Revue systématique des déterminants du comportement sédentaire chez l’adulte (18–65 ans) : approche socioécologique
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 31, Issue 1, February 2017, Pages 52 G. O’Donoghue
Des travaux récents montrent que le comportement sédentaire a des effets néfastes sur la santé, même parmi les individus physiquement actifs. Le développement d’interventions efficaces ciblant la réduction des comportements sédentaires nécessite une connaissance précise des facteurs qui influencent la sédentarité. L’objectif de cette revue est d’analyser, par une approche socioécologique, les facteurs individuels, sociaux, environnementaux et liés aux politiques publiques des comportements sédentaires chez l’adulte.
Matériel et méthodes
Des recherches ont été effectuées dans les bases de données suivantes : Pubmed, Embase, CINAHL, PscyINFO et Web of Science pour identifier les articles en anglais pertinents publiés entre janvier 2000 et mai 2014. La stratégie de recherche s’est basée sur 4 éléments et leurs synonymes : « comportement sédentaire », « déterminants/facteurs », « types de comportement sédentaire » et « types de déterminants/facteurs ». Les études réalisées chez des adultes de 18 à 65 ans et non sélectionnés sur la base d’une pathologie ont été inclues. Les analyses ont été menées selon le modèle socioécologique. Le protocole complet est disponible sur la base Prospero (Prospero 2014 :CRD42014009823).
Résultats et analyse statistique
Parmi les 4508 études initialement identifiées par mots-clés, 56 études originales (53 observationnelles, 2 qualitatives, 1 expérimentale) ont été analysées. Le comportement sédentaire est majoritairement auto-rapporté comme le temps passé devant un écran ou le temps total passé assis. Dans 14 études, le temps total sédentaire est mesuré objectivement par accélérométrie (n = 13) ou par mesure de la fréquence cardiaque (n = 1).
Parmi les facteurs individuels, l’âge, le niveau d’activité physique, l’indice de masse corporelle, le statut socioéconomique, l’humeur et l’attitude sont significativement associés aux comportements sédentaires.
Pour les facteurs sociaux, une tendance à passer plus de temps assis ou devant un écran pour les loisirs est identifiée chez les personnes mariées/en concubinage, alors qu’avoir des enfants n’apparaît pas comme un facteur significatif.
Plusieurs facteurs environnementaux sont associés aux comportements sédentaires : la proximité des espaces verts, la marchabilité du voisinage et la sécurité liée à la circulation. Le nombre d’études ciblant simultanément plusieurs niveaux du modèle socioécologique reste faible.
Conclusion
Ces résultats confirment le rôle déterminant de plusieurs facteurs individuels, mais aussi sociaux et environnementaux à considérer lors de l’élaboration des interventions ciblant une réduction de la sédentarité. En outre, cette revue met en évidence plusieurs limites de la littérature actuelle et donc des pistes de recherche pour approfondir l’analyse des déterminants du comportement sédentaire : le besoin d’études longitudinales, l’exploration des facteurs liés aux politiques publiques, l’analyse des interactions entre les déterminants et une meilleure classification des types et contexte de comportement sédentaire.