Interview de Tony Pearson

[Gilles]

[Nutrimuscle-Conseils]

J'ai tourné à la presse à cuisses au Weider avec lui
Quand je suis allé au Gold's, plus tard il m'a reconnu et dit bonjour

[Nutrimuscle-Conseils]

Arnold qui aurait aimé les femmes avec plein de poils sous les bras, ça explique son dernier enfant

[Gilles]

[Toomp']

tres bon conseil dans la dernière video

[Nutrimuscle-Conseils]

Début en 1976, 58 ans maintenant
presque 40 ans de fonte dans les bras

[Le Docteur]

Un entraînement apparemment très particulier. Encore plus que celui qu'il avait au temps de sa gloire.
J'ai jamais réussi à suivre ce genre de routine, mais ça m'a toujours fasciné. En plus ces entraînements n'étaient pas excessivement long, mais il faisait un gros tonnage en peu de temps avec son système.

[Nutrimuscle-Conseils]

Tu ne confonds pas avec Vince Taylor?

[Le Docteur]

Non : séries de 12-15 et peu de temps de repos. Du moins il semble s'être fait connaître sur cette base. Et j'ai lu plusieurs articles expliquant cela.
Maintenant, c'était dans des journaux français. Et j'ai vu des vidéos de lui faisant des séries interminables pour les biceps, maintenant. C'est là que je me suis dit qu'il avait été encore plus loin.
Tu ne l'as pas vu s'entraîner comme ça.

Vince Taylor, je ne connais pas trop son entraînement. Je me rappelle juste qu'il était aussi dans une logique de tonnage et qu'il "doublait" ses séries sur les échauffements. J'ai lu une interview dans Iron Man où il racontait ses expériences d'entraînement avec John Brown et le fait qu'il avait été obligé de prendre de la distance (c'est là que j'ai appris que Brown s'entraînait lourd, ce que je ne savais pas).

Pour en revenir à Pearson, je l'ai toujours vu comme un apôtre de l'entraînement en séries longues. Ca me semblait proche d'un entraînement à la Nubret avec le côté entraînement interminable en moins.

[orque]

J'ai assisté à un séminaire de Tony Pearson et me suis entrainé pendant plusieurs mois dans la même salle que lui.

Il s'entrainait et prônait les séries longues (12-15 reps), pas très très lourdes, mais à la technique irréprochable. Je me rappelle son rowing à la barre olympique : 1 disque de 15 kg de chaque côté et il pompait. Même chose pour le rowing horizontal à la poulie : pendant que d'autres se tordaient le dos avec tout le bloc, lui prenait environ la moitié et pompait avec un mouvement ample et très accentué sur la contraction. Jamais je ne l'ai vu s'entrainer lourd. Temps de repos de 30 à 45". Une super congestion. Peau nickel. Jamais gras.
Un gars comme PJ Guillaume par contre montait à 240 kg en squat complet, ishios collés aux mollets (et avec une superbe technique également).

Vince Taylor, je ne l'ai jamais vu s'entrainer. A ce que j'ai pu lire sur les forums US, il s'est toujours entrainé très très très léger. Ce qui est plus certain c'est que Vince a une génétique exceptionnelle pour répondre aux "médicaments". Il fait partie de ces gars pour qui l'entrainement n'a qu'une importance mineure dans les résultats physiques. Un peu comme Martinez.

Robby Robinson, par contre, s'entrainait très lourd. Il a bien diminué depuis et pour cause. Mais il est toujours là et en grande forme (pour son âge).

D'une manière générale, je pense que c'est leurs réactions à tel protocole de médicaments qui dictent leurs façons de s'entrainer.

[Le Docteur]

Il doit y avoir un aspect génétique par rapport à la réponse série longues / séries longues (qui joue peut-être aussi sur la réponse à tel ou tel stéroïde).
On pourrait mentionner les réponses différentes selon les origines aux entraînements au tonnage ou à la charge (qui joue aussi par rapport au stéroïdes, je sais ).
Tu parles de P.J. Guillaume. Tu y crois à sa réputation de Mr Naturel (ou à celle de Mike Ashley) ?

[orque]

Ashley : non
Guillaume : peut être. Gros doute mais à ce que je me souviens de lui et ce que j'ai pu voir de son entrainement, il se pourrait que son physique soit le résultat d'une génétique hors normes.
Je ne sais pas si tu as entendu parler de Ernest Cadine (1893-1978). Un excellent haltérophile français de l'entre deux guerre.
A cette époque, sauf peut être pour des initiés ayant des relations très proches avec les milieux pharmaceutiques, les premières hormones de synthèse n'existaient pas encore. On parle de 1933, d'autres avancent la fin de seconde guerre mondiale, d'autres la fin des années 40.
Bref, à mon avis, avant 1930, les sportifs tournaient à la Germalyne, au steack de cheval et au foie séché, plus un bon quart de vin de temps en temps.
Pourtant les témoignages d'époque décrivent des résultats exceptionnels (force, résistance et physique).
Alors je me dis qu'à cette époque les taux d'hormones naturelles produites par le corps excédaient de loin ceux constatés actuellement.
On en connaît tous les causes. Je n'y reviendrai pas.
Donc pour en revenir à Guillaume, peut être que certains ont réussi a conserver au fil des générations un patrimoine génétique exceptionnel, ou tout du moins en partie.





Les informations de cette époque sont rares et se font mériter. Mais c'est un domaine très intéressant pour un gars (une nana) qui s'entraine naturellement ou avec des taux d'hormones maintenus dans une plage normale pour son âge.
Ca permet de voir clair.

[Le Docteur]

Costaud le monsieur.
Alors, quand on compile un peu les arguments pour et contre :
- à l'époque, on ne pratiquait pas certains de nos exercices (comme le développé couché, ou du moins pas sur un banc)
- la génétique des athlètes n'a pas dû évoluer beaucoup
- le cocktail bouffe-suppléments s'est amélioré (mais sans doute surtout du côté "santé", parce que le lait, les œufs et la viande, ça marchait déjà, mais c'était peut-être un peu moins sain).
- c'est vrai que les principes d'entraînement étaient parfois un peu étranges, mais les bases étaient là tout de même.

On peut se poser cette question : sans stéroïdes, on peut vraiment espérer faire mieux qu'une bombe génétique comme le monsieur ?

Oh ! Le beau lever d'une main en "dévissé". Ca faisait longtemps (et j'en parle souvent).

[Nutrimuscle-Conseils]

- la génétique des athlètes n'a pas dû évoluer beaucoup

la base génétique a énormément évoluée, surtout aux US

[orque]

Oui on peut se poser cette question effectivement. Mais l'époque actuelle est tellement emprise d’hypocrisie que je doute qu'il y ait une réponse fiable.

Il y a 20 ans je croyais sincèrement que O'Hearn était naturel. Une bombe génétique. Aucun signe : épaules, avant-bras, V veineuse sur le front, voix, peau. Bref le gars faisait plus penser à un décathlonien qu'à un bodybuilder chargé. Et puis on a tous vu ce que le "naturel" signifiait.

Je ne suis pas sî sûr que l'alimentation ait progressé en plus d'un siècle. Tu prends l'exemple de la viande de porc. Lorsque j'étais gamin, les cochons étaient dans les près. Comme les vaches. Quasiment toute l'année. Les bêtes étaient belles (yeux, poils, aspect). Les porcs mangeaient de l'herbe, des patates, des restes. Les vaches, de l'herbe, du foin. Les animaux avaient de l'espace, de l'air. L'hiver les cochons avaient un poil dur et long (comme toutes les bêtes d'ailleurs). Bref, c'étaient des bêtes saines. Leur viande étaient saine.
Ca c'était dans les années 60. Et fin 19éme, ça devait à peu près pareil.

Puis est arrivé l'industrialisation de l'agriculture (70/80). A présent les porcs sont enfermés dans des hangars puants, à l'air viciès. On les pique pour éviter les épidémies et pour qu'ils "engraissent" plus vite. Je ne parle même pas de leur nourriture. Leur viande n'est ... pas très saine.
Les oeufs, les autres viandes, c'est pareil. Ou alors il faut connaître le producteur, aller voir ses bêtes, lui commander un demi-cochon et faire sa viande. C'est difficile de nos jours. Nous sommes en bout de chaîne. Et par manque de temps et de moyens, nous sommes contraints d'aller au carouf ou clerc du coin.

Je suis convaincu que toute la m... qu'ils nous ont servi depuis 30/40 ans est passées dans nos gênes. Et ça on le transmet.

Je pense sincèrement que les gars du début 20éme naissaient avec un patrimoine génétique bien plus favorable qu'actuellement. La vie était beaucoup plus dur physiquement parlant. Les survivants (les premières années étaient fatales pour les plus faibles) étaient forcés de s'accrocher. Je ne connais pas le monde des villes. Mais dans les campagnes c'était comme ça.
Je ne prétend pas que c'était mieux. Je serai probablement crevé depuis longtemps si j'avais vécu à cette époque. Je tente simplement, en tant que passionné de la force, de trouver des explications à ce que je constate autour de moi chaque jour.

J'ai l'impression que ce que l'on perd d'un côté au fil des générations, est comblé (tant bien que mal) par les progrès de la recherche médicale.

Le matériel a beaucoup progressé. Ca c'est très très positif.