Le tube digestif : un organe cible sous-estimé pour l’aluminium
C. Vignal Morphologie Available online 9 March 2016
Depuis la seconde guerre mondiale, plusieurs facteurs tels qu’un essor industriel impressionnant, une augmentation de la bio-accessibilité environnementale et un accroissement de la consommation alimentaire ont contribué à une amplification importante de l’exposition humaine à l’aluminium. L’aluminium est notamment présent dans la nourriture, les boissons, certains médicaments et dans les poussières atmosphériques.
Dans notre alimentation, de l’aluminium se surajoute via les additifs et les ustensiles de cuisine. Par conséquent, la dose tolérable d’aluminium est dépassée pour une part significative de la population mondiale, particulièrement chez les enfants qui sont plus vulnérables aux effets toxiques des polluants que les adultes. Face à cet afflux d’aluminium par voie orale, le tractus intestinal constitue une barrière essentielle, d’autant que 38 % de l’aluminium ingéré s’accumulent au niveau de la muqueuse intestinale. Bien qu’encore peu documenté à ce jour, l’impact de l’exposition orale à l’aluminium en conditions pertinentes par rapport à une exposition humaine réelle semble être délétère pour l’homéostasie de l’intestin.
L’ingestion d’aluminium affecte la régulation de la perméabilité, de la microflore et de la fonction immunitaire de l’intestin. De nombreux arguments concordent aujourd’hui vers une implication de l’aluminium en tant que facteur de risque environnemental pour les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.