Consommation d'huile d'olive et incidence des maladies cardiovasculaires sur 10 ans (2002-2012): l'étude ATTICA
Georgia-Maria Kouli Journal européen de la nutrition Février 2019, Volume 58, numéro 1 , pp 131-138
Objectif
L'huile d'olive, riche en acides gras mono-insaturés et en composés anti-inflammatoires, peut avoir des effets protecteurs contre les maladies cardiovasculaires (MCV). Le présent travail visait à examiner l’association de la consommation d’huile d’olive à l’incidence des MCV sur 10 ans chez les adultes sans MCV préexistante.
Les méthodes
L'étude ATTICA est une étude prospective basée sur la population et menée dans la grande région métropolitaine d'Athènes (Attique, Grèce). Entre 2001 et 2002, 3042 adultes (1514 hommes et 1528 femmes) sans CVD ont été recrutés volontairement pour participer à l’étude ATTICA. Parmi les diverses habitudes alimentaires, la consommation d’huile d’olive et d’autres graisses / huiles a été évaluée au départ; les participants ont été classés en trois groupes (non-utilisation; utilisation mixte; et utilisation exclusive de l'huile d'olive). En 2011-2012, une étude de suivi sur 10 ans a été réalisée, enregistrant l'incidence des MCV mortelles / non mortelles chez les participants de 2020 (durée moyenne du suivi: 8,41 ans).
Résultats
Après contrôle de diverses covariables, une association inverse entre l'utilisation exclusive d'huile d'olive et le risque de maladie cardiovasculaire a été observée (risque relatif 0,07, IC 95%: 0,01–0,66) par rapport à celles ne consommant pas d'huile d'olive. Un ajustement supplémentaire des taux plasmatiques de fibrinogène (parmi divers marqueurs inflammatoires) a montré un effet de médiation significatif sur l'association précédente.
Conclusions
Ces résultats soutiennent la consommation exclusive d'huile d'olive, élément clé du régime méditerranéen, pour la prévention primaire des MCV chez les adultes sans maladie préexistante. Les taux de fibrinogène en circulation semblent jouer un rôle médiateur dans cette relation.