Importance de la vitamine B12 - choline pendant la grossesse

[Nutrimuscle-Conseils]

La supplémentation en choline maternelle modifie le statut en vitamine B-12 pendant la grossesse chez l’homme et chez la souris.
Julia H King Journal de la biochimie nutritionnelle Volume 72 , octobre 2019

Malgré la participation à des voies métaboliques qui se chevauchent, la relation entre la choline et la vitamine B-12 n'a pas été bien caractérisée, en particulier pendant la grossesse. Nous avons cherché à déterminer les effets de la supplémentation en choline maternelle sur les biomarqueurs du statut en vitamine B-12 durant la grossesse et chez la souris, en faisant l'hypothèse qu'une augmentation de l'apport en choline améliorerait le statut en vitamine B-12. Des associations entre des variantes génétiques communes dans les gènes métabolisant la choline et des biomarqueurs d'état de la vitamine B-12 ont également été explorées chez l'homme.

Les femmes enceintes en bonne santé du troisième trimestre ( n = 26) ont consommé 480 ou 930 mg de choline / jour dans le cadre d'une étude d'alimentation contrôlée de 12 semaines. NSA de type sauvage et Dlx3 hétérozygote ( Dlx3+/-) souris présentant une insuffisance placentaire, consommaient un régime 1 ×, 2 × ou 4 × choline et étaient sacrifiées aux jours de gestation 15,5 et 18,5. Les taux sériques de vitamine B-12, d'acide méthylmalonique (MMA) et d'homocystéine ont été mesurés dans tous les échantillons; l'holotranscobalamine (chez l'homme) et la vitamine B-12 hépatique (chez la souris) ont également été mesurés. La supplémentation en 2 × choline pendant 12 semaines chez la femme enceinte a permis d'obtenir des concentrations sériques d'holotranscobalamine plus élevées, la forme bioactive de la vitamine B-12 (~ 24%, p = 0,01). Les femmes présentant des variants génétiques de la choline déshydrogénase ( CHDH ) et de la bétaïne-homocystéine S-méthyltransférase ( BHMT ) présentaient des concentrations sériques de MMA plus élevées (~ 31%, P = 0,03) et des concentrations sériques d'holotranscobalamine sériques plus basses (~ 34%, P= 0,03), respectivement. La dose de 4 x choline a diminué les concentrations sériques d'homocystéine chez les souris NSA et Dlx3 +/− (respectivement ~ 36% et ~ 43%, P ≤ 0,015).

En conclusion, les différences d'approvisionnement en choline dues à la supplémentation ou à la variation génétique modulent le statut en vitamine B-12 pendant la grossesse, renforçant ainsi une relation fonctionnelle entre ces nutriments.

[Nutrimuscle-Conseils]

Hyperhomocysteinemia and low vitamin B12 are associated with the risk of early pregnancy loss: A clinical study and meta-analyses
Renu Bala Nutrition Research Volume 91, July 2021, Pages 57-66

Highlights
• Micronutrient deficiencies or excess can increase the risk of pregnancy complications.
• Folic acid deficiency is not associated with early pregnancy loss (EPL) risk.
• Low vitamin B12 and hyperhomocysteinemia (hypHcy) are independent risk factors for EPL.
• Vitamin B12 deficiency and hypHcy in combination is a more serious risk factor for EPL.

One-carbon metabolism is crucial for the maintenance of healthy pregnancy and alterations in this pathway have been associated with various pregnancy-related complications. Therefore, the present study was conducted to test the hypothesis that the altered folic acid, vitamin B12 and homocysteine levels are associated with the risk of early pregnancy loss (EPL). Plasma folic acid, vitamin B12 and homocysteine levels were analyzed in 83 females with EPL and 70 healthy pregnant females in their first trimester. Further, meta-analyses of folic acid, vitamin B12 and homocysteine were also performed involving various eligible studies. Results from our case-control study and meta-analysis showed that folic acid deficiency is not associated with the risk of EPL. On the other hand, low vitamin B12 and hyperhomocysteinemia were individually found to be significant risk factors for EPL in the present study (P < .01, P < .05, respectively) and meta-analysis as well (P < .001, P < .05, respectively). Vitamin B12 deficiency in combination with hyperhomocysteinemia was a more serious risk factor for EPL (Odds Ratio = 4.98, P = 0.002).

Therefore, we conclude that vitamin B12 deficiency and elevated homocysteine levels are independent risk factors for EPL, and of higher risk when combined. The assessment of vitamin B12 and homocysteine levels may serve as a good screening marker for EPL risk.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

L'hyperhomocystéinémie et une faible teneur en vitamine B12 sont associées au risque de fausse couche précoce : une étude clinique et des méta-analyses
Renu Bala Nutrition Research Volume 91, juillet 2021, pages 57-66

Points forts
• Les carences ou excès en micronutriments peuvent augmenter le risque de complications de la grossesse.
• La carence en acide folique n'est pas associée à un risque de fausse couche précoce (EPL).
• Une faible teneur en vitamine B12 et une hyperhomocystéinémie (hypHcy) sont des facteurs de risque indépendants de LPE.
• La combinaison d'une carence en vitamine B12 et d'hypHcy est un facteur de risque plus grave de LPE.

Le métabolisme à un carbone est crucial pour le maintien d'une grossesse en bonne santé et des altérations de cette voie ont été associées à diverses complications liées à la grossesse. Par conséquent, la présente étude a été menée pour tester l'hypothèse selon laquelle les niveaux modifiés d'acide folique, de vitamine B12 et d'homocystéine sont associés au risque de fausse couche précoce (EPL). Les taux plasmatiques d'acide folique, de vitamine B12 et d'homocystéine ont été analysés chez 83 femmes atteintes d'EPL et 70 femmes enceintes en bonne santé au cours de leur premier trimestre. De plus, des méta-analyses de l'acide folique, de la vitamine B12 et de l'homocystéine ont également été réalisées, impliquant diverses études éligibles. Les résultats de notre étude cas-témoins et de notre méta-analyse ont montré que la carence en acide folique n'est pas associée au risque de LPE. D'un autre côté, une faible teneur en vitamine B12 et une hyperhomocystéinémie se sont avérées individuellement des facteurs de risque significatifs pour la LPE dans la présente étude (P < 0,01, P < 0,05, respectivement) et la méta-analyse (P < 0,001, P < 0,05, respectivement). Une carence en vitamine B12 associée à une hyperhomocystéinémie était un facteur de risque plus grave de LPE (rapport de cotes = 4,98, P = 0,002).

Par conséquent, nous concluons que la carence en vitamine B12 et les niveaux élevés d'homocystéine sont des facteurs de risque indépendants pour la LPE, et de risque plus élevé lorsqu'ils sont combinés. L'évaluation des taux de vitamine B12 et d'homocystéine peut constituer un bon marqueur de dépistage du risque de LPE.