http://www.sciencedirect.com/science?_o ... 9ba57e0dec
c'est un article pas très récent (2004) mais quelques infos sur cette myokine
Quelques extraits:
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Le rôle physiologique de l'IL-6 a été abordé au cours de différentes expérimentations ; on a beaucoup étudié le rôle joué par l'IL-6 dans le métabolisme du glucose et la mobilisation des substrats énergétiques. Chez des sujets maintenus au repos, l'administration intra-artérielle d'IL-6, quelle que soit la dose injectée, ne se traduit par aucune variation sensible de la production hépatique de glucose, de la disponibilité du glucose dans le sang artériel, ou de l'entrée de glucose dans les muscle locomoteurs [47]. Ces résultats suggèrent donc, qu'au repos, IL-6 n'a aucune influence sur les mouvements de glucose au sein de l'organisme et sur la production hépatique de glucose. Il serait par ailleurs possible que la production hépatique de glucose ne soit affectée par l'IL-6 qu'au cours de l'exercice, ses effets biologiques nécessitant alors un cofacteur produit par la contraction musculaire. Un travail expérimental récent a permis d'évaluer le rôle de l'IL-6 dans la production hépatique de glucose chez l'Homme à l'exercice. Au cours de cette expérimentation, les auteurs ont évalué la production hépatique de glucose dans trois situations différentes, deux situations de puissance d'exercice constante, et deux situations au cours desquelles la concentration plasmatique d'IL-6 est constante (Fig. 18). Les résultats de ce travail démontrent clairement que la présence d'IL-6 participe pleinement à la production hépatique de glucose à l'exercice. L'hypothèse initiale semble se confirmer, et un cofacteur produit par le muscle au cours de la contraction paraît nécessaire pour que l'IL-6 soit efficace sur la mobilisation du glucose à partir des réserves hépatiques.
Cette cytokine ne se limite pas à influer sur la production hépatique de glucose, mais elle contrôle aussi la mobilisation des lipides à partir du tissu adipeux blanc. Au repos, l'administration de deux quantités différentes d'IL-6 induisent une augmentation de près de 50 % de la concentration plasmatique des acides gras libres, et une augmentation similaire de la vitesse d'apparition des acides gras dans le plasma [49]. Cette augmentation de la disponibilité en acides gras dans le plasma persiste au minimum trois heures après l'administration intra-artérielle d'IL-6. Mais de manière associée à ses effets sur la mobilisation des acides gras, l'IL-6 est à l'origine d'une amélioration de la sensibilité à l'insuline. Le TNF- est une cytokine connue pour induire une résistance à l'insuline, par un effet direct sur les substrats du récepteur à l'insuline (IRS-1 et -2) et sur la translocation des transporteurs du glucose. Il a été récemment montré que la production d'IL-6 observée au cours de l'exercice prolongé inhibait la production de TNF-. On a mesuré les réponses de TNF- dans le plasma après l'administration d'un bolus d'Escherichia Coli, chez l'Homme maintenu au repos, ou au cours d'un exercice prolongé de trois heures sur bicyclette ergométrique [44]. Que ce soit à l'exercice, ou après injection intra-artérielle d'IL-6, l'augmentation de TNF- liée à l'endotoxémie est fortement limitée (Fig. 19); cette atténuation de la réponse pro-inflammatoire médiée par le TNF- est liée à la présence d'IL-6. Ces résultats confirment que l'exercice développe des réactions anti-inflammatoires, et parmi ces réponses, l'IL-6 joue un rôle important, de par ses effets anti-TNF-
L'IL-6, en plus de ses effets métaboliques directs sur la libération des substrats glucosés et des acides gras, présente donc des propriétés anti-inflammatoires exprimées au cours de l'exercice de longue durée. Ces propriétés d'inhibition de la production de TNF-, complètent les autres effets connus de cette cytokine sur la stimulation de la production de protéines anti-inflammatoires comme l'IL-10 ou l'antagoniste du récepteur de l'IL-1
L'interleukine 6 tient donc une place majeure dans l'explication des réponses musculaires à l'exercice. Produite en cas de baisse des réserves locales en glycogène, cette cytokine rend compte, au moins en partie, de l'augmentation de la production hépatique de glucose au cours de l'exercice musculaire. Elle permet aussi de mobiliser les acides gras à partir du tissu adipeux blanc, tout en favorisant leur utilisation par la fibre musculaire. Enfin, elle représente un inhibiteur puissant du TNF- dont on connaît les effets secondaires incompatibles avec l'exercice et sa pratique régulière (état inflammatoire, résistance à l'insuline, risque athéromateux) (Fig. 20). Pour toutes ces raisons, l'IL-6 doit actuellement être considérée comme un facteur d'importance majeure dans l'explication des réponses métaboliques et immunitaires à l'exercice, et dans la qualité de la récupération.