Cinétique sur 24 heures des biomarqueurs sériques du métabolisme de la créatine après une séance d’exercice exhaustif en résistance chez des sujets masculins pratiquant une activité physique
S.Al Fazazia Science & Sports 2019
Introduction
Un exercice exagéré perturbe les biomarqueurs du métabolisme de la créatine, mais on ignore dans quel délai les valeurs retournent vers les conditions de pré-perturbation. Nous avons évalué la réponse post-exercice sur 24 heures de l’acide guanidinoacétique (GAA) sérique, de la créatine, de la créatinine, du cortisol sérique, de l’interleukine 6 (IL-6), de la créatine kinase (CK) et de la lactate déshydrogénase (LDH) chez de jeunes hommes actifs soumis à une seule séance d’exercice exhaustif en résistance.
Résumé des faits et des résultats
Douze hommes actifs et en bonne santé (âge 22,7 ± 0,8 ans, poids 79,8 ± 7,3 kg, taille 182,4 ± 4,9 cm, volume d’exercice hebdomadaire 5,1 ± 1,6 heures) ont été soumis à une seule séance d’exercice de presse jusqu’à épuisement volontaire, avec prélèvement de sang veineux. Immédiatement après l’exercice (∼ 2 min), et après 15 min, 60 min et 24 h après la fin de l’exercice. Les valeurs initiales pour le GAA sérique, la créatine et la créatinine étaient respectivement de 2,2 ± 0,5μmol/L, 18,9 ± 3,6μmol/L et 72,4 ± 6,0μmol/L. Le GAA sérique a significativement diminué de 9,6 ± 7,3 % immédiatement après un exercice de bench press (IC 95 %, 5,0 à 14,2; p < 0,001), tandis que la créatine et la créatinine ont augmenté immédiatement après de respectivement 5,0 ± 2,5 % (IC 95 %, 3,4 6,6, p < 0,001) et 11,9 ± 4,3 % (IC à 95 %, 9,2 à 14,6, p < 0,001). Les taux de GAA et de créatine se sont revenus aux valeurs initiales 24 heures après l’exercice, mais la créatinine est demeurée significativement plus élevée à 24 heures que les valeurs initiales de 2,5 ± 2,3 % (IC à 95 %, 1,0 à 4,0; p = 0,002). De plus, aucune corrélation significative n’a été trouvée entre le cortisol sérique, l’IL-6, la CK et la LDH et les métabolites de la créatine (p > 0,05).
Conclusion
Une seule séance d’exercice exhaustive en résistance induit des altérations transitoires des biomarqueurs du métabolisme de la créatine. La créatinine sérique apparaît comme le marqueur le plus persistant de l’épuisement. Les changements induits par l’exercice dans le métabolisme de la créatine ne sont pas parallèles aux perturbations de l’inflammation et des biomarqueurs de fatigue musculaire après l’exercice.