un argument en faveur des prises constantes et non des cures
Modulation des lipides du cerveau par l’alimentation : études chez des modèles animaux de maladies neurodégénératives
Frédéric Calon Cahiers de Nutrition et de Diététique Vol 49 - N° 3 P. 120-125 - juin 2014
De nombreuses études menées essentiellement chez l’animal démontrent que le contenu en lipides de l’alimentation se reflète au cerveau. Puisque ce dernier contient une grande quantité de lipides neuroactifs, il apparaît ainsi possible de moduler les fonctions cérébrales via le choix des lipides dans la diète. Un bon nombre d’études associatives épidémiologiques ou précliniques chez des modèles animaux donnent à penser que les acides gras poly-insaturés oméga 3 peuvent être utilisés pour prévenir la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, l’expression de l’isoforme ɛ4 de l’apolipoprotéine E contrerait les bénéfices cérébraux des acides gras oméga 3 en réduisant leur transport à travers la barrière hémato-encéphalique. À l’inverse, une consommation exagérée en lipides totaux exercerait un effet délétère sur les marqueurs neuropathologiques de la maladie d’Alzheimer. En somme, l’ensemble de ces travaux suggère qu’une sélection judicieuse des acides gras consommés, tant en termes de qualité que de quantité, mérite des études plus approfondies afin de prévenir des maladies neurodégénératives.