Petit-déjeuner ou pas : même perte de poids ?

[Gilles]

The effectiveness of breakfast recommendations on weight loss: a randomized controlled trial
Emily J Dhurandhar et al.
The American Journal of Clinical Nutrition First published June 4, 2014

Abstract

Background: Breakfast is associated with lower body weight in observational studies. Public health authorities commonly recommend breakfast consumption to reduce obesity, but the effectiveness of adopting these recommendations for reducing body weight is unknown.

Objective: We tested the relative effectiveness of a recommendation to eat or skip breakfast on weight loss in adults trying to lose weight in a free-living setting.

Design: We conducted a multisite, 16-wk, 3-parallel-arm randomized controlled trial in otherwise healthy overweight and obese adults [body mass index (in kg/m2) between 25 and 40] aged 20–65 y. Our primary outcome was weight change. We compared weight change in a control group with weight loss in experimental groups told to eat breakfast or to skip breakfast [no breakfast (NB)]. Randomization was stratified by prerandomization breakfast eating habits. A total of 309 participants were randomly assigned.

Results: A total of 283 of the 309 participants who were randomly assigned completed the intervention. Treatment assignment did not have a significant effect on weight loss, and there was no interaction between initial breakfast eating status and treatment. Among skippers, mean (±SD) baseline weight-, age-, sex-, site-, and race-adjusted weight changes were −0.71 ± 1.16, −0.76 ± 1.26, and −0.61 ± 1.18 kg for the control, breakfast, and NB groups, respectively. Among breakfast consumers, mean (±SD) baseline weight-, age-, sex-, site-, and race-adjusted weight changes were −0.53 ± 1.16, −0.59 ± 1.06, and −0.71 ± 1.17 kg for the control, breakfast, and NB groups, respectively. Self-reported compliance with the recommendation was 93.6% for the breakfast group and 92.4% for the NB group.

Conclusions: A recommendation to eat or skip breakfast for weight loss was effective at changing self-reported breakfast eating habits, but contrary to widely espoused views this had no discernable effect on weight loss in free-living adults who were attempting to lose weight.

[Gilles]

Reprise de l'étude :

Le lien entre petit déjeuner et perte de poids contesté

Des chercheurs de l'université de l'Alabama annoncent que, malgré la croyance populaire, sauter le petit déjeuner n'empêche pas la perte de poids, sans pour autant la favoriser.

Cette étude, publiée dans la revue médicale The American Journal of Clinical Nutrition, a examiné l'effet que prendre ou non un petit déjeuner a eu sur 309 adultes en surpoids modéré entre 20 et 65 ans qui tentent tous activement de perdre du poids.

Sur une période de 16 semaines, on a conseillé aux groupes expérimentaux soit de prendre, soit de sauter le petit déjeuner, alors que le groupe témoin comprenait des patients qui prenaient un petit déjeuner et d'autres qui n'en prenaient pas. Aucun des membres de ce groupe n'avait été supervisé sur la question du petit déjeuner et on leur avait seulement fourni des informations sur une nutrition saine.

L'auteure principale de l'étude, Emily Dhurandhar, professeure adjointe au Department of Health Behavior, déclare qu'il n'y a aucune preuve que conseiller à des patients au régime de manger au petit déjeuner conduise à une perte de poids.

"Les études précédentes ont montré une corrélation entre les deux, pas nécessairement un lien de cause à effet", a indiqué Emily Dhurandhar. "Par contraste, nous avons eu recours à un vaste essai contrôlé et randomisé pour déterminer si, oui ou non, recommander la prise du petit déjeuner avait un lien de cause à effet sur la perte de poids, la variation de poids étant notre objectif principal."

Considéré comme le repas le plus important de la journée, on dit depuis longtemps du petit déjeuner qu'il joue un rôle dans la gestion du poids.

Beaucoup de nutritionnistes estiment que le matin est le meilleur moment pour prendre le plus gros repas de la journée, car cela réduit la faim dans les heures qui suivent et concentre la consommation principale de calories en début de journée pour qu'elles soient dépensées au fil de la journée.

"Maintenant que nous savons que recommander aux patients de "prendre un petit déjeuner tous les jours" n'a aucun effet différentiel sur la perte de poids, nous pouvons avancer et étudier d'autres techniques pour une meilleure efficacité", a déclaré Emily Dhurandhar. "Nous devrions essayer de comprendre pourquoi prendre ou non un petit déjeuner n'a eu aucune influence sur la perte de poids, malgré les preuves que le petit déjeuner influencerait l'appétit et le métabolisme."

Si l'étude d'Emily Dhurandhar a examiné les effets du petit déjeuner sur des patients au régime, elle n'a pas précisé ce qu'ils ont consommé.

Une étude datant de 2008, publiée dans l'International Journal of Obesity, a découvert que les patients au régime à qui on avait fait manger deux oeufs au petit déjeuner avaient perdu 65% plus de poids que ceux à qui on avait fait manger un bagel présentant le même nombre de calories.

Le responsable de l'étude, Nikhil V. Dhurandhar, a expliqué que le contenu riche en protéines des oeufs apaisait la sensation de faim des patients au régime tout au long de la journée.

Les patients qui avaient mangé des oeufs avaient aussi indiqué s'être sentis plus énergiques et ils ont perdu 61% plus de masse corporelle que ceux qui avaient mangé un bagel.

Source

[Nutrimuscle-Conseils]

Clock Time of First Eating Episode and Prospective Risk of All-Cause Mortality in US Adults
Ashima K Kant, The Journal of Nutrition, 27 October 2021

Background
There is increasing recognition that a morning or evening preference is associated with time of eating, metabolic health, and morbidity. However, few studies have examined the association of time of eating with mortality.

Objectives
To examine the association of time of first recalled ingestive episode with the prospective risk of all-cause mortality.

Methods
We used mortality-linked data from the NHANES conducted in 1988–1994 and 1999–2014 (n = 34,609; age ≥ 40 years). The exposure was quartiles (Q1–Q4) of clock time of first eating episode self-reported in the baseline 24-hour dietary recall. The outcome was follow-up time from the date of NHANES examination to the date of death or end of the follow-up period (31 December 2015). We used proportional hazards regression methods to determine the independent association of time of first eating episode with relative hazard of all-cause mortality, with adjustments for multiple covariates and the complex survey design. Multiple linear regression methods were used to examine the associations of time of first eating episode with baseline cardiometabolic biomarkers and dietary attributes.

Results
In this national cohort, with a median age of ∼55 years (95% CI: 54.6–55.4 years) at baseline and a median follow-up of 8.3 years (IQR, 8.75 years), there were 10,303 deaths. The median times of first eating episodes in Q1–Q4 were 05:45, 07:00, 08:00, and 10:00, respectively. Covariate-adjusted relative hazards of mortality in Q1 to Q3 of the time of the first eating episode were 0.88 (95% CI: 0.81–0.96), 0.88 (95% CI: 0.81–0.95), 0.94 (95% CI: 0.87–1.02), with Q4 as the referent (P = 0.0008). Qualitative dietary attributes were inversely related with the time of the first eating episode; however, BMI and serum concentrations of glycemic biomarkers increased with later times of first eating episode (P ≤ 0.0001).

Conclusions
Recall of an earlier time of the first eating episode by ≥40-year-old US participants was suggestive of a small relative survival advantage in this observational study.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Heure du premier épisode de repas et risque potentiel de mortalité toutes causes confondues chez les adultes américains
Ashima K Kant, The Journal of Nutrition, 27 octobre 2021

Fond
Il est de plus en plus reconnu qu'une préférence pour le matin ou le soir est associée à l'heure des repas, à la santé métabolique et à la morbidité. Cependant, peu d'études ont examiné l'association du temps passé à manger avec la mortalité.

Objectifs
Examiner l'association entre le moment du premier épisode d'ingestion rappelé et le risque prospectif de mortalité toutes causes confondues.

Méthodes
Nous avons utilisé les données liées à la mortalité de la NHANES menée en 1988-1994 et 1999-2014 (n = 34 609 ; âge ≥ 40 ans). L'exposition était des quartiles (Q1-Q4) de l'heure du premier épisode alimentaire autodéclaré dans le rappel alimentaire de base de 24 heures. Le résultat était le temps de suivi entre la date de l'examen NHANES et la date du décès ou la fin de la période de suivi (31 décembre 2015). Nous avons utilisé des méthodes de régression à risques proportionnels pour déterminer l'association indépendante du moment du premier épisode alimentaire avec le risque relatif de mortalité toutes causes confondues, avec des ajustements pour plusieurs covariables et le plan d'enquête complexe. Des méthodes de régression linéaire multiple ont été utilisées pour examiner les associations entre le moment du premier épisode alimentaire et les biomarqueurs cardiométaboliques de base et les attributs alimentaires.

Résultats
Dans cette cohorte nationale, avec un âge médian de ∼ 55 ans (IC à 95 % : 54,6 à 55,4 ans) au départ et un suivi médian de 8,3 ans (IQR, 8,75 ans), il y a eu 10 303 décès. Les heures médianes des premiers épisodes alimentaires au cours du premier trimestre au quatrième trimestre étaient respectivement de 05h45, 07h00, 08h00 et 10h00. Les risques relatifs de mortalité ajustés en fonction des covariables du premier trimestre au troisième trimestre de la période du premier épisode alimentaire étaient de 0,88 (IC à 95 % : 0,81 à 0,96), 0,88 (IC à 95 % : 0,81 à 0,95), 0,94 (IC à 95 % : 0,87 à 1,02), avec Q4 comme référent (P = 0,0008). Les attributs diététiques qualitatifs étaient inversement liés au moment du premier épisode alimentaire ; cependant, l'IMC et les concentrations sériques de biomarqueurs glycémiques ont augmenté avec les périodes ultérieures du premier épisode alimentaire (P 0,0001).

Conclusion
Le rappel d'un moment antérieur du premier épisode d'alimentation par des participants américains de ≥ 40 ans suggérait un petit avantage relatif de survie dans cette étude observationnelle.

[Nutrimuscle-Conseils]

An Earlier First Meal Timing Associate with Weight Loss Effectiveness in A 12-Week Weight Loss Support Program
by Mana Hatanaka Nutrients 2022, 14(2), 249;

Recent studies have reported that meal timing may play an important role in weight regulation, however it is unknown whether the timing of meals is related to the amount of weight loss. This study aimed to examine the relationship between indices of meal timing and weight loss during weight loss intervention in adults. A 12-week weight loss support program was conducted for 97 adults (age: 47.6 ± 8.3 years, BMI: 25.4 ± 3.7 kg/m2). After the program, body weight decreased by −3.0 ± 2.7%. Only the start of the eating window was positively correlated with the weight change rate in both sexes (men: r = 0.321, p = 0.022; women: r = 0.360, p = 0.014). The participants were divided into two groups based on the start of the eating window as follows: the early group (6:48 ± 0:21 AM) and the late group (8:11 ± 1:05 AM). The weight loss rate in the early group was significantly higher (−3.8 ± 2.7%) than that in the late group (−2.2 ± 2.5%).

The present results showed that the start of the early eating window was associated with weight loss and suggested paying attention to meal timing when doing weight loss.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Un premier repas plus précoce associé à l'efficacité de la perte de poids dans un programme de soutien à la perte de poids de 12 semaines
par Mana Hatanaka Nutriments 2022, 14(2), 249 ;

Des études récentes ont rapporté que le moment des repas peut jouer un rôle important dans la régulation du poids, mais on ne sait pas si le moment des repas est lié à la quantité de perte de poids. Cette étude visait à examiner la relation entre les indices du moment des repas et la perte de poids au cours d'une intervention de perte de poids chez les adultes. Un programme d'aide à la perte de poids de 12 semaines a été mené pour 97 adultes (âge : 47,6 ± 8,3 ans, IMC : 25,4 ± 3,7 kg/m2). Après le programme, le poids corporel a diminué de -3,0 ± 2,7 %. Seul le début de la fenêtre d'alimentation était positivement corrélé avec le taux de changement de poids chez les deux sexes (hommes : r = 0,321, p = 0,022 ; femmes : r = 0,360, p = 0,014). Les participants ont été divisés en deux groupes en fonction du début de la fenêtre d'alimentation comme suit : le groupe précoce (6 h 48 ± 0 h 21) et le groupe tard (8 h 11 ± 1 h 05). Le taux de perte de poids dans le groupe précoce était significativement plus élevé (-3,8 ± 2,7 %) que celui du groupe tardif (-2,2 ± 2,5 %).

Les présents résultats ont montré que le début de la fenêtre d'alimentation précoce était associé à la perte de poids et ont suggéré de prêter attention au moment des repas lors de la perte de poids.

[Nutrimuscle-Conseils]

Delaying mealtimes reduces fat oxidation: A randomized, crossover, controlled feeding study
Thomas J. Carabuena Obesity 13 October 2022

Objective
This study investigated the effects of circadian misalignment (CM), induced by delaying mealtimes, independent of sleep timing and duration and eating window duration, on energy expenditure (EE), respiratory quotient (RQ), and substrate oxidation.

Methods
Healthy adults, aged 20 to 49 years, participated in this randomized crossover study under controlled feeding conditions. Eating window duration was identical in both conditions (circadian alignment [CA]: 9:00 am–7:00 pm; CM: 1:00 pm–11:00 pm), and bedtimes were constant (11:30 pm–8:00 am). EE, RQ, and substrate oxidation were obtained over 23 hours in a metabolic chamber on days 3 and 4 and days 14 and 15 in each condition. Twenty-four–hour and post-meal outcomes were analyzed using a linear mixed-effects model including condition, day, and day-by-condition interaction as main predictors and sex as a covariate.

Results
Three men and four women (age 37.4 ± 8.8 years, BMI 30.4 ± 3.3 kg/m2) completed the study. Twenty-four–hour EE did not differ between conditions. Post-meal RQ for dinner and snack was higher in CM versus CA (both p < 0.001) with correspondingly higher glucose oxidation (both p < 0.01) and lower fat oxidation (dinner only p = 0.0001).

Conclusions
CM, induced by delaying mealtimes by 4 hours relative to CA, independently shifts nutrient metabolism toward greater carbohydrate and lower fat oxidation.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l'étude

Retarder les repas réduit l'oxydation des graisses : une étude d'alimentation randomisée, croisée et contrôlée
Thomas J. Carabuena Obésité 13 octobre 2022

Objectif
Cette étude a examiné les effets du désalignement circadien (CM), induit par le retardement des repas, indépendamment du moment et de la durée du sommeil et de la durée de la fenêtre d'alimentation, sur la dépense énergétique (EE), le quotient respiratoire (QR) et l'oxydation du substrat.

Méthodes
Des adultes en bonne santé, âgés de 20 à 49 ans, ont participé à cette étude croisée randomisée dans des conditions d'alimentation contrôlées. La durée de la fenêtre d'alimentation était identique dans les deux conditions (alignement circadien [CA] : 9 h 00–19 h 00 ; CM : 13 h 00–23 h 00) et les heures de coucher étaient constantes (23 h 30–20 h 00). 00h). L'EE, le QR et l'oxydation du substrat ont été obtenus en 23 heures dans une chambre métabolique les jours 3 et 4 et les jours 14 et 15 dans chaque condition. Les résultats sur vingt-quatre heures et après les repas ont été analysés à l'aide d'un modèle linéaire à effets mixtes comprenant l'interaction condition, jour et jour par condition comme principaux prédicteurs et le sexe comme covariable.

Résultats
Trois hommes et quatre femmes (âge 37,4 ± 8,8 ans, IMC 30,4 ± 3,3 kg/m2) ont terminé l'étude. L'EE sur vingt-quatre heures ne différait pas entre les conditions. Le QR post-repas pour le dîner et le goûter était plus élevé en CM qu'en CA (les deux p < 0,001) avec une oxydation du glucose proportionnellement plus élevée (les deux p < 0,01) et une oxydation des graisses plus faible (dîner uniquement p = 0,0001).

conclusion
La MC, induite en retardant les repas de 4 heures par rapport à l'AC, déplace indépendamment le métabolisme des nutriments vers une plus grande quantité de glucides et une oxydation plus faible des graisses.