Effet d’un petit déjeûner sur le niveau maximal d’oxydation des lipides à l’exercice
Diabetes & Metabolism Volume 37, numéro 1S1 page A19 (mars 2011) A.-J. Romain, M. Desplan, M. Carayol, G. Ninot, C. Fédou
INSERM ERI25, Montpellier
Il est connu que la prise d’un repas oriente l’utilisation des substrats énergétiques à l’effort vers les glucides, de sorte que l’oxydation des lipides à l’exercice est diminuée dans les 3 h qui suivent un repas. Il est cependant délicat de conseiller de s’entraîner préférentiellement à jeun, et nous avons donc voulu préciser l’importance réelle de cet effet.
Patients et méthodes
16 témoins sains (7 hommes/9 femmes, âge 21–57 ans, IMC 20–27 kg/m2) ont réalisé une calorimétrie d’effort à 4 paliers sous maximaux de 6 minutes à jeûn et immédiatement après leur petit déjeûner habituel dont la composition était soigneusement notée.
Résultats
L’oxydation maximale des lipides est diminuée passant de 130,40 ± 12,30 à 79,04 ± 15,28 mg/min (p < 0,01) ce qui décale fortement le point de croisement (70% glucides/30% lipides) qui passe de 27,06 ± 1,90 à 7,76 ± 4,63% de VO2max p < 0,01. Cependant la puissance correspondant au LIPOXmax n’est que modérément déplacée passant de 55,77 ± 3,68 à 45,45 ± 3,96% de VO2max p < 0,01, ce qui ne correspond qu’à un décalage de 11,9 ± 4,8 watts. De plus ce décalage qui est le même dans les deux sexes est corrélé à l’âge (r = 0,566 p = 0,05) et ne s’observe qu’au dessous de 40 ans.
Conclusion
Ce travail montre donc qu’un petit déjeuner préalable diminue de 40% le débit maximal d’oxydation des lipides à l’exercice mais qu’en dépit de l’augmentation de l’utilisation des glucides il persiste 60% de l’oxydation lipidique et que celle-ci se produit dans la même zone de puissances qu’à jeun. On ne commet pas d’erreur notable en ciblant l’exercice au niveau déterminé à jeun, ce que corrobore l’efficacité d’un entrainement réalisé à ces niveaux en début d’après-midi.