Implication du tissu conjonctif détectée par échographie dans les lésions musculaires aiguës chez les athlètes d'élite et retour au jeu: étude de l'Institut national du sport français (INSEP)
Jérôme Renoux j.jsams.2019.01.007
Objectifs
Des études antérieures d'IRM ont montré que l'implication du tissu conjonctif dans les lésions musculaires peut prolonger les temps de récupération. La pertinence de l'évaluation par ultrasons de la participation du tissu conjonctif en tant que facteur pronostique est inconnue. L’objectif était de vérifier l’hypothèse selon laquelle une implication du tissu conjonctif détectée par échographie dans des lésions musculaires aiguës serait liée à des temps de récupération plus longs.
Conception
Étude de cohorte.
Les méthodes
Soixante-dix athlètes consécutifs de l’Institut national des sports de France (INSEP), souffrant d’une lésion musculaire aiguë et présentant des résultats positifs à l’échographie au départ, ont été inclus. Une échographie était systématiquement réalisée dans les 7 jours suivant la lésion pour évaluer la gravité (grades 1 à 4) et le type de lésion en ce qui concerne l'absence (lésion M) ou la présence (lésions C) d'atteinte du tissu conjonctif. Les différences dans le temps moyen nécessaire pour retourner au jeu (RTP) entre les différents degrés et types de blessures ont été évaluées à l'aide de multiples tests non paramétriques.
Résultats
Lorsque l’on considère les notes globales indépendamment du type de blessure (M ou C), on observe une augmentation du temps moyen nécessaire pour atteindre le PRT avec l’augmentation des notes (p <0,0001). La même relation a été constatée en considérant séparément les notes attribuées aux lésions M et C, les notes les plus élevées indiquant un temps de traitement plus long que la perte de temps (P <0,0001). Des temps plus longs nécessaires à la RTP ont été observés chez les athlètes présentant des blessures au carbone comparativement à ceux présentant une blessure globale (p = 0,002).
Conclusions
L'atteinte des tissus conjonctifs détectée par échographie dans les lésions musculaires aiguës est liée à la durée plus longue du traitement à répétition, en particulier lorsque des perturbations sont détectées.