analyzed, with mean ± SD concentrations of 0.08 ± 0.04 compared with 22.1 ± 8.2 pmol/mg tissue for the 5 mg and the 1 g dose, respectively. However, total [14C]-resveratrol equivalents in prostate were lower than we previously reported in plasma and colorectum after identical doses. Furthermore, resveratrol was undetectable in prostate tissue; instead, sulfate and glucuronide metabolites dominated. Although resveratrol reduced prostate cell numbers in vitro over 7 d, the concentrations required (≥10 µM) exceeded the plasma maximum concentration. Resveratrol mono-sulfates and glucuronides failed to consistently inhibit cell growth, partly due to poor cellular uptake.

Conclusions
Low tissue concentrations of resveratrol species, coupled with weak antiproliferative activity of its conjugates, suggest daily doses of ≤1 g may not have direct effects on human prostate.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Distribution et métabolisme du [14C] -resvératrol dans le tissu prostatique humain après administration orale d'une dose «diététique» ou «pharmacologique»: quelles implications pour l'activité anticancéreuse?
Hong Cai, The American Journal of Clinical Nutrition, 1er mars 2021

Fond
Le resvératrol polyphénol alimentaire prévient diverses tumeurs malignes dans les modèles précliniques, y compris le cancer de la prostate. Malgré les tentatives de traduire les résultats aux humains, des lacunes subsistent dans la compréhension des relations pharmacocinétiques-pharmacodynamiques et de la façon dont les concentrations tissulaires affectent l'efficacité. Ces informations sont nécessaires pour la sélection de la dose et sont particulièrement importantes compte tenu de la faible biodisponibilité du resvératrol.

Objectifs
Cette étude visait à déterminer les concentrations de resvératrol dans le tissu prostatique des hommes après une dose diététique (5 mg) ou pharmacologique (1 g). Nous avons ensuite examiné si des concentrations cliniquement pertinentes de resvératrol / ses métabolites avaient une activité anticancéreuse directe dans les lignées cellulaires de la prostate.

Méthodes
Un essai de fenêtre a été réalisé dans lequel les patients ont reçu 5 mg ou 1 g de resvératrol par jour, ou aucune intervention, avant la biopsie de la prostate. Les patients (10 / groupe) ont ingéré des capsules de resvératrol pendant 7 à 14 jours avant la biopsie, la dernière dose étant marquée au [14C], permettant la détection des espèces de resvératrol dans le tissu prostatique à l'aide de l'accélérateur MS. L'absorption cellulaire et les propriétés antiprolifératives du resvératrol / métabolites ont été évaluées dans des cultures de cellules cancéreuses et non malignes par HPLC avec détection UV et comptage cellulaire, respectivement.

Résultats
Les espèces de [14C] -Resveratrol étaient détectables dans le tissu prostatique de tous les patients analysés, avec des concentrations moyennes ± ET de 0,08 ± 0,04 par rapport à 22,1 ± 8,2 pmol / mg de tissu pour les doses de 5 mg et 1 g, respectivement. Cependant, les équivalents totaux de [14C] -resvératrol dans la prostate étaient inférieurs à ce que nous avions précédemment signalé dans le plasma et le colorectum après des doses identiques. De plus, le resvératrol était indétectable dans le tissu prostatique; au lieu de cela, les métabolites sulfate et glucuronide ont dominé. Bien que le resvératrol ait réduit le nombre de cellules prostatiques in vitro pendant 7 jours, les concentrations requises (≥ 10 µM) dépassaient la concentration plasmatique maximale. Les mono-sulfates et glucuronides de resvératrol n'ont pas réussi à inhiber systématiquement la croissance cellulaire, en partie en raison d'une mauvaise absorption cellulaire.

Conclusions
De faibles concentrations tissulaires d'espèces de resvératrol, associées à une faible activité antiproliférative de ses conjugués, suggèrent que des doses quotidiennes ≤ 1 g peuvent ne pas avoir d'effets directs sur la prostate humaine.