Dopage: des rugbymans bien "chargés"
Un livre du journaliste Pierre Ballester -à paraître le 5 mars- ouvre le dossier noir du dopage dans le monde de l'Ovalie. Des amphétamines des années 1980 aux substances moins détectables d'aujourd'hui, l'inventaire inquiète. Extraits exclusifs.
Parution le 5 mars
En plein tournoi des Six-Nations, voici un livre qui devrait secouer le XV de France aussi sûrement que le fera le pack gallois. Le journaliste Pierre Ballester, connu pour ses révélations sur le champion cycliste américain Lance Armstrong (L.A. Confidentiel, La Martinière, 2004), s'attaque au dopage dans le rugby. A le lire, il ne fait aucun doute que ce sport, devenu professionnel en 1995, est au bord de l'implosion, comme avant lui le cyclisme.
Son livre, à paraître le 5 mars aux éditions La Martinière, mais dont L'Express publie des extraits en avant-première, n'est pas une charge antirugby. Au contraire, c'est un appel à le sauver. L'auteur a interrogé des dizaines de témoins, parmi lesquels de nombreux médecins spécialisés, dont les mots et les silences, calculés au plus juste, disent tout l'embarras du monde. Il y a, dans leurs confidences, l'inquiétude de ceux qui savent, ou se doutent fortement, et ne peuvent plus vraiment se taire.
Ballester entraîne le lecteur dans les coulisses d'un sport magnifique, qui peine à préserver ses valeurs. Il est question de joueurs à la musculature suspecte, de compléments alimentaires douteux, d'ordonnances mensongères, de contrôles inadaptés, de dirigeants trop pressés, de préparateurs physiques aux airs de gourou, et surtout de corps dont on se demande comment ils peuvent encaisser des cadences sans cesse plus élevées, des chocs sans cesse plus violents.
Les produits, eux aussi, évoluent : après les amphétamines, consommées, semble-t-il, à hautes doses au sein du XV de France des années 1980, la mode est aux substances plus complexes, difficiles à détecter. "On fera de vilains vieux", disait souvent Michel Crauste, alias le "Mongol", gaillard des mêlées d'autrefois. S'ils lisent ce livre, ses héritiers survitaminés ont de quoi être plus inquiets...
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