Étude prospective de l’association entre vitamine D et risque de cancer de la prostate
Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 31, Issue 1, February 2017, Pages 68 M. Deschasaux
Des études expérimentales suggèrent que la vitamine D et l’hormone parathyroïdienne (PTH), toutes deux étroitement liées à travers le métabolisme calcique, pourraient être impliquées dans la carcinogenèse de la prostate. Toutefois, les données épidémiologiques sont contrastées pour la vitamine D et très peu nombreuses pour la PTH. Notre objectif était donc d’étudier de manière prospective l’association entre vitamine D (statut plasmatique et polymorphismes de gènes impliqués dans son métabolisme), PTH et risque de cancer de la prostate.
Matériel et méthodes
Cette étude porte sur un échantillon composé de 129 cas de cancer de la prostate diagnostiqués dans la cohorte SU.VI.MAX (1994–2007) et de 167 témoins appariés. Les concentrations plasmatiques en 25-hydroxyvitamine D et PTH et les génotypes pour 10 polymorphismes ont été déterminés à partir d’échantillons sanguins prélevés à l’inclusion. Les associations entre vitamine D, PTH et cancer de la prostate ont été étudiées grâce à des modèles de régression logistique conditionnelle.
Résultats et analyse statistique
Une concentration plus élevée en 25OHD était associée à une diminution de risque de cancer de la prostate (RCQ4 vsQ1 = 0,30 (IC95 % 0,12–0,77), p = 0,007 ; RC< 20 vs≥ 20ng/ml = 0,44 (0,23–0,85), p = 0,01). Ni la concentration en PTH (p = 0,4), ni les polymorphismes génétiques n’étaient associés au risque de cancer de la prostate dans cette étude.
Conclusion
Les résultats de cette étude suggèrent que la vitamine D pourrait être associée à une diminution de risque de cancer de la prostate, dans le range d’exposition considéré (i.e. concentration plasmatique en 25OHD d’environ 18–20 ng/ml versus des doses inférieures). Ils apportent une nouvelle pierre à l’édifice dans la compréhension des relations complexes entre vitamine D et risque de cancer de la prostate.