Le poisson augmente-t-il la pollution du corps?

[Nutrimuscle-Conseils]

Effect of fatty fish or nut consumption on concentrations of persistent organic pollutants in overweight or obese men and women: A randomized controlled clinical trial
Sasa Dusanov Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases Volume 30, Issue 3, 9 March 2020, Pages 448-458

Highlights
• We studied overweight and obese individuals with high risk of developingcardiometabolic disturbances, caused by high intakes of POPs in a randomized controlled clinical trial.
• We explored whether high consumption of fatty fish increased serum concentrationsof 15 POPs compared to nut group and controls at baseline and the end of the study.
• Changes in concentrations of POPs did not differ between the dietary groups and controls (p>0.05). HDL-cholesterol increased only in the fatty fish group compared to controls (+0.10 mmol/L, CI (0.05−0.20); p=0.005).

Background and aims
While excess energy intake and physical inactivity constitute the obvious causes of body fat accumulation, persistent organic pollutants (POPs) are novel factors that have been linked to cardiometabolic disorders. Major sources of POPs are animal fats including fatty fish. Given the putative protective effects of fish on cardiovascular disease, we explored whether high consumption of fatty fish increased serum concentrations of POPs.

Methods and results
Men and women aged 35–70 years with body mass index between 25 and 38 kg/m2 and at least 1 cardiometabolic component were randomized to high intakes of fatty fish (mostly farmed salmon, ∼630 g/week; n = 45), high intakes of nuts (∼200 g/week; n = 42) or a control group following their usual diet but restricting fatty fish and nuts for 6 months (n = 44). Concentrations of 15 POPs (5 organochlorinated compounds, 2 dioxin-like polychlorinated biphenyls and 8 non-dioxin-like polychlorinated biphenyls) and cardiometabolic risk factors were measured at baseline and end of the study. Results showed that changes in concentrations of individual and classes of POPs did not differ between the dietary groups and controls (p > 0.05). Among cardiometabolic risk factors HDL-cholesterol increased in the fatty fish group compared to controls (+0.10 mmol/L, CI (0.05–0.20); p = 0.005) while no changes were observed in the group consuming nuts.

Conclusion
Fatty fish consumption for 6 months did not increase the serum concentrations of POPs in individuals with overweight or obesity and metabolic risk. While this finding appears reassuring regarding short-term intakes of farmed salmon, long term variations in POPs in adipose stores require further study.

[Nutrimuscle-Diététique]

Traduction de l’étude

L’effet de la consommation de poisson gras ou de noix sur les concentrations de polluants organiques persistants chez les hommes et les femmes en surpoids ou obèses: un essai clinique contrôlé randomisé
Sasa Dusanov Nutrition, métabolisme et maladies cardiovasculaires Volume 30, Numéro 3, 9 mars 2020, Pages 448-458

Points importants
• Nous avons étudié des individus en surpoids et obèses présentant un risque élevé de développer des troubles cardio-métaboliques causés par des apports élevés de POP dans un essai clinique contrôlé randomisé.
• Nous avons exploré si la consommation élevée de poissons gras augmentait les concentrations sériques de 15 POP par rapport au groupe de noix et aux témoins au départ et à la fin de l'étude.
• Les changements dans les concentrations de POP ne différaient pas entre les groupes alimentaires et les témoins (p> 0,05). Le HDL-cholestérol n'a augmenté que dans le groupe des poissons gras par rapport aux témoins (+0,10 mmol / L, IC (0,05-0,20); p = 0,005).

Contexte et objectifs
Alors que l'apport énergétique excessif et l'inactivité physique constituent les causes évidentes de l'accumulation de graisse corporelle, les polluants organiques persistants (POP) sont de nouveaux facteurs qui ont été liés aux troubles cardiométaboliques. Les principales sources de POP sont les graisses animales, y compris les poissons gras. Compte tenu des effets protecteurs présumés des poissons sur les maladies cardiovasculaires, nous avons exploré si une consommation élevée de poissons gras augmentait les concentrations sériques de POP.

Méthodes et résultats
Les hommes et les femmes âgés de 35 à 70 ans avec un indice de masse corporelle compris entre 25 et 38 kg / m2 et au moins 1 composant cardiométabolique ont été randomisés pour des apports élevés de poissons gras (principalement du saumon d'élevage, ∼630 g / semaine; n = 45), élevé apports de noix (∼200 g / semaine; n = 42) ou d'un groupe témoin suivant leur alimentation habituelle mais en restreignant les poissons gras et les noix pendant 6 mois (n = 44). Les concentrations de 15 POP (5 composés organochlorés, 2 biphényles polychlorés de type dioxine et 8 biphényles polychlorés non dioxin) et les facteurs de risque cardiométaboliques ont été mesurés au départ et à la fin de l'étude. Les résultats ont montré que les changements dans les concentrations des individus et des classes de POP ne différaient pas entre les groupes alimentaires et les témoins (p> 0,05). Parmi les facteurs de risque cardiométaboliques, le cholestérol HDL a augmenté dans le groupe des poissons gras par rapport aux témoins (+0,10 mmol / L, IC (0,05-0,20); p = 0,005) alors qu'aucun changement n'a été observé dans le groupe consommant des noix.

Conclusion
La consommation de poisson gras pendant 6 mois n'a pas augmenté les concentrations sériques de POP chez les personnes en surpoids ou obèses et présentant un risque métabolique. Bien que cette constatation semble rassurante en ce qui concerne les apports à court terme de saumon d'élevage, les variations à long terme des POP dans les réserves adipeuses nécessitent une étude plus approfondie.