Caractérisation des causes non génétiques de la variation de la teneur en calcium du lait bovin dans les exploitations françaises
P. Gaignon
Le lait est une source importante de Ca dans les régimes occidentaux. Le lait Ca est important pour le processus de fabrication du fromage et pourrait être un biomarqueur utile de la régulation du Ca chez les vaches. L'objectif de cette étude était d'identifier et de quantifier les facteurs non génétiques influant sur la variation de la teneur en Ca dans le lait bovin. Au cours du programme PhénoFinLait, une enquête a été réalisée dans trois grands domaines de la production laitière en France. Cette enquête consistait à recueillir des échantillons de lait, ainsi que des informations sur la gestion du troupeau et la nutrition des vaches, auprès de 924 fermes commerciales. Plus de 200 000 échantillons de lait individuels ont été recueillis, et la teneur en Ca a été mesurée par spectroscopie dans l'infrarouge moyen. Chaque ferme a été inspectée plusieurs fois au cours de l'année, et 3 à 6 échantillons de lait ont été prélevés sur chaque vache. Une équation pour prédire la teneur en Ca du lait à partir des spectres de l'infrarouge moyen a été développée sur la base des teneurs en Ca de 292 échantillons de lait, et les teneurs en Ca du lait des 200 000 échantillons ont ensuite été prédites.
La teneur en Ca du lait était la plus faible chez les vaches Holstein, intermédiaire chez les vaches Montbéliarde et la plus élevée chez les vaches Normande. Pour les 3 races, le lait Ca a diminué au cours du premier mois de lactation et a augmenté après le quatrième mois de lactation, avec l'écart entre les valeurs minimales et maximales les plus élevées chez les Holstein, intermédiaire chez les Montbéliardes et les plus petites chez les Normandes. La teneur en Ca de lait a également diminué avec la parité chez les trois races. En utilisant l'analyse factorielle multiple, 6 grandes stratégies d'alimentation employées dans les fermes laitières françaises ont été caractérisées sur la base des données de l'enquête. Le mois civil et la stratégie d'alimentation des vaches ont affecté la teneur en Ca du lait, qui a chuté au printemps durant le broutage et était plus faible lorsque les vaches recevaient de l'herbe fraîche et conservée plutôt que de l'ensilage de maïs.
En conclusion, les facteurs environnementaux induisent des variations de la teneur en Ca du lait en plus de la génétique des vaches, qui jusqu'à présent ont été identifiées comme un facteur principal de variation de la teneur en Ca du lait chez les vaches laitières. Dans plusieurs des conditions testées, l'augmentation de la production laitière et de la quantité quotidienne de Ca sécrétée dans le lait était associée à une diminution de la teneur en Ca du lait comme si la glande mammaire limitait l'exportation de Ca quand la production laitière augmentait rapidement. Ce résultat suggère que la teneur en Ca du lait pourrait être un biomarqueur de la régulation du Ca chez les vaches laitières.