Les alarmines attisent l’inflammation articulaire et sont prometteuses comme outil diagnostique et cibles thérapeutiques
Revue du Rhumatisme Volume 84, Issue 2, March 2017, Pages 101–110 Miha Lavric
Les alarmines sont des molécules endogènes à rôles homéostatiques étudiées au cours de récents programmes de recherche sur l’arthrite inflammatoire dans les deux dernières décennies. La raison principale de cet intérêt repose sur leur capacité à alerter le système immunitaire après lésions tissulaires et leur libération active ou passive de ces molécules par les cellules endommagées.
Dans la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite psoriasique et l’arthrite juvénile idiopathique, ainsi que dans la spondylarthrite et la goutte, le rôle d’un certain nombre de ces molécules a été mis en évidence, de HMGB1, aux protéines S100A8/A9 et S100A12, des protéines de choc thermique (HSP) et des métabolites de la purine (par exemple, l’acide urique, l’ATP) aux protéines de matrice modifiée et à l’interleukine-33 (IL-33). Bien que précédemment identifiées comme participant à l’initiation et à la chronicité de l’arthrite inflammatoire, orchestrées par des boucles inflammatoires auto- et paracrines, des recherches plus récentes ont également suggéré un rôle de ces alarmines dans le dialogue entre immunité innée et adaptative ainsi que dans la résolution de l’inflammation.
En dressant un aperçu des alarmines connues, cette revue liste les modes d’action identifiés et le rôle pathologique des alarmines dans l’arthrite inflammatoire, ainsi que le potentiel de biomarqueur de la sévérité de la maladie dans un contexte clinique. En tenant compte d’études réalisées dans les modèles expérimentaux chez l’animal et d’essais cliniques, nous réalisons un tour d’horizon sur les stratégies thérapeutiques visant à moduler la sécrétion des alarmines ou leur récepteur cible.