Une perte de masse non grasse augmente le risque de mortalité chez les sujets de 65 ans et plus
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 31, Issue 1, February 2017, Pages 51 C.-E. Graf
Chez les sujets de plus de 65 ans, un indice de masse non grasse (FFMI) bas prédit la mortalité chez les hommes, mais pas chez les femmes, alors que l’indice de masse grasse (FMI) n’a pas d’effet. En revanche, l’impact des changements de composition corporelle sur la mortalité est inconnu. Cette étude rétrospective évalue la relation entre les changements de composition corporelle et la mortalité chez des sujets ≥ 65 ans.
Matériel et méthodes
Nous avons inclus toutes les mesures de composition corporelle par bioimpédance électrique effectuées aux hôpitaux universitaires de Genève (HUG) entre 1990 et 2011 chez des sujets ≥ 65 ans. Nous avons exclu les sujets résidant hors de Suisse, dont les comorbidités étaient inconnues, ceux décédés dans le mois suivant la deuxième mesure de composition corporelle et ceux avec seulement deux mesures de composition corporelle dans un intervalle < 1 mois. Les dates de décès jusqu’en décembre 2011 ont été relevées sur le registre de l’état civil du canton de Genève et la cohorte nationale Suisse. Les comorbidités au moment de la mesure ont été rapportées sous forme de « Cumulative Illness Rating Score » (CIRS). Pour chaque sujet, nous avons calculé les pentes de régression pour l’indice de masse corporelle (BMI), FFMI et FMI. Les pentes positives significativement différentes de 0 (p < 0,05) ont été définies comme « gain », les pentes négatives comme « perte » et les autres pentes comme « maintien ». Nous avons évalué l’impact des changements de BMI, FFMI et FMI séparément par trois régressions de Cox ajustées pour le sexe, l’âge et le CIRS à l’inclusion.
Résultats et analyse statistique
Nous avons inclus 791 sujets (318 ♀) parmi lesquels 425 (159 ♀) sont décédés. Lors de leur dernière mesure de composition corporelle, ils présentaient les caractéristiques suivantes : âge 75,3 ± 6,8 ans, BMI 24,6 ± 6,0 kg/m2, CIRS 12,0 ± 7,1. Le suivi depuis la dernière mesure de composition corporelle jusqu’à la censure était de 3,0 ± 3,0 ans. Les résultats des régressions de Cox sont présentés dans le Tableau 1. Une perte de FFMI, mais pas de FMI, est associé à une mortalité plus précoce.
Conclusion
Une perte de FFMI est associée à une mortalité plus précoce après ajustement pour l’âge et le sexe. Des études futures devraient évaluer si la prévention de la perte de FFMI améliore la survie.