The role of the nervous system in neuromuscular fatigue induced by ultra-endurance exercise
Guillaume Y. Millet Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme 2018.
Les épreuves d’endurance extrême ne datent pas d’hier, mais elles ne sont populaires que depuis deux décennies, particulièrement les ultramarathons courus sur sentiers. Cette article porte sur le rôle du système nerveux central dans la fatigue neuromusculaire causée par les exercices d’endurance extrême.
On observe systématiquement une importante diminution du niveau d’activation volontaire dans les épreuves extrêmes de course; cependant cette diminution est moindre dans les épreuves extrêmes de cyclisme, pour des épreuves comparables en intensité et en durée.
Cette observation suggère de façon indirecte que la rétroaction afférente est le déterminant de l’ampleur de la fatigue centrale produite et non pas les modifications neurobiologiques dans le système nerveux central. On ne sait pas encore si ce phénomène est dû à l’inhibition véhiculée par les fibres afférentes III et IV issue de l’inflammation, à la défacilitation des fibres afférentes Ia causée par l’étirement répété des muscles ou à d’autres mécanismes.
Le manque de sommeil en soi ne semble pas jouer un rôle significatif dans la fatigue centrale même s’il agit sur la performance en augmentant l’intensité de l’effort perçue. Cette analyse traite aussi de la cinétique de la fatigue centrale et de la récupération, de l’influence du groupe musculaire (extenseurs du genou vs fléchisseurs plantaires) sur le déficit central et des limitations des études sur la fatigue centrale lors des épreuves d’endurance extrême. Aucune étude n’a quantifié à ce jour la contribution des modulations spinales de la fatigue centrale lors des épreuves d’endurance extrême. Les prochaines études utilisant la stimulation spinale (c.-à-d. la stimulation thoracique) doivent évaluer les effets de la modification de l’excitabilité motoneuronale sur la fatigue centrale observée. On devrait aussi approfondir les effets de la récupération consécutive aux épreuves extrêmes d’endurance et du sexe sur la fatigue neuromusculaire.