Origine développementale des maladies métaboliques : l’empreinte du père
Bernard Portha CAHIERS DE NUTRITION ET DE DIÉTÉTIQUE 2018
En réponse à l’exposition à un environnement nutritionnel maternel particulier, certains caractères acquis peuvent être transmis à la génération suivante par des mécanismes non-mendéliens (en absence de modification des séquences ADN). Mais à côté des empreintes maternelles, existe-t-il une influence du métabolisme paternel ? On dispose depuis peu d’éléments de réponse majeurs : 1/les anomalies du métabolisme énergétique paternel (diabète, obésité) provoquent des modifications similaires du phénotype métabolique dans la première génération (effet intergénérationnel) ; 2/ces modifications du phénotype sont transmissibles sur plusieurs générations (effet transgénérationnel) ; 3/l’obésité ou le diabète paternel modifie l’épigénome (structure de la chromatine, méthylation de l’ADN, ARN non codants) du spermatozoïde ; 4/certains petits ARN spermatiques (tARN fragmentés ; miARN) sont les vecteurs de la transmission paternelle du risque d’intolérance glucidique chez les descendants.
Ces données sont majeures pour notre compréhension de l’étiologie et la pathogenèse des maladies métaboliques.