Nutrition lipidique maternelle et ses effets sur la santé de l’homme
Philippe Guesnet CAHIERS DE NUTRITION ET DE DIÉTÉTIQUE 2019
Les acides gras polyinsaturés (AGPI) de l’alimentation maternelle contribuent au développement optimal de l’enfant. Chez l’enfant, des études d’observations montrent qu’un déficit alimentaire en AGPI n-3 pendant la grossesse est lié à un retard de son développement visuel et qu’un déséquilibre en AGPI dans le lait maternel en faveur des n-6 est associé négativement avec le score de son développement cognitif.
Ce déséquilibre favoriserait aussi le développement de l’obésité chez le jeune. Par ailleurs, la consommation d’AGPI n-3 à longue chaîne pendant la grossesse pourrait prévenir l’incidence des maladies allergiques de l’enfant, et des données sont disponibles concernant certaines classes d’aliments (poisson, produits laitiers) et ces maladies. Les recommandations nutritionnelles destinées à la femme enceinte et allaitante s’appuient principalement sur les données du développement cérébral et correspondent dans le lait maternel, à des teneurs d’environ 10 % des acides gras totaux pour l’acide linoléique, 1,5 % pour l’acide α-linolénique et 0,4 % pour l’acide docosahexaénoïque (DHA).