Utilisation d’Internet pour la recherche d’informations en nutrition/santé : résultats sur une large population d’adultes français (cohorte NutriNet-Santé)
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 31, Issue 1, February 2017, Pages 60 P. Fassier
Internet est aujourd’hui devenu une source majeure d’informations dans le domaine de la santé et de la nutrition. Peu de connaissances ont été publiées sur le type de sites Internet consultés (sites institutionnels/officiels vs non institutionnels). En outre, les connaissances sont également limitées sur la propension des internautes à discuter avec un professionnel de santé des informations trouvées sur le net. L’objectif était d’étudier l’utilisation d’Internet liée à la santé et à la nutrition dans une large population d’adultes français.
Matériel et méthodes
Les données ont été collectées en 2013 par auto-questionnaire auprès de 42 113 sujets participant à l’étude NutriNet-Santé (âge moyen = 21,2 ans, 76,0 % de femmes). Les comparaisons ont été effectuées par des régressions logistiques multivariées non conditionnelles.
Résultats et analyse statistique
Parmi les sujets, 85,1 % ont déclaré avoir utilisé Internet pour obtenir des informations sur la santé et la nutrition et 23 % pour lire ou poster des messages sur des forums santé/nutrition. Seulement 16 % des participants discutaient des informations obtenues en ligne avec un professionnel de santé.
Cette proportion était d’autant plus faible chez les sujets ayant un niveau d’étude plus bas et des compétences informatiques moindres (p < 0,0001). Parmi les 8 038 sites Internet cités par les participants comme source d’information privilégiée dans les domaines santé et/ou nutrition, les sites institutionnels ne représentaient que 12,9 % des sites. Seulement 1 site institutionnel (Mangerbouger.fr) était présent dans le top 10 des sites nutrition/santé les plus cités. Les sujets plus âgés (p < 0,0001), ayant un plus faible niveau d’étude (p < 0,0001), des compétences informatiques moindres (p = 0,0001) et de moins bonnes connaissances des recommandations nutritionnelles officielles (p = 0,0002) avaient plus tendance à consulter des sites de type non institutionnel.
Conclusion
Cette étude montre que les sites institutionnels/officiels sont globalement peu fréquentés et que la proportion des personnes discutant des informations obtenues sur Internet avec un professionnel de santé est faible. Ces tendances sont d’autant plus marquées chez les personnes les plus vulnérables (ex. plus faible niveau d’étude) vis-à-vis de la qualité et de la fiabilité des informations délivrées sur le net. Ces résultats confirment la nécessité de remettre au centre du dispositif des sites institutionnels attractifs, délivrant une information fiable et validée dans le domaine de la santé et de la nutrition.