Moins de fruit/légume = plus de Français dépressifs?

[Nutrimuscle-Conseils]

Depressive symptoms, fruit and vegetables consumption and urinary 3-indoxylsulfate concentration: a nested case–control study in the French Nutrinet-Sante cohort
Fabien Szabo de Edelenyi, European Journal of Nutrition volume 60, pages1059–1069(2021)

Purpose
Previous epidemiologic studies have provided some evidence of an inverse association between fruit and vegetables consumption and risk of developing recurrent depressive symptoms. This association could possibly be explained by the role of such dietary factors on the gut microbiota. Especially, indole, a metabolite of tryptophan produced by gut bacteria, may be associated with the development of mood disorders. Thus, the purpose of this study was to investigate relationships between fruit and vegetables intake, recurrent depressive symptoms and indole, using measurement of its main urinary excretion form, i.e., 3-indoxylsulfate, as a biomarker.

Methods
A nested case–control study was conducted in 891 women (aged 45–65) participating to the web-based NutriNet-Santé cohort with available dietary data and biological samples. Cases (individuals with recurrent depressive symptoms, n = 297) were defined as having two Center for Epidemiologic Studies–Depression Scale (CES-D) scores ≥ 16 during the follow-up and were matched with 2 controls having two CES-D scores < 16. Urinary 3-indoxylsulfate concentration was measured as a biomarker of indole production by the gut microbiota. Multivariable conditional logistic regression models were used to test the association of both fruit and vegetables consumption and urine 3-indoxylsulfate measurements with recurrent depressive symptoms. We also tested the association between fruit and vegetables consumption and urinary 3-indoxylsulfate levels using multivariate analysis of variance models.

Results
We found a significant inverse association between fruit and vegetables consumption and the risk of having recurrent depressive symptoms over a 2-year period. Fruit and vegetables consumption was inversely associated to urinary 3-indoxylsulfate concentration. However, no significant association was observed between urinary 3-indoxylsulfate levels and recurrent depressive symptoms within this sample.

Conclusions
Our results confirm that low fruit and vegetables consumption could be associated with recurrent depressive symptoms. We also found an inverse association between fruit and vegetable intake and urinary levels of 3-indoxylsulfate. However, it is not possible to conclude to a possible mediation role of the indole produced by the gut microbiota from tryptophan, since there was no relationship between 3-indoxylsulfate and recurrent depressive symptoms.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Symptômes dépressifs, consommation de fruits et légumes et concentration urinaire de 3-indoxylsulfate: une étude cas-témoins imbriquée dans la cohorte française Nutrinet-Sante
Fabien Szabo de Edelenyi, European Journal of Nutrition volume 60, pages 1059–1069 (2021)

But
Des études épidémiologiques antérieures ont fourni des preuves d'une association inverse entre la consommation de fruits et légumes et le risque de développer des symptômes dépressifs récurrents. Cette association pourrait éventuellement s'expliquer par le rôle de tels facteurs alimentaires sur le microbiote intestinal. En particulier, l'indole, un métabolite du tryptophane produit par des bactéries intestinales, peut être associé au développement de troubles de l'humeur. Ainsi, le but de cette étude était d'étudier les relations entre la consommation de fruits et légumes, les symptômes dépressifs récurrents et l'indole, en utilisant la mesure de sa principale forme d'excrétion urinaire, à savoir, le 3-indoxylsulfate, comme biomarqueur.

Méthodes
Une étude cas-témoins imbriquée a été menée auprès de 891 femmes (âgées de 45 à 65 ans) participant à la cohorte Web NutriNet-Santé avec des données alimentaires et des échantillons biologiques disponibles. Les cas (individus présentant des symptômes dépressifs récurrents, n = 297) ont été définis comme ayant deux scores du Centre for Epidemiologic Studies – Depression Scale (CES-D) ≥ 16 au cours du suivi et ont été appariés avec 2 témoins ayant deux scores CES-D < 16. La concentration urinaire de 3-indoxylsulfate a été mesurée comme biomarqueur de la production d'indole par le microbiote intestinal. Des modèles de régression logistique conditionnelle multivariée ont été utilisés pour tester l'association à la fois de la consommation de fruits et de légumes et des mesures urinaires de 3-indoxylsulfate avec des symptômes dépressifs récurrents. Nous avons également testé l'association entre la consommation de fruits et légumes et les niveaux urinaires de 3-indoxylsulfate en utilisant une analyse multivariée des modèles de variance.

Résultats
Nous avons trouvé une association inverse significative entre la consommation de fruits et légumes et le risque de présenter des symptômes dépressifs récurrents sur une période de 2 ans. La consommation de fruits et légumes était inversement associée à la concentration urinaire de 3-indoxylsulfate. Cependant, aucune association significative n'a été observée entre les taux urinaires de 3-indoxylsulfate et les symptômes dépressifs récurrents dans cet échantillon.

Conclusions
[b][b]Nos résultats confirment qu'une faible consommation de fruits et légumes pourrait être associée à des symptômes dépressifs récurrents. Nous avons également trouvé une association inverse entre la consommation de fruits et de légumes et les niveaux urinaires de 3-indoxylsulfate. Cependant, il n'est pas possible de conclure à un éventuel rôle de médiation de l'indole produit par le microbiote intestinal à partir du tryptophane, car il n'y avait pas de relation entre le 3-indoxylsulfate et les symptômes dépressifs récurrents. [/b][/b]