Effects de 12 semaines d'omega-3 sur le métabolisme
Christopher J. Gerling Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme, 2014, 39(9): 1083-1091, 10.1139
La supplémentation en oméga-3 améliorerait, semble-t-il, le fonctionnement de plusieurs organes, augmenterait, selon des rapports, le métabolisme de repos (« RMR ») et le recours à l’oxydation des graisses. Toutefois, il y a peu d’études sur le rôle potentiel des oméga-3 dans la modulation du métabolisme du muscle squelettique humain. Cette étude examine les effets de la supplémentation en acide eicosapentanoïque (AEP) et en acide docosahexanoïque (ADH) sur le RMR global de l’organisme et sur le contenu en protéines impliquées dans le métabolisme des graisses dans le muscle squelettique humain. On demande à des hommes actifs par loisir de prendre à raison de 3,0 g/jour durant 12 semaines des suppléments d’AEP et de ADH (n = 21) ou de l’huile d’olive (n = 9). On prélève des échantillons de tissu musculaire au repos chez un sous-ensemble de 10 sujets avant (« Pre ») et après (« Post ») la supplémentation en oméga-3.
Le RMR augmente significativement (5,3 %, p = 0,040) après la supplémentation en oméga-3 (Pré, 1,33 ± 0,05; Post, 1,40 ± 0,04 kcal/min), mais on note des différences interindividuelles. En normalisant les données en fonction de la masse corporelle, l’effet s’annule (5,2 %, p = 0,058). Les oméga-3 ne changent pas l’oxydation globale des graisses dans l’organisme et l’huile d’olive ne modifie aucune des variables évaluées. La supplémentation en oméga-3 ne modifie pas le contenu en protéines de FAT/CD36, FABPpm, FATP1 ou FATP4 dans le muscle en entier, le sarcolemme ou la mitochondrie, la chaîne de transport des électrons et la PDH, mais augmente de 11% la forme allongée de l’UCP3.
En conclusion, la supplémentation à forte dose d’oméga-3 durant 12 semaines suscite une légère augmentation variable du RMR chez un groupe de jeunes hommes en bonne santé. La supplémentation en oméga-3 n’a pas d’effet sur plusieurs protéines impliquées dans le métabolisme des gras dans le muscle squelettique et ne suscite pas de biogenèse dans la mitochondrie.